La Côte d’Ivoire vend timidement et avec beaucoup de retard du cacao à venir sur 2021/22
Il y a quinze jours et avec six mois de retard par rapport à d’habitude, la Côte d’Ivoire a commencé à vendre par anticipation du cacao de la prochaine campagne 2021/22 qui démarre début octobre, a indiqué à Reuters une source du Conseil du café-cacao (CCC) qui a requis l’anonymat. Il l’explique par un marché peu favorable actuellement mais demeure optimiste quant à l’impact positif des vaccinations sur le marché et l’économie mondiale.
Il s’agit de faibles volumes, de l’ordre de 80 000 à 100 000 tonnes (t) avec une décote sur la prime Côte d’Ivoire qui se situe entre £ 100 à £ 200 ($ 139-278), l’interlocuteur n’ayant pas été plus précis. Mais le différentiel de revenu décent (DRD ou LID en anglais) de $ 400 la tonne a été appliqué (lire nos informations : Les différentiels pour le cacao de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Nigeria chutent). C’est ce que demandaient en octobre dernier, les exportateurs (lire nos informations : Les exportateurs de cacao demandent à la Côte d’Ivoire de réduire le différentiel et En définitive, la Côte d’Ivoire aurait accepté de solder son cacao pour vendre). A noter qu’on est loin de l’espoir qu’avait caressé il n’y a pas si longtemps que la Côte d‘Ivoire d’accroître cette prime (lire : La Côte d’Ivoire envisagerait d’accroître sa prime d’origine sur le cacao).
Ceci dit, des exportateurs à Abidjan ne manquent pas de souligner que le pays devra accorder une décote encre plus importante s’il entend atteindre son objectif de vendre 1,4 à 1,6 million de tonnes (Mt) avant septembre, moment où est fixé le du prix garanti au producteurs pour la campagne qui démarre début octobre.
Des exportateurs qui, quant à eux, ne voient pas la demande en cacao croître avec la montée en puissance de la vaccination contre la Covid.
Notons que l’ensemble du système de commercialisation du cacao chez le n°1 mondial et par conséquent, toute la colonne vertébrale de sa filière repose sur ses ventes anticipées. Enfin, jusqu’à maintenant… Car rappelons qu’une révolution de velours est peut-être en marche. En juillet dernier, la Commission des Affaires économiques et financières de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a voté un projet de loi tendant de pallier les limites du système actuel de ventes réalisées par messagerie électronique qui ne permet pas au CCC de choisir le moment où les prix sont les plus intéressants pour vendre et ainsi bénéficier davantage des hausses potentielles du marché. Ce système doit permettre également de mieux connaitre les acheteurs et de multiplier les négociations directes (lire notre information : Un pas vers le chamboule-tout de la commercialisation du cacao en Côte d’Ivoire et Les différentiels pour le cacao de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Nigeria chutent).
Rappelons aussi que le CCC a vendu l’année dernière, directement et pour la première fois, des volumes de cacao.
