La Chronique Matières Premières Agricoles au 4 mai 2020

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 4 mai 2020
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 La semaine dernière s’est mal terminée sur les marchés financiers outre-Atlantique face à la crainte de voir réactiver la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. En effet, le président Donald Trump voudrait faire “payer” aux Chinois le fait que le virus se serait échappé des laboratoires chinois, a-t-il affirmé jeudi. Une crainte qui a, d’ailleurs, fait grimper l’euro face au dollar, terminant vendredi soir à $ 1,0978.

Rappelons que la plupart des bourses européennes étaient fermées vendredi en raison de la fête du 1er mai. Mais elles avaient terminé en baisse jeudi soir, réagissant aux annonces de la Banque centrale européenne qui n’auraient pas convaincu les investisseurs après des indicateurs économiques moroses en Europe comme aux Etats-Unis.

A noter toutefois que, sur l’ensemble du mois d’avril, les marchés financiers européens se sont inscrits en hausse, avec +6,23% pour le Stoxx 600, sa meilleure performance mensuelle depuis octobre 2015, et un CAC 40 français en progression de 4% sur ce même mois. Pourtant, l’activité économique dans la zone euro a subi au premier trimestre la plus forte contraction de son histoire.

Quant au pétrole, l’impact positif de l’accord de réduction de production entre l’Opep et ses alliées n’a pas duré longtemps, eu très longuement sur le marché qui est revenu au constat de la faiblesse de la demande liée au virus et l’offre excédentaire. Le Brent a donc terminé à $ 26,52 et le WTI américain à $ 19,74.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUCCOTON HUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Le cours de la tonne de cacao a légèrement glissé la semaine dernière sur le marché à terme de Londres : partie de £ 1 889 à la clôture le vendredi 24 avril, elle a terminé vendredi soir 1er mai à £ 1 885. En revanche, elle a bien progressé à New York, franchissant la barre des $ 2 400 : partie de $ 2 323, elle a clôturé une semaine après à $ 2 402.

Un marché mitigé car si d’un côté on mesure mal l’impact du Covid-19 sur la demande avec en toile de fond les faibles niveaux de broyages mondiaux au premier trimestre (lire La Chronique Matières premières agricoles au 23 avril 2020), d’autre part, la production baisse en Côte d’Ivoire.

En effet, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont totalisé 1,753 millions de sacs de 60 kg (Ms) entre le 1er octobre, démarrage de l’actuelle campagne, et le 3 mai, estiment les exportateurs, ce qui représente une diminution de 5,3% des volumes par rapport à la même période la campagne dernière. En outre, dans les zones de production en Côte d’Ivoire, le niveau moyen de pluviométrie est nettement en-deçà des moyennes, ce qui laisse penser que la récolte intermédiaire (avril à septembre) ne sera peut-être pas aussi belle que ce à quoi on s’attendait dans un premier temps. Outre l’aléa météorologique, certains, comme Shawn Hackett, conseiller financier chez Boca Raton en Floride aux Etats-Unis, n’exclut pas le risque d’agitation sociale en Afrique de l’Ouest que ce soit pour des motifs économiques ou politiques.

Notons, s’agissant de la Côte d’Ivoire et du Ghana, que Fairtrade Africa tire la sonnette d’alarme sur l’éventualité d’une recrudescence du travail des enfants avec la fermeture des écoles en raison du coronavirus. L’ONG souligne qu’elle n’a actuellement pas de moyens de savoir ce qui se passe concrètement sur le terrain en raison du confinement mais elle suppute que si la situation actuelle perdure, le travail des enfants devrait en toute logique augmenter.

Côté Asie, l’Indonésie a annoncé ne pas modifier sa taxe à l’exportation de cacao brut, qui demeure à 5%. Ceci dit, pour le quatrième mois consécutif, aucune fève n’a été exportée de la province de Lampung à Sumatra en avril, selon les statistiques commerciale locales. Notons qu’en avril 2019, 22,4 t seulement avaient été exportées. Lampung est une zone de production mineure en Indonésie mais ses fèves sont habituellement très appréciées car fermentées et de haute qualité.

CAFÉ

Si le prix du café Arabica à New York n’a guère changé sur la semaine dernière, en glissant de $ 1,0675 à la clôture vendredi 24 avril à $ 1,061 la livre (lb) vendredi soir dernier, le Robusta, en revanche, a bien grimpé. Côté à Londres, il est passé de $ 1 144 la tonne à $ 1 205.

En réalité, c’est 12% de sa valeur que l’Arabica a perdu en avril face à la perspective d’une importante récolte au Brésil qui se conjugue à la faiblesse des monnaies tant au Brésil qu’en Colombie, ce qui accroît les volumes mis sur le marché et donc pèse sur les prix.

Côté Asie, les exportations du Vietnam sur les quatre premiers mois de l’année calendaire ont totalisé 10,983 Ms ou encore 695 000 t, selon le Bureau des statistiques générales ; il s’agit de volumes nettement en hausse par rapport à la même période l’année dernière lorsqu’ils totalisaient 629 000 t (cf. La Chronique Matières premières agricoles au 2 mai 2019 ). Ses recettes devraient augmenter de 2,2% à $ 1,11 milliard contre $ 1,09 milliard l’année dernière.

Pour sa part, en avril, l’Indonésie a doublé ses exportations de café Robusta en provenance de la province de Lampung sur l’île de Sumatra, par rapport à avril 2019, à 11 171 t. Rappelons qu’en mars, elles avaient également augmenté de 43% par rapport à mars 2019, à 9 409 t.

En Ouganda, n°1 africain du Robusta, les exportations ont bondi de 37%, à 480 000 sacs de 60 kg, en mars par rapport à il y a un an, souligne Uganda Coffee Development Authority (UCDA). Deux explications sont données : l’entrée en production de nouveaux caféiers mais aussi la réduction de leurs stocks par les exportateurs juste avant le confinement quasi mondial lié au coronavirus.

Côté entreprises, Yum China et le géant italien Lavazza ont créé une entreprise conjointe pour développer un concept de coffee shop en Chine. Le premier magasin a ouvert à Shangai.

Pour sa part, les résultats financiers de l’américain Starbucks ont été affectés par la pandémie au deuxième trimestre de son exercice 2020 qui a eu “un impact important sur nos activités en dehors de la Chine et aux Etats-Unis“, a expliqué son PDG Kevin Johnson. Le chiffre d’affaires consolidé a été de $ 6 milliards, en baisse de 5 % par rapport à l’année précédente ; ses ventes se sont contractées de 10 %. Ceci dit, “Nous pensons qu’à moins de nouvelles perturbations, nos activités en Chine sont sur la voie d’une reprise substantielle d’ici la fin de cet exercice.” La diversification semble le maître-mot. Le patron de la première chaine mondiale de café a évoqué mercredi la campagne de marketing Starbucks Good Good qui présente des alternatives végétales dans les produits et les emballages, ainsi que le lancement de Oatly, un substitut de lait à base de plantes, sans oublier qu’il est “le premier en Chine à proposer une distribution nationale des protéines végétales de Beyond Meat avec de nouveaux menus asiatiques servis dans des emballages fabriqués à partir de matières végétales.” On est loin du café…. En revanche, aux Etats-Unis, si “avant la mi-mars, la croissance du chiffre d’affaires atteignait son niveau le plus élevé depuis plus de quatre ans, grâce à une croissance de 8 % des ventes, à la mi-mars, plus de 50 % des magasins ont été fermés avec des service de drive limités.”

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc s’est déprécié pour la deuxième semaine consécutive, perdant 1,8 % sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) à 148,8 yens ($1,39) le kilo le 1er mai contre 151,5 yens vendredi 24 avril. Toutefois, ils ont réalisé en avril leur premier gain mensuel depuis le début de l’année dans l’espoir que la demande se rétablisse au fur et à mesure que les restrictions liées aux coronavirus se relâchent. Quant au marché de Shanghai, il a été quasi-stable passant de 9960 yuans la tonne à 9 965 yuans ($1 410,91) le 30 avril.

Cette semaine, les investisseurs ne sont pas présents, le Shanghai Futures Exchange sera fermé du 1er au 5 mai pour les vacances internationales du travail en Chine, tandis que le Tocom sera fermé du 4 au 6 mai pour les vacances de la Golden Week au Japon.

Au Japon, les ventes mensuelles d’automobiles ont chuté de 29% en avril par rapport à la même période en 2019 pour s’établir à 270 393 véhicules, selon les données de la Japan Automobile Dealers Association et d’une association de concessionnaires. C’est la plus mauvaise performance depuis 9 ans, soit en 2011 année où le Japon avait pris de plein fouet le tsunami et la catastrophe nucléaire.

Côté entreprises, Ford Motor a présenté jeudi les mesures de sécurité qu’il mettra en place pour redémarrer ses usines américaines les plus rentables dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Des efforts similaires ont été développés par General Motors et Fiat Chrysler pour convaincre les dirigeants du syndicat United Auto Workers d’un retour au travail.

Le fabricant français de pneumatiques Michelin a déclaré mercredi qu’il disposait de sources de financement suffisantes pour faire face aux retombées de la pandémie de coronavirus, tout en affirmant que les scénarios testés supposent une baisse des volumes en année pleine allant de 20 à 35% (moins 32% -42% au premier semestre et moins 10% -27% au second semestre). Fin avril, Michelin disposait de €2,3 milliards de trésorerie et de €1,5 milliard de lignes de crédit confirmées non tirées. Il ne ferra donc pas appel aux prix garantis de l’Etat. Michelin a déclaré que les ventes du premier trimestre avaient chuté de 8,3% à €5,33 milliards.

COTON

Les cours du coton ont chuté de 3,5% le 1er mai à 55,84 cents livre avec la menace du président américain Donald Trump d’imposer de nouveaux tarifs à la Chine. Toutefois la fibre a enregistré un gain hebdomadaire, les cours clôturant vendredi 24 avril à 54,93 cents la livre alors que les pays assouplissaient les confinements liés au Covid-19. La veille, ils avaient vivement progressé avec la reprise des achats de la Chine pour reconstituer ses réserves.

Sur le mois d’avril, les cours ont progressé de 12,6%, enregistrant son premier gain mensuel depuis le début de l’année. « La hausse du marché à terme continue  d’être « dopée » par une situation américaine excellente grâce à des achats de coton par l’État chinois pour reconstituer ses stocks stratégiques. 
Le reste du monde cotonnier est cependant relégué au rôle de spectateur. Tant que la demande en produits textiles n’aura repris il y a peu d’espoir d’une embellie durable. 
Le spectre d’une nouvelle récolte pléthorique pèse sur notre marché qui risque de s’enfoncer pour longtemps dans la récession » souligne Mambo Commodities. 
Rappelons, que la contraction de la demande a provoqué une baisse de 18% des cours du coton depuis le début de l’année. 

De son côté, le Comité consultatif international du coton (ICAC) estime que la pandémie du Covid-19 devrait entraîner une chute de 12% de la consommation mondiale de coton. « Avec une économie mondiale paralysée et des chaînes d’approvisionnement brisées, les projections actuelles indiquent une baisse de 11,8% de la consommation de coton, ramenant le commerce mondial à 8,26 millions de tonnes en 2019/20 » indique l’ICAC. Pour 2020/21, l’ICAC estime que la superficie mondiale devrait diminuer de 4% à 33 millions d’hectares ainsi que la production à 25 millions de tonnes. Au niveau des prix, le secrétariat a revu à la baisse la moyenne de l’Indice A à 71,4 cents la livre en 2019/20 et projette à 56,9 cents la livre  en moyenne l’Indice A pour la fin de 2020/21.

En Tanzanie le ministre de l’Industrie et du commerce, Innocent Bashungwa, a exhorté les usines textiles à commencer à produire des masques pour se protéger contre la pandémie du Covid-19. Il a promis le soutien du gouvernement. Il a également appelé les propriétaires des usines textiles à vendre les masques à des prix modérés pour permettre au grand public de se les procurer en précisant que les masques devraient être vendus à 1500 shillings tanzaniens (environ $0,65), avertissant que des ONG produisaient des masques et les vendaient entre 2500 shillings et 3000 shillings chacun. Le communiqué indique qu’ Innocent Bashungwa a fait cet appel lors de sa visite à deux usines de textile basées à Arusha, Sunflag Tanzania Limited et A to Z Textile Mills, qui produisent respectivement 25 000 et 15 000 masques par jour. La Tanzanie compte près de 300 cas confirmés de COVID-19 depuis le premier cas signalé le 16 mars.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme a enchainé baisse et hausse, passant de 2076 ringgits la tonne le 24 avril à 2082 ringgits ($484,75) jeudi 30 avril, après trois séances consécutives de hausse en corrélation avec les prix du pétrole et du soja. Toutefois, sur le mois d’avril, les cours ont chuté de 13% et la reprise des prix devrait être de courte durée à moins que la production malaisienne d’huile de palme ne soit inférieure aux attentes du marché, a déclaré Bagani, directeur de recherche de Sunvin Group basé à Mumbai. Les exportations d’huile de palme de Malaisie ont augmenté entre 1% et 3,8% par rapport au mois précédent en avril, selon les différents inspecteurs. “La demande d’huile de palme ne s’est pas encore améliorée dans l’ensemble, mais certaines destinations achètent maintenant un peu en raison des prix lucratifs et d’une réduction de l’huile de palme sur l’huile de soja“, a ajouté Anilkumar Bagani. En particulier, les expéditions vers le Moyen-Orient et le sous-continent indien ont été les plus fortes en avril en raison de la demande saisonnière du Ramadan. La question est ensuite d’où viendra la demande future ?

En Malaisie, les exportations d’huile de palme ont chuté de 41,7% au cours du premier mois du confinement partiel pour contenir le coronavirus, a déclaré jeudi le ministre des Industries des plantations et des produits de base. Elles ont chuté à 636 847 tonnes au cours de la période du 18 mars au 14 avril contre 890 331 tonnes par rapport à l’année précédente, a déclaré le ministre Mohd Khairuddin Aman Razali dans un communiqué. Mohd Khairuddin a déclaré que le ministère avait identifié de nouveaux marchés pour renforcer les exportations, notamment le Myanmar, l’Égypte, Djibouti et l’Ouzbékistan.”L’estimation du marché pour la région est de 2 millions de tonnes par an”, a-t-il déclaré.

Côté entreprise, FGV Holdings, le plus grand producteur mondial d’huile de palme brute, prévoit une baisse significative de la production en 2020, car les restrictions imposées par les coronavirus ont interrompu le travail dans ses plantations et ses usines. “Alors que le plein impact de l’épidémie n’a pas encore été déterminé, FGV sera affecté principalement en raison des effets de l’ordonnance de restriction de mouvement imposée par les autorités malaisiennes qui a réduit nos effectifs“, a déclaré le président-directeur général Haris Fadzilah Hassan. “Pour notre activité en aval, nous nous attendons à une réduction du volume de traitement, en particulier pour les segments des produits d’exportation et en vrac“, a-t-il ajouté.

FGV a déclaré que la demande était soutenue par la demande en Chine alors que la deuxième économie mondiale se remet d’un confinement de plus de deux mois. Toutefois, la Malaisie fait face à la concurrence de l’Indonésie en raison de son prix plus bas pour le produit. La société a estimé que les prix de l’huile de palme brute se négocieraient entre 2 200 ringgits et 2 400 ringgits ($505,17- $551,09) la tonne cette année, en net recul par rapport au prix de clôture de 3 052 ringgit ($700,80) la tonne en 2019. Les cours de l’huile de plame ont plongé d’environ 35% depuis le début de l’année. 

En Inde, la demande mensuelle d’huiles comestibles a chutéde 30%, même si la consommation domestique d’huile de cuisson a bondi de 20 à 25%, selon l’Indian Vegetable Oil Producers Association (IVPA.  Cela est principalement dû à une baisse de 30 à 35% de la consommation hors domicile. «L’industrie fait face à trois défis majeurs. Il y a une forte baisse de la consommation en raison du confinement et cela frappe les ventes. Les entreprises font face à un resserrement des capitaux en raison de la baisse de l’utilisation des capacités des usines, tant dans les opérations nationales de broyage que de raffinage de huile brute importée. En outre, le secteur connaît des problèmes de pénurie de main-d’œuvre», a déclaré Sudhakar Desai, président de l’IVPA et PDG d’Emami Agrotech, basée à Kolkata. Ajoutant, «Depuis la fermeture, il y a un déplacement temporaire mais majeur de la demande du segment HoReCa (hôtels, restaurants et cantines) vers la consommation des ménages. Je suppose que les importations indiennes globales ont jusqu’à présent chuté d’environ 20% en raison de la baisse de la demande d’huile de palme et de la croissance négative de la consommation par habitant pour la première fois ».

L’Inde satisfait habituellement près de 60% de ses besoins intérieurs de 25 millions de tonnes d’huiles comestibles par les importations. «L’importation d’huile de palme pour laquelle le gouvernement a accordé une licence va être préjudiciable à l’industrie. L’utilisation des capacités de nos raffineries va encore baisser considérablement avec l’arrivée de produits finis dans le pays. Le gouvernement ne devrait ni délivrer de licences d’importation ni limiter les importations à 50 000 tonnes à 1 000 000 tonnes par mois. Une mesure à prendre  pour une durée de trois mois », a déclaré à BusinessLine Sandeep Bajoria du groupe Sunvin de Mumbi. L’organisme des producteurs d’huile végétale a déclaré que la demande d’huile de palme dans le pays ayant chuté de 40% et que les raffineries disposent de stocks abondants, il n’est pas urgent que le gouvernement délivre des licences d’importation d’huile de palme raffinée. Il s’est également déclaré préoccupé par les importations moins chères en provenance du Népal et du Bangladesh à droit nul.

RIZ

Les prix du riz en Inde ont atteint un sommet de neuf mois cette semaine, stimulés par une reprise de la demande des pays africains, même si les approvisionnements restent limités en raison des blocages dus au coronavirus, tandis que la sécheresse en Thaïlande maintient les prix en l’absence de nouvelles offres.

En Inde, le riz étuvé 5% a atteint un sommet de neuf mois à $378- $ 383 la tonne contre $374- $379 la semaine dernière. “De nombreux exportateurs n’ont pas pu signer de nouveaux accords en raison du confinement. Ils sont confrontés à des problèmes logistiques et maintiennent les prix à un niveau ferme“, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans le sud de l’Andhra Pradesh.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont légèrement progressé à $535-$557 la tonne contre $530-$556 la semaine dernière. Le marché est calme, pas de nouveaux accords sont signés,  mais la sécheresse en cours a limité l’approvisionnement en riz et maintenu les prix élevés. Cependant, certains jours de pluie dans les provinces rizicoles ce mois-ci ont levé l’espoir que la sécheresse pourrait bientôt se terminer.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% n’étaient pas disponibles en raison d’un jour férié. Selon les données du gouvernement, les exportations de riz sur janvier-avril devraient chuter de 7,9% par rapport à la même période en 2019 pour s’établir à 1,9 million de tonnes. Les recettes progresseraient de 0,1% à $892 millions .En avril, les exportations de riz ont totalisé probablement 400 000 tonnes, pour une valeur de $191 millions.

Au Bangladesh, la récolte de riz cette année devrait augmenter de 0,51% à 19,5 millions de tonnes par rapport à l’année précédente, malgré les inquiétudes concernant une pénurie de main-d’œuvre pour récolter dans un contexte de confinement, selon le Département américain de l’Agriculture (USDA). En outre, les coûts de main-d’œuvre, de transport, de stockage et de traitement devraient augmenter. Les prix intérieurs du riz ont également atteint un sommet de deux ans suite aux achats de panique.

Le Myanmar reprendra ses exportations de riz à partir de mai à des volumes réguliers de 150 000 tonnes. La Fédération du riz du Myanmar (MRF) a déclaré que 100 000 tonnes seront expédiées à l’étranger tandis que les 50 000 tonnes restantes seront échangées à la frontière. Selon des informations parues dans le Myanmar Times, les estimations du gouvernement indiquent que plus de deux millions de tonnes seront allouées à l’exportation au cours de l’exercice en cours. Environ 10% seront conservés comme réserves alimentaires. Au total, 112 entreprises géreront les exportations maritimes tandis que 200 entreprises seront impliquées dans le commerce frontalier en mai. Le ministère du Commerce avait suspendu temporairement en avril la délivrance de permis d’exportation de riz.

SUCRE

Le sucre roux est parvenu à se rehisser au dessus des 10 cents la livre à New York la semaine dernière. Parti de 9,73 cents/lb à la clôture vendredi 24 avril, il a terminé vendredi soir à 10,97 cents, son plus haut niveau depuis fin mars.

Visiblement, le marché ne s’est guère ému de l’importante livraison physique de sucre roux qui a totalisé 2,26 Mt sur le marché de l’ICE de New York. Il s’agit d’un volume record pour toute livraison à l’expiration de l’échéance. Tout le sucre sera livré au port de Santos au Brésil. Selon le négoce, les principaux donneurs d’ordre seraient le négociant Louis Dreyfus pour 1,57 Mt et le chinois Cofco pour 1,44 Mt. Mais ni l’un ni l’autre, contacté par Reuters, n’a confirmé l’information. En réalité, les analystes ne savent pas si un tel volume a plutôt un impact haussier sur les cours mondiaux, car reflet d’une bonne demande, ou baissier car trop de volume serait sur le marché à la fois.

Quant au sucre blanc côté à Londres, il a également affiché une belle hausse : parti de $ 317,40 la tonne le 24 avril, il a terminé vendredi à $ 351,30.

Au Brésil, l’abondance du sucre à venir se confirme déjà. Sur les quinze premiers jours du mois d’avril, la production de sucre dans la ceinture de production au centre-sud du pays a augmenté de 178% à 948 000 t contre 340 000 t sur la même période l’année dernière, a souligné l’union de l’industrie du sucre Unica. Les volumes de cannes broyées ont atteint 22,4 Mt, soit 61% de plus que l’année dernière ; 39% de cette canne est allée à la fabrication de sucre contre 23% début avril 2019. Ces chiffres sont beaucoup plus élevées que ce à quoi s’attendait le marché, rapporte Reuters. Mais il a fait très sec ces dernières semaines au Brésil, ce qui a facilité les travaux de récolte. A noter que la production d’éthanol a également progressé, mais de 32% à 982 millions de litres. Toutefois, ceci comprend aussi la production d’éthanol à partir de maïs et pas seulement de canne.

Selon le consultant brésilien Job Economia, la production brésilienne de sucre atteindrait le record de 41 Mt contre 29,6 Mt la campagne dernière. Ceci repositionnerait le pays comme premier producteur mondial du sucre, évinçant l’Inde. Il estime que les exportations seraient de 29,8 Mt en 2020/21 (avril/mars) contre 19,44 Mt en 2019/20. Toujours selon Job Economia, 48,4% de la canne irait à la production de sucre contre 35% la campagne dernière.

Côté Afrique, d’ici fin mai, un premier lot de 20 000 t de sucre devrait être expédié d’Ouganda vers la Tanzanie, suite à un entretien lundi dernier entre le président ougandais Yoweri Museveni et le représentant en Tanzanie de Kagera Sugar Limited. A cette occasion, un communiqué gouvernemental ougandais a rappelé que depuis longtemps l’industrie ougandaise du sucre tentait de pénétrer ce marché voisin afin d’y vendre son excédent sucrier qui se chiffrerait actuellement à 48 000 t; la Tanzanie, quant à elle, manquerait d’édulcorant. Les 11 raffineries ougandaises produisent 510 000 t de sucre alors que la consommation locale n’est que de 360 000 t par an, selon les chiffres du ministère du Commerce.

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