Difficile remontée des cours du caoutchouc en dépit des tentatives
Ce n’est pas la première fois que les grands pays producteurs de caoutchouc – Indonésie, Thaïlande et Malaisie – regroupés dans l’International Tripartite Rubber Council tentent de redresser les cours du caoutchouc. Le dernier accord en date pour stimuler les cours a été en février la décision de diminuer de 615 000 tonnes sur une période de six mois à partir du mois de mars (cf. notre Chronique Matières du Jeudi du 4 février 2016).
La possibilité d’une réduction de 6% de la production mondiale de caoutchouc a, au départ, porté un coup de fouet au cours du caoutchouc mais le succès a été relativement de courte durée.
Le principal contrat de caoutchouc sur le Tokyo Commodity Exchange (TOCOM) au Japon a progressé de 147,1 yens ($1,40) le kilo le 10 février à un plus haut de 202,2 yens le 21 avril, soit un gain de 37%. Mais depuis, il a glissé pour clôturer la semaine dernière à 156,5 yens. A ce niveau, la baisse est de 1,5% depuis le début de l’année. La tendance est la même sur le SICOM de Singapour toutefois le gain depuis le début de l’année est de 11 ,5% mais reste en baisse de 77% de son record en février 2011 alors que le contrat de Tokyo est de 70 % inférieur sur la même période.
Un succès donc limité. Pourquoi ? Ils n’ont pas réduit effectivement leur production autant qu’ils l’ont annoncé ou le volume n’était pas suffisant pour influencer durablement le marché.
Or la Chine, premier acheteur mondial, a augmenté ses importations de caoutchouc naturel de 3% à 1,16 million de tonnes, en dépit des efforts pour restreindre l'offre. La Thaïlande, qui devait réduire ses exportations de caoutchouc de 324 000 tonnes entre mars et septembre, a vu ses exportations vers la Chine progresser au premier semestre 2016. La Chine a importé 839 009 tonnes de son premier fournisseur en Thaïlande au premier semestre, soit 6,4 % de plus que sur la même période en 2015. Les importations en provenance deuxième et troisième fournisseur- Malaisie et l'Indonésie – ont en revanche diminué respectivement de 1,1% et 6%, mais ces baisses modestes n’étaient pas suffisantes pour compenser l'augmentation de la Thaïlande.
Depuis 2011, la production de caoutchouc naturel dépasse chaque année la consommation à l’exception de 2014 (excédent de 22 000 tonnes), selon les données de l'International Rubber Study Group (IRSG). Les fondamentaux du marché sont donc défavorables et l’IRSG table également sur un excédent de l’offre même si la demande mondiale de caoutchouc naturel progressera de 1,3 % en 2016 à 12,3 millions de tonnes.
