Avec les Américains, la Côte d’Ivoire produira de l’électricité avec des cabosses de cacao

 Avec les Américains, la Côte d’Ivoire produira de l’électricité avec des cabosses de cacao
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Dans l’escarcelle de l’importante délégation d’hommes d’affaires américains du Conseil Consultatif présidentiel des Etats-Unis, conduite par le sous-secrétaire américain pour le Commerce international Gilbert Kaplan, dans le cadre de la tournée africaine du Secrétaire au Commerce des Etats Unis, Wilbur Ross, se trouvaient cinq projets et trois conventions signées hier.

L’une d’elles  porte sur le lancement du projet de centrale électrique à base de biomasse de cacao. Une première en Côte d’Ivoire, n°1 mondial de la fève, et une première mondiale.

Pilotée par la Société des énergies nouvelles (Soden) de Côte d’Ivoire, cette centrale devrait générer entre 60 à 70 MW à partir de cabosses du cacao et de déchets de riz. Une cabosse qui, jusqu’à maintenant, est laissée de côté lorsqu’elle est fendue pour en extraire les fèves de cacao.

La Côte d’Ivoire produit 2 millions de tonnes (Mt) de fèves de cacao par an et 26 millions de déchets laissés en brousse. Nous avons choisi Soubré par son positionnement géographique. Troisième ville productrice de cacao avec 11% de la production nationale, Soubré a une position moyenne par rapport aux autres zones cacaoyères, telles San Pedro, Gagnoa et Daloa. Nous avons aussi dans la zone 97 moulins et 51621 tonnes de bales de riz qui sont brûlés chaque année à l’air libre. Avec cette usine ce sont 87% de fèves de cacao et 10 % de bales de riz qui seront transformés“, a souligné  Ogou Yapi, directeur général de Soden.

L’Agence américaine de commerce et de développement (USTA) donne $ 996 238 (€ 855 000( pour l’étude de faisabilité qui sera réalisée par la firme américaine Recast Energy. Le coût total de l’investissement est estimé à FCFA 154 milliards (€ 235 millions). Les travaux démarreraient en 2019.

La Côte d’Ivoire s’est fixée pour objectif de générer 424 MW à partir de la biomasse d’ici 2030. Pour l’instant, le pays est un gros producteur d’électricité, exportant vers le Ghana, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, le Mali. Il devrait démarrer cette année ses exportations de courant vers le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone. Ceci dit, le dynamisme économique du pays fait que la consommation nationale croît d’environ 10% par an, ce qui l’oblige à mener une politique active d’accroissement de ses capacités qui devraient passer des 2 275 MW actuels à 4 000 MW d’ici 2020. Soit demain…

Deux autres conventions également dans l’énergie

D’autre part, un don de $733 780 a été accordé par l’USTA à la Société des Energies de Côte d’Ivoire (CI-Energies) afin d’élaborer une “stratégie de réduction des pertes” lors de la transmission et de la distribution et intégrer de la technologie intelligente dans le réseau électrique ivoirien. Pour réaliser l’étude préalable, un cabinet américain sera choisi au travers du site internet de Federal Business Opportunities (FBO) du gouvernement américain.

Troisième convention, $ 999 135 à l’entreprise ivoirienne Kokumbo Energies, filial de eleQtra, pour développer un projet hydroélectrique de 27,7 MW sur la rivière Bandama dans le district de Gagnoa . L’étude de faisabilité sera réalisée par l’américain, là aussi, Knight Piésold.

Parmi les autres conventions signées figure celle du gouvernement ivoirien avec le groupe Visa pour accroître la digitalisation des paiements en Côte d’Ivoire, notamment auprès des producteurs de cacao, de café et de noix de cajou, mais aussi dans les véhicules de transports en commun, pour le paiement des bourses d’étude, des salaires des ministres ainsi que leurs frais de déplacement, etc.

Un des deux autres accords signés par les autorités ivoiriennes est dans le domaine de la santé et l’accroissement des capacités d’accès à l’eau potable avec la fondation USADF, agence de promotion du financement et de développement au sein des communautés africaines aux Etats-Unis et la société d’ingénierie, de construction et de gestion de projets Bechtel.

Enfin, l’USTA a annoncé organiser deux voyages d’études pour que des membres des secteurs privés et publics ivoiriens découvrent les technologies et services américains, notamment dans le secteur des douanes.

Une hausse de 55% du commerce bilatéral en 5 ans

Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis -2ème partenaire derrière la France- sont estimés à plus de FCFA 900 milliards (€ 1,3 milliard) en 2017, la progression ayant été de 55% entre 2012 à 2017, a souligné le ministre ivoirien du commerce, de l’artisanat et de la promotion des petites et moyennes entreprises (PME), Souleymane Diarrassouba. Et l’objectif des autorités ivoiriennes est de porter à plus de FCFA 1 695 milliards ces échanges commerciaux d’ici 2025.

Notre présence ici a pour but de renforcer les relations économiques, commerciales et notre amitié avec la Côte d’Ivoire“, a déclaré le sous-secrétaire américain au Commerce Gilbert Bert Kaplan. “C’est une visite historique, la plus large et grande délégation américaine depuis une décennie en Côte d’Ivoire. L’administration Trump a choisi la Côte d’Ivoire comme l’un des pays francophones à fort taux de croissance. Mais aussi parce que la Côte d’Ivoire est la porte d’entrée et de facilitation dans la sous région ouest africaine. Il faut aussi noter que la combinaison des agences gouvernementale et le secteur public-privé américains entendent mobiliser près de $ 5,4 milliards pour accroitre leur vision sur les quatre pays africains que sont, la Côte d’Ivoire, le Kenya, l’Ethiopie et le Ghana. $ 1,1 milliard de fonds américains sont déjà investis en Côte d’Ivoire. Et nous poursuivons notre discussion avec les autorités ivoiriennes pour accroitre cette compétitivité de l’économie ivoirienne, d’où la signature ce matin de plusieurs conventions.”

L’USTA n’était plus intervenue en Côte d’Ivoire depuis 15 ans.

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