Les attentes de l’Afrique de l’Ouest au Forum Chine-Afrique

 Les attentes de l’Afrique de l’Ouest au Forum Chine-Afrique
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Le septième Forum sur la coopération sino-africaine (FSCA) s’est ouvert aujourd’hui à Beijing en Chine. Et force est de constater que c’est d’ores et déjà un succès diplomatique, seul le Swaziland n’étant pas représenté et pour cause il est le dernier allié de Taïwan après que le Burkina Faso ait rejoint la Chine cette année.

Ce troisième sino-africain, placé sur le thème “Communauté de destin et partenariat mutuellement avantageux”  rassemble outre les représentants des 53 pays du continent, les dirigeants de l’ONU, de l’Union africaine, et de 26 organisations africaines et internationales.

Les chefs d’Etat des pays d’Afrique de l’Ouest ont presque tous répondu présents. Et nombreuses sont leurs attentes vis-à-vis de ce partenaire devenu au fil des années incontournable comme investisseur et partenaire commercial. L’Afrique de l’Ouest où la Chine souhaite renforcer la coopération sous régionale ainsi que la stabilité et le développement dans la région, selon une déclaration du Premier ministre chinois Li Keqiang.

Arrivé dès le 29 août pour une visite d’Etat, le président ivoirien Alassane Ouattara, a appelé le 31 août la communauté d’affaires chinoise à investir dans la transformation du cacao et de l’anacarde en Côte d’Ivoire lors du Forum économique ivoiro-chinois sur la transformation des produits agricoles. Ce forum a « donné des résultats spectaculaires », selon Alassane Ouattara qui a spécifié qu’il réservait l’annonce des détails de ces résultats à son retour à Abidjan. Mais déjà neuf accords ont été signés entre Abidjan et Péking portant entre autres sur la conception et la construction de la centrale thermique de San-Pedro, la création d’un Port sec à Ferkessédougou et l’extension de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny.

Le Niger a aussi incité les opérateurs chinois à investir dans le pays sahélien lors d’une rencontre d’affaires “Niger Business Day : Niger Terre d’opportunités”. « Nos relations d’Etat à Etat sont excellentes. Nous saluons la coopération exemplaire qui existe entre nos deux pays. Cette coopération est de plus en plus renforcée par l’intervention des entreprises publiques et privées chinoises. Elle intervient dans les secteurs considérés comme prioritaires par le programme de renaissance du Niger: les secteurs de l’eau, de l’énergie (énergie électrique, uranium, pétrole), des télécommunications, des infrastructures routières, de la santé. Nous souhaitons son renforcement dans ces secteurs et son extension à d’autres secteurs» a souligné le président nigérien Issoufou Mahamadou. Parmi les nouveaux projets figurent notamment sur l’aspect agricole, les ouvrages de collecte des eaux, la restauration des terres et un complexe sucrier. Mais le Niger souhaite aussi que le Chine s’implique plus au niveau sécuritaire. « Nous souhaitons que la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, nous soutienne pour que cette force (ndrl : la force G5-Sahel) soit placée sous le chapitre 7 de la Charte des Nations Unies et obtienne un financement pérenne», a souligné le président du Niger ajoutant «Nous souhaitons également que la Chine s’implique dans la recherche d’une solution de sortie de crise en Libye, car cela conditionne la stabilité et la sécurité des pays du Sahel et du bassin du lac ».

Avec le Burkina Faso, une nouvelle page de la coopération bilatérale s’ouvre avec le rétablissement des relations diplomatiques en mai dernier. Le Togo compte notamment sur la Chine pour qu’elle apporte sa contribution au Plan national de développement (PND) 2018-2022. Le Togo qui organisera le 7 septembre un forum d’affaires à Hangzou en Chine le 7 septembre. Lors de ce forum sera présenté cinq grands projets structurants du nouveau PND dans les domaines ciblés de la logistique, l’agro-alimentaire, l’industrie et l’énergie, selon la République Togolaise.

Quant au Nigeria, qui a introduit cette année le yuan chinois comme deuxième devise commerciale du pays (cf. nos informations) , il devrait bénéficier d’un prêt de $328 millions d’Exim Bank of China pour financer les travaux de réalisation de la deuxième phase du réseau national d’infrastructure de technologie de l’information et de la communication (NICTIB II) tandis que les présidents Buhari et Xi Jinping devraient signer un protocole d’accord sur l’Initiative One Belt One Road (OBOR), selon la présidence nigériane.

Le Sénégal, qui a été le premier à rejoindre les routes de la soie, espère attirer les investissements chinois notamment dans les parcs industriels et les infrastructures autoroutières. Le Sénégal qui devrait bénéficier d’une usine de sel raffiné dans la région de Fatick a annoncé la présidence sur twitter à l’issue d’une rencontre entre Macky Sall et le président de la Société nationale chinoise de sel.

$60 milliards à nouveau accordés à l’Afrique

A l’ouverture du FSCA, le président chinois Xi Jinping a annoncé lundi un nouveau financement de $60 milliards pour l’Afrique et a déclaré que les sociétés chinoises seraient encouragées à investir au moins $10 milliards sur les trois prochaines années. Le nouveau budget de $60 milliards comprendra une aide de $15 milliards de prêts sans intérêt et de prêts concessionnels, une ligne de crédit de $20 milliards et un fonds spécial de $5 milliards pour les importations en provenance d’Afrique.

Les responsables chinois se sont engagés à faire preuve de plus de prudence pour garantir la durabilité des projets. La Chine défend la poursuite des prêts à l’Afrique au motif que le continent a toujours besoin de développer des infrastructures financées par la dette. « La coopération de la Chine avec l’Afrique vise clairement les principaux obstacles au développement. Les ressources pour notre coopération ne doivent pas être dépensées dans des projets de vanité, mais dans des endroits où elles comptent le plus », a déclaré le président chinois.

Des investissements qui viseront à renforcer le rôle de l’Afrique dans l’initiative One Belt One Road. Le président a également assuré que les investissements devraient être respectueux de l’environnement et responsables socialement. De 2000 à 2016, la Chine a prêté environ $125 milliards au continent, selon les données de l’Initiative de recherche sino-africaine de la faculté des hautes études internationales de l’Université Johns Hopkins à Washington. Aujourd’hui, Pékin détient 14% de la dette africaine avec des situations critiques pour certains pays comme le Congo ou le Mozambique.

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