71% des Français de la diaspora africaine prêts à s’engager dans un projet en lien avec leur pays d’origine

 71% des Français de la diaspora africaine prêts à s’engager dans un projet en lien avec leur pays d’origine
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En France, le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) a présenté hier à la presse les principales conclusions du « Tour de France de l’entrepreneuriat des diasporas et de la diversité » avant que ne se tienne demain à Paris « l’étape finale » sous forme de conférence de haut niveau où sera présenté un ensemble de solutions pour répondre aux défis et aux attentes soulignés par l’étude de terrain.

En effet, de septembre 2020 à février 2021, le CPA a organisé un cycle de conférences-débats à Bordeaux, Lyon, Marseille et, donc demain, Paris sur le thème de l’entrepreneuriat des diasporas et de la diversité. L’objectif était d’identifier les besoins, les attentes et les enjeux des diasporas africaines en matière d’entrepreneuriat dans les secteurs porteurs de l’économie en France, notamment la French Tech et l’entrepreneuriat en direction du continent africain.

Parallèlement, OpinionWay a mené pour le CPA un sondage auprès des Français issus de la diaspora africaine. CommodAfrica s’est intéressé à ce sondage d’une part parce que parmi la diaspora se trouvent de nombreuses ONG mais aussi des investisseurs dans l’agriculture et l’agroindustrie en Afrique, d’autre part car CommodAfrica a rédigé en 2019 pour le compte du Conseil des investisseurs en Afrique (CIAN) un ouvrage intitulé « Les Diasporas africaines, accélératrices des économies du continent ».

Les résultats du sondage

Le sondage d’OpinionWay révèle que 83% des répondants considèrent que l’Afrique est une chance pour la France sur le plan économique. 71% des Français de la diaspora sont prêts à s’engager dans un projet en lien avec leur pays d’origine : 36% certainement et 35% probablement. Ce désir d’engagement monte à 76% chez les 18-24 ans qui sont aussi la tranche de l’échantillon la plus désireuse de s’engager, puisque 56% des 18-24 ans voulant s’engager dans un projet en lien avec leur pays d’origine souhaiteraient s’investir dans un projet lié à leur activité professionnelle, contre 44% dans l’associatif. Car l’engagement associatif demeure la forme privilégiée par les Français issus de la diaspora africaine (56% contre 44% pour les projets liés à l’activité professionnelle).

« Cette prédilection pour l’entrepreneuriat est à nos yeux l’enseignement le plus précieux, car il justifie les solutions qui seront mises en oeuvre avec nos partenaires BPI France, l’Agence française de développement, Business France et Expertise France », souligne Wilfrid Lauriano Do Rego, cordonnateur du CPA.

Ceci expliquant peut-être cela, 73% des sondés estiment que l’intégration des personnes étrangères dans la société fonctionne mal en France. Pour 75% de ce total, l’égalité des chances n’est pas respectée ; pour 73%, les personnes d’origine étrangère sont victimes de discriminations ; pour 66%, ces personnes sont victimes de racisme et pour 62%, l’ascenseur social est en panne. 55% des Français originaires de la diaspora estiment avoir été entravés dans leur parcours scolaire ou professionnel du fait de leurs origines. Sur ce total, 25 % rendent responsables les médias, 24% la société et 15% la classe politique. A contrario, 81% des sondés estiment que l’éducation serait un moyen efficace pour intégrer les personnes d’origine étrangère.

D’autre part,  48% des sondés estiment que la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique a un impact sur leur vie en France, contre 52% d’un avis contraire.

Les 7 propositions

Quelles solutions seront officiellement proposées par le CPA au président Emmanuel Macron demain ? Elles sont au nombre de sept.

La première consiste dans la création d’un « PASS Africa », une solution transversale mise en œuvre avec BPI France et dédiée aux entrepreneurs pour l’Afrique. Elle a pour objectif d’accélérer le développement des entreprises à fort potentiel de croissance ayant l’Afrique comme priorité. Ce label sera décerné à une vingtaine d’entreprises par an.

La deuxième solution est la Communauté « PASS Africa / EuroQuity ». Réservée aux entrepreneurs bénéficiaires du label « PASS Africa », cette initiative vise à connecter les écosystèmes de l’entrepreneuriat et de l’innovation européens et africains.

La nouvelle phase du projet MEET Africa déployé par l’AFD et Expertise France constitue la troisième solution. Cette initiative renforce la mobilisation des talents de la diaspora africaine, à travers la création d’une plateforme euro-africaine d’informations, le renforcement des acteurs d’appui à l’entrepreneuriat, la mise en réseau et l’accompagnement de 140 entrepreneurs et le financement de 170 entrepreneurs entre l’Europe et l’Afrique.

La quatrième solution est une application, mise en œuvre avec BPI France, qui sera déployée sur le site web du CPA afin d’offrir une meilleure visibilité aux dispositifs d’accompagnement et de financement existants pour les entrepreneurs de la diaspora.

La cinquième solution s’inscrit dans le Programme « Entrepreneuriat pour tous », qui bénéficie aux quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Le dispositif vise à flécher les entrepreneurs issus des diasporas et à sensibiliser le réseau des CitésLab aux spécificités de l’entrepreneuriat en lien avec l’Afrique, pour mieux accompagner ces entrepreneurs.

Les sixième et septième solutions visent à favoriser la mobilité des talents entre la France et l’Afrique. D’une part, il s’agit du programme « Talents en commun » qui permettra à des experts et cadres publics et privés, dont les membres de la diaspora, d’effectuer des missions de deux semaines à un an, renouvelables, pour réaliser une mission de service public dans une administration ou une entreprise publique à la demande d’un État africain partenaire. D’autre part, un « Chèque Relance V.I.E » sera créé pour la mobilité des jeunes professionnels en Afrique. Ce nouveau dispositif facilitera l’accès des entreprises au Volontariat international en entreprise grâce à la prise en charge de 15 à 20% du coût annuel d’un jeune volontaire.

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