Un soutien sans faille de l’Union européenne à la filière coton ivorienne

 Un soutien sans faille de l’Union européenne à la filière coton ivorienne
Partager vers

 

 

 

60 ans de coopération agricole entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire figure aujourd’hui parmi les plus importants producteurs de coton en Afrique sub-saharienne. Avec environ 540 000 tonnes de coton graine récoltées  en 2021/22,  elle se situe en troisième position derrière le Bénin et le Mali. Un engouement qui se confirme de campagne en campagne, accumulant les record depuis 2017/18  avec une hausse des superficies emblavées et des cotonculteurs toujours plus nombreux à retourner aux champs, encouragés par des prix rémunérateurs. Le prix minimum d’achat au producteur est l’un des plus élevé de la sous-région.

Si le coton ne fait pas partie des plus grandes cultures d’exportation au regard du cacao ou encore du caoutchouc, elle est essentielle dans la région du nord du pays pour la structuration du monde agricole. Avec l’anacarde, qui s’est considérablement développée ces dernières années, entrant souvent en compétition avec l’or blanc, le coton irrigue financièrement la zone agro-écologique de la savane humide et est aussi un soutien des cultures vivrières. 

La filière coton revient pourtant de loin, tombée au plus bas dans les années 2000 avec seulement 120 000 tonnes récoltées au cours de la campagne 2007/08 et des rendements en berne. Le risque était bien palpable d’un effondrement de la filière. L’intervention de l’Union européenne (UE) a été déterminante pour l’éviter et créer les conditions de la reprise. Faut-il le rappeler, l’UE a été le seul bailleur de fonds encore présent lors des premières années du conflit politico-militaire de la Côte d’Ivoire.

Une filière sauvée de l’effondrement

Dès 2002, la crise politique, qui s’est couplée à la chute des cours du coton à partir de 2001/02, plonge la filière dans un grand marasme. Or, elle venait juste d’entrer dans une phase de transition et de libéralisation qui a suivi la privatisation partielle de l’opérateur historique, la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT), effective en 1998, marquant l’entrée de deux nouveaux groupes privés (La Compagnie cotonnière de Côte d’Ivoire et Ivoire Coton), la création de l’interprofession Intercoton, et le rôle croissant des organisations de producteurs.

Avec la partition du pays et la guerre, l’agence publique d’appui au développement rural, l’Anader, a été contrainte de se retirer de la zone cotonnière ; la station de recherche sur le coton du Centre national de recherche agronomique (CNRA) située à Bouaké et sa ferme semencière ont été détruites ainsi que la salle de classement de la CIDT également située à Bouaké. S’est ajoutée la faillite de LCCI en 2006 avec la cession de ses actifs en 2008 à Ivoire Coton, à COIC et au groupe Olam.

Chute brutale de la production, de la qualité et du rendement, accumulation d’arriérés de paiement aux producteurs, déficit de financement des intrants, faillite de LCCI, restructuration de la CIDT, la crise était profonde.

Face à cette situation critique,  l’UE a épongé depuis 2002 de façon récurrente les déficits de la filière -producteurs et sociétés cotonnières – pour un montant FCFA 24 milliards (€36,6 millions) 2003 à 2017.

Si l’assainissement financier de la filière et la restructuration du tissu industriel ont mobilisé plus de la

moitié des engagements financiers de l’UE (55%), d’autres volets ont bénéficié d’un soutien. C’est le cas des pistes cotonnières pour FCFA 6,375 milliards avec la réhabilitation d’un peu plus de 1 500 kilomètres sur 2 415 kms prévus. Miser sur la  restructuration et la professionnalisation des acteurs de la filière et leurs organisations a été aussi un des facteurs de relance de la filière. Avec FCFA 4,6 milliards, l’UE a accompagné l’organisation des producteurs, la restructuration de l’interprofession, Intercoton, la standardisation du conseil agricole, la réhabilitation de la salle de classement de la CIDT. L’UE a aussi donné une nouvelle impulsion à la culture attelée et a relancé la recherche, notamment variétale.

 

Sur l’ensemble de la période 2003-2017, l’UE a soutenu à hauteur de FCFA 44 milliards (€66,7 millions) le secteur coton en Côte d’Ivoire. Une somme qui a permis d’assainir la filière, de mieux armer les acteurs avec une meilleure représentation des producteurs pour la reprise bien réelle de la culture du coton.

La Côte d’Ivoire a renoué avec son secteur cotonnier mais des défis demeurent dont ceux du rendement, de la qualité de la fibre, de la variabilité croissante des conditions météorologiques, de la hausse des prix des intrants et de la création de valeur ajoutée par la transformation.  

 

 

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *