Le commerce intra-africain, encore faible, mais plus diversifié et créateur de valeur

 Le commerce intra-africain, encore faible, mais plus diversifié et créateur  de valeur
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La part du commerce interafricain est encore faible, 15,4% du total des échanges de marchandises de l’Afrique (exportations plus exportations) en 2016, soit $129 milliards, surtout au regard des grandes zones économiques mondiales comme l’Union européenne (61,7%) ou celle de l’Accord de libre échange nord-américain (Nafta, 40,3%). Il est toutefois supérieur au commerce intra régional du Marché commun du Sud (Mercosur, 14,5%) mais surtout il a fortement progressé entre 2000 et 2016  avec un taux de croissance moyen de 12,5% par an. Seul le commerce avec l’Asie fait mieux avec un taux de croissance moyen de 15,2% par an. L’Asie, deuxième partenaire commercial de l’Afrique (35,8%) est suivie par l’Europe (37%) mais dont la part s’érode au fil des années, le taux de croissance étant de 8%.

Si le commerce de l’Afrique et le reste du monde et le commerce intra-africain comportent certaines similitudes, certaines spécificités, soulignées dans Key Statistics and Trends in Regional Trade in Afrique (Cnuced, 2019), sont plutôt de bonne augure au moment où entre en vigueur la Zone de libre échange continentale (ZLEC).

Les exportations interafricaines sont moins concentrées que celles vers le reste du monde où prédominent les ressources naturelles. Ainsi le commerce interafricain a tendance à être plus diversifié, donc moins sujet aux variations de prix, que les exportations extra-africaines. La Cnuced observe que les 10 principaux produits (sur 255) représentent 52,7% du total des exportations de l’Afrique, contre 32,8% pour le commerce intra-africain.

Autre point positif, les exportations intra-africaines comprennent moins de biens primaires et davantage de biens de consommation, de biens d’équipement et intermédiaires par rapport aux exportations totales du continent. De plus les exportations africaines destinées à l’Afrique ont un contenu technologique plus élevé que celles expédiées hors du continent. Ainsi, alors que les biens de moyenne et haute technologie représentent ensemble 16,6% des exportations de l’Afrique vers les pays développés en 2016, ce chiffre représente 27% du commerce intra-africain. De plus, globalement, au cours de la dernière décennie, la composition des exportations de l’Afrique s’est améliorée en faveur des produits de moyenne et haute technologie, passant de 9,4% à 16,1% et le commerce intra-africain a été le principal moteur de cette tendance au cours de la première moitié de cette période souligne la Cnuced, tandis que les exportations vers les pays développés ont également contribué à cette tendance au cours de la seconde moitié.

En revanche, tout comme l’Afrique est peu intégrée aux chaînes de valeur mondiales, où tout du moins y participent surtout dans le segment amont, les chaînes de valeur régionales sont aussi très faibles représentant seulement 6% des flux commerciaux en Afrique. Seulement quatre pays tirent leur épingle du jeu, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie. De même, tant au niveau mondial qu’africain, les exportations sont concentrées sur un petit nombre de marché.

 

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