Lait : lancement d’une campagne en faveur d’un meilleur équilibre en Europe et en Afrique de l’Ouest

 Lait : lancement d’une campagne en faveur d’un meilleur équilibre en Europe et en Afrique de l’Ouest
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“Surproduction de lait : ici et ailleurs, les éleveurs boivent la tasse, n’exportons pas nos problèmes” est la nouvelle campagne dénonçant la surproduction de lait dans l’Union européenne, qui non seulement nuit aux éleveurs européens mais aussi aux filières locales des produits laitiers en Afrique de l’Ouest via les importations croissantes de poudre de lait. La campagne est menée par les ONG SOS Faim, Oxfam, Vétérinaires sans frontières, et l’European Milk Board et l’initiative « Mon lait est local ».

Les filières laitières ouest-africaines se sont développées avec une hausse de plus de 50% de la production locale entre 2000 et 2016 et couvrent aujourd’hui 50% de la consommation. Mais,  l’accroissement de la collecte locale de lait reste une contrainte majeure pour la plupart d’entre elles. Elles font aussi face à des importations croissantes de poudre de lait européenne à un prix très compétitif. De plus, la poudre de lait européenne est de plus en plus rengraissée avec de l’huile de palme (MVG) avec un prix inférieur de 30% par rapport à la poudre de lait entier sur les marchés africains, indique SOS Faim. « En 2018, 74,9% des exportations européennes de poudre de lait vers l’Afrique de l’Ouest étaient du mélange MGV, ce qui représente 276 892 tonnes, soit une augmentation de 234% depuis 2008 » précise l’ONG. Ces importations génèrent une concurrence jugée déloyale. Par exemple, au Sénégal, le litre de lait reconstitué à partir de poudre est vendu à entre FCFA 800 et FCFA 1100 tandis que le prix du lait local peut aller jusqu’à FCFA 1 500 le litre selon les zones.

En outre, les grandes multinationales laitières européennes – notamment Lactalis, Nestlé, Milcobel, Arla, etc. – sont présentes en Afrique de l’Ouest et privilégient le reconditionnement de la poudre de lait même si elles s’associent de plus en plus à des producteurs locaux. Toutefois, « cela ne concerne que 20% des entreprises et une faible part de leurs capacités (entre 0,4% et 20% de lait local, le reste étant de la poudre importée) », précise SOS Faim.

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les exportations vers l’Afrique de l’Ouest, ne profitent en rien aux producteurs européens, qui vendent le plus souvent leur lait à des prix inferieurs aux coûts de production » affirme SOS Faim qui fait un certain nombre de recommandations dont la remise à plat des politiques agricoles et commerciales de l’Union européenne, qui encouragent la surproduction de lait et l’exportation de surplus subventionnés.

 

Voir le dossier SOS Faim ainsi  que nos informations  Le visage laitier de l’Afrique de l’Ouest en pleine mutation et European Milk Board en guerre contre le dumping du lait en Afrique

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