La première université agricole francophone en Afrique de l’Ouest ouvrira ses portes à la rentrée 2017

 La première université agricole francophone en Afrique de l’Ouest ouvrira ses portes à la rentrée 2017
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La première université agricole francophone en Afrique de l’Ouest, créée de toutes pièces, entrera en activité à la rentrée 2017 au Sénégal au coeur du bassin arachidier. L’Université Saloum El Hâdj Ibrahima NIASS (USSEIN) a été portée par la volonté du président sénégalais Macky Sall et montée dans le cadre d’un partenariat entre le ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la recherche et l’Institut agronomique vétérinaire et forestier de France, Agreenium (1). «USSEIN est ancré au niveau du Plan Sénégal Emergent (PSE). Elle contribuera par la formation à l’agriculture et aux métiers connexes de faire de l’agriculture, un moteur de la croissance», souligne Maday Cissé, conseiller auprès du recteur de l’université USSEIN. Elle tentera aussi de résoudre le paradoxe de disposer d’un fort potentiel agricole et ne pas parvenir à nourrir convenablement sa population. Une question qui se posera avec plus d’acuité dans les années à venir lorsque la population sénégalaise atteindra 20 millions d’habitants contre 14 millions aujourd’hui.

La démarche entreprise pour la création de cette université a été très originale, souligne Marion Guillou, présidente du conseil d’administration d’Agreenium (1). D’habitude, dans l’enseignement supérieur on part des propositions des enseignants chercheurs pour créer des cursus. Dans le projet Hussein, le point de départ a été la réalisation d’une enquête de terrain approfondie auprès des professionnels pour savoir quels étaient les besoins d’emploi dans les domaines agricoles, alimentaires mais aussi dans les nouveaux métiers potentiels des agriculteurs, comme l’aquaculture, l’énergie verte ou le tourisme. A partir de cette enquête ont été ensuite déduites les formations à mettre en place.

Concrètement USSEIN accueillera à terme (à l’horizon 5 ans) plus de 30 000 étudiants au sein de filières de formation diversifiées, spécialisées et professionnalisantes dans cinq campus répartis dans le centre du pays, le bassin arachidier, où sont présentes 71% des petites exploitations agricoles familiales.

Au sein de ces cinq campus -Kaolack, Fatiick, Toubacouta, Diourbel et Kaffrine – seront répartis onze unités de formation et de recherche et 33 départements dans des domaines variés (nutrition et alimentation, ressources halieutiques, environnement et développement durable, élevage, tourisme et hôtellerie, hydraulique, génie rural, machinisme et énergie renouvelable, sciences sociales et économiques, et bien sur agronomie et sciences alimentaires). Toutes les dimensions de la chaîne de valeur seront abordées du « Daaba à la main » précise Mady Cissé. « Le projet pédagogique de l’université est certes basé sur le système LMD mais il est innovateur dès sa conception jusqu’à sa mise en place effective. Trouver des outils pédagogiques innovants pour que l’étudiant d’USSEIN puisse être un véritable acteur du développement dès sa sortie », souligne Mady Cissé. Ainsi, le projet est basé sur une forte professionnalisation en conjuguant apprendre et entreprendre. Seront offertes 60 spécialisations de licence, dont 30 seront mises en œuvre dès la rentrée.

Le projet d’un coût de FCFA 65 millions est financé par le gouvernement du Sénégal. « C’est la première fois que l’on créé une université en pensant ce que vont devenir nos étudiants » conclut Mady Cissé.

 

(1) Placé sous la tutelle conjointe des ministres français chargés de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Agreenium, rassemble 14 établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage, et 4 organismes de recherche. 

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