Morosité dans la filière du bois tropical, notamment au Ghana

 Morosité dans la filière du bois tropical, notamment au Ghana
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Les exportations de bois et de produits du bois du Ghana ont chuté de 13% en volume au premier semestre, selon les chiffres de la Commission Forêt du gouvernement. De 173 899 m3 début 2018, ces volumes n’étaient plus que de 151 397 m3 sur les six premiers mois de 2019. En valeur, la chute est encore plus conséquente, de l’ordre de 25%, à € 77,45 millions contre € 102,99 millions sur le premier semestre 2018, rapporte l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) dans son dernier rapport de marché.  

En volumes, les billes de bois ont été les plus impactées, avec une baisse de 28,9%, suivies des placages tranchées (-27,4%), du placage déroulé (-27,1%), des sciages séchés à l’air (-16,8%), ces derniers représentant les plus importants volumes de bois exportés par le Ghana.

Des ventes ghanéennes qui sont principalement à destination des marchés asiatiques, à hauteur de 71%, mais en forte baisse (76% au premier semestre 2018). De leurs côtés, les marchés européens et africains ont représenté respectivement 13% et 11%.

Exportations de bois du Ghana par principales zones géographiques

La Chine est un important débouché. Or, ses entreprises du bois ont été très fortement impactées par le renforcement strict des mesures environnementales et nombre d’entre elles ont trouvé trop coûteux d’investir dans de nouvelles machines ou de se relocaliser. A ceci se sont ajoutées les hausses de droits à l’importation aux Etats-Unis qui ont fortement réduit cette demande. Les exportations ghanéennes ont aussi été impactées par la mesure prise par le gouvernement d’interdire l’exportation du bois de rose.

Les principaes essences exportées sont le tek, le wawa, le ceiba, l’acajou et le denya à destination de l’Inde, de la Chine, de l’Allemagne, des Etats-Unis et du Burkina Faso.

Des stocks importants dans les ports

Mais le Ghana n’est pas le seul pays africain forestier à voir son activité impactée par la conjoncture mondiale. Le Vietnam a voulu s’engouffrer dans la brèche laissée ouverte par la politique protectionniste américaine mais en fait les exportations de bois tropicaux vers le Vietnam n’ont guère progressé, souligne encore l’OIBT. En revanche, les importateurs aux Philippines sont encore très demandeurs de sciages d’okoumé africain. Côté européen, les niveaux de stocks en France, en Espagne et en Allemagne suffisent pour couvrir la demande ce prochains mois et donc la demande à l’importation ne devrait guère augmenter.

Côté offre, il semblerait que 20 000 à 25 000 m3 de grumes sont en attente au Port de Douala et ce, depuis un certain temps et donc leur qualité se dégrade.

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