La Chronique matières premières agricoles au 4 décembre 2020

 La Chronique matières premières agricoles au 4 décembre 2020
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Le dollar s’achemine sur sa plus mauvaise performance hebdomadaire en un mois face à l’euro, les investisseurs estimant que le billet vert pourrait encore baisser avec des taux d’intérêt de la Federal Reserve qui demeureraient durablement faibles. En effet, le plus dur de la pandémie de la Covid semble derrière, par conséquent les spéculateurs se positionnent sur des devises plus risquées. Pour la première fois depuis le printemps 2018, l’euro s’est échangé ce matin à $ 1,21.

Habituellement, une baisse du dollar entraîne souvent une hausse des prix des matières premières puisque les transactions sur les commodities se font la plupart du temps en billet vert. Or, nombre de matières premières (cacao, café, sucre) ont enregistré des baisses de prix cette semaine, soulignant l’importance des fondamentaux de chaque marché par rapport aux considérations monétaires qui, généralement, priment.

Sur le marché des actions, Wall Street a enregistré des records hier avec la perspective d’une sortie de crise grâce à la mise sur le marché de vaccins, tandis que la situation économique en Europe se dégrade avec de nombreuses incertitudes sur les négociations du Brexit et l’après-Brexit.

Les prix du pétrole ont grimpé face à la perspective d’un compromis entre l’Opep et la Russie sur l’évolution de leur offre pétrolière globale en 2021 ; lundi, les négociations étaient encore dans l’impasse. En effet, d’un côté l’Opep voulait prolonger la réduction de leur production de 7,7 millions de barils par jour (bpj), ce qui équivaut à environ 8% de la demande mondiale, tandis que la Russie, l’Irak, le Nigeria et les Emirats arabes unis voulaient augmenter l’offre pétrolière en 2021. On s’acheminerait vers un compromis d’augmenter la production de 5000 00 barils par jour à partir de janvier, rapporte Reuters. Hier soir, le Brent à terminé à $ 48,56 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 45,49 dollars.

 

CACAO  CAFE  CAOUTCHOUC  COTON  HUILE DE PALME  RIZ  SUCRE

CACAO

Rien ne va plus dans le cacao. Alors que les géants tant de la production que de l’industrie s’affrontent, le marché, lui, chute à la perspective que la Côte d’Ivoire et le Ghana peinent à vendre leur récolte au moment, précisément, où la demande mondiale est terne.

Le marché à terme à New York a perdu plus de $ 100 durant cette semaine, passant de $ 2 765 la tonne vendredi dernier à $ 2 651 hier soir. Mercredi, il a touché son prix le plus bas en deux semaines. Londres a suivi la même tendance, de £ 1 870 à £ 1 780 à la clôture hier.

Une semaine très agitée par la guerre du cacao entre d’une part la Côte d’Ivoire et le Ghana, d’autre part l’industrie mondiale du chocolat (lire nos articles sous l’onglet Cacao). Accusant notamment Hershey mais aussi Mars d’avoir modifié leur schéma d’approvisionnement en fèves et beurre de cacao afin de contourner l’obligation de payer le différentiel de revenu décent de $ 400 la tonne, Abidjan et Accra ont suspendu les schémas de durabilité, privant ainsi les entreprises de cacao certifié durable dont les consommateurs sont friands et donc prêts à payer plus cher.

Côté champs, rien ne serait encore joué en Côte d’Ivoire, selon la Commerzbank : si les livraisons aux ports sont en hausse de 12% par rapport à la même période l’année dernière, on peut craindre que les pluies -qui sont actuellement en-dessous de la moyenne- réduisent les volumes récoltés début 2021.

Côté ports, toujours en Côte d’Ivoire, les exportations auraient totalisé 37 826 t de fèves en octobre, en baisse de 6,1% par rapport à octobre 2019, selon les chiffres provisoires portuaires. Quant aux produits semi-finis du cacao (beurre, poudre, chocolat), les exportations en octobre ont fait un bond de 55% à 40 431 t. Sinon, du 1er octobre au 29 novembre, les arrivages de fèves aux ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro ont atteint 740 000 t, soit un tiers environ du volume total attendu cette campagne à seulement deux mois du démarrage de celle-ci, soit une progression de 10,1% par rapport à la même période l’année dernière.

Au plan mondial, l’Organisation internationale du cacao a révisé à la baisse ses estimations sur la campagne 2019/20 qui s’est achevée le 30 septembre. L’excédent est estimé maintenant à 19 000 t contre les 42 000 t évoqué auparavant. Elle aussi réduit de 27 000 t ses estimations de production mondiale, à 4 697 Mt, et réduit de 4 000 t les broyages qui totaliseraient 4 627 Mt.

A noter que dans le cadre du bras de fer entre la Côte d’Ivoire et le Ghana et le monde industriel du chocolat, les deux pays ont retiré lundi leur adhésion à la Cocoa Merchants Association of America (CMAA) et réfléchissent à leur positionnement par rapport à la Fédération européenne du commerce du cacao.

CAFÉ

Les cours du café ont glissé cette semaine. Parti vendredi dernier de $ 1,2295 la livre (lb), l’Arabica a terminé hier soir à New York à $ 1,2005, tandis que le Robusta passait de $ 1 410 à $ 1371 la tonne à Londres.

La production au Brésil devrait baisser cette prochaine campagne mais cela n’émeut guère le patron du groupe italien Illycafé, Massimiliano Pogliani. La baisse de production attendue au Brésil ne rendra pas pour autant l’offre mondiale de café étroite. Quant à son entreprise, elle est bien approvisionnée après la récolte brésilienne record cette année : la moitié de l’approvisionnement d’Illycafé vient du Brésil, a-t-il précisé.  

Chez le n°1 du Robusta, au Vietnam, la récolte bat son plein et ce d’autant plus qu’il a fait beau cette semaine et que les planteurs en profitent pour cueillir les cerises. D’où une baisse des prix. Les planteurs dans les Central Highlands se sont vus proposer 32 700 à 33 400 dongs ($ 1,42-1,44) pour leur kilo de café contre 33 000 à 33 500 dongs la semaine précédente. A l’export, la prime pour le Grade 2,5% grains noirs et brisures, a grimpé à $ 100 la tonne contre $ 70 à $ 80 la semaine dernière.

En Indonésie, le café est vendu avec des primes de $ 250-270 sur le contrat décembre et $ 200 sur janvier, en hausse sur la semaine dernière. A noter que l’Indonésie a exporté 70 000 t de café en novembre, soit 37,5% de moins qu’un an auparavant, selon les statistiques gouvernementales.

Côté Arabica, la Colombie, premier producteur de cette variété de café lavé, aura produit 14 à 14,5 millions de sacs de 60 kg (Ms) en 2020  et exporté entre 12,5 et 13 Ms, malgré plus de 5 mois de confinement lié à la Covid. Certes, la production cette année n’a pas atteint le record de 2019, à 14,8 Ms, mais les exportations en valeur auront, quant à elles, franchi le record de $ 2,5 milliards. Les autorités s’attendent à renouveler cette performance l’année prochaine mais ne peuvent guère ni ne veulent augmenter les superficies qui atteignent déjà 880 000 ha. Tout se jouera sur les rendements, a souligné le patron de la Fédération, Roberto Velez. L’objectif est d’atteindre 22 sacs de 60 kg par caféier contre 19,5 actuellement. Une prime de 50 cents le kilo est versée sur le marché de New York pour rémunérer la qualité colombienne, ce qui devrait se poursuivre en 2021, estime Roberto Velez.

En revanche, les exportations de café (Arabica) ont chuté de 55% au Honduras en novembre par rapport à il y a un an, à 47 685 sacs. En cause, les deux ouragans Eta et Iota qui se sont abattus sur le pays, endommageant gravement des routes reliant les zones de production aux ports, une main d’œuvre limitée due au coronavirus qui a aussi impacté la demande mondiale.

CAOUTCHOUC

Nouvelle belle reprise sur le marché du caoutchouc avec des cours qui ont grimpé à 266 yens ($2,6) le kilo jeudi  sur l’Osaka Exchange (OSE) contre 245,7 yens vendredi dernier et à 15 625 yuans ($ 2 382) la tonne à Shanghai contre 15 230 yuans. Au cœur de cette solide reprise, la forte demande de la Chine alors que l’offre en Asie du Sud-Est est resserrée.  Les cours pourraient encore s’apprécier. « L’OSE pourrait se diriger vers le sommet d’octobre supérieur à 290 yens alors que l’indice de référence a franchi un niveau technique clé de 260 yens, ce qui signifie un retour des deux tiers de la baisse du sommet d’octobre au plus bas de novembre » estime Kazuhiko Saito, analyste en chef chez Fujitomi Co.

L’activité manufacturière en Chine s’est accélérée en novembre et l’indice PMI de Caixin a atteint son plus haut niveau depuis 10 ans. De même au Japon, la production industrielle a progressé pour le cinquième mois consécutif en octobre en particulier la production de machines et d’automobiles. Une hausse de la demande alors que les productions de caoutchouc sont plus faibles dans les pays d’Asie du Sud-Est et que les stocks sont en baisse au Japon et en Chine.

En Inde, les prix du caoutchouc naturel ont atteint un sommet de six ans, mais les producteurs, en particulier au Kerala, ne sont pas disposés à vendre leurs stocks, préférant attendre et regarder une tendance ferme se dessiner sur le marché. «Les prix du caoutchouc naturel sont actuellement supérieurs à 160 roupies le kilo, mais les producteurs ne vendent pas. Ils s’attendent à ce que les prix augmentent encore, même si leurs stocks sont faibles », a déclaré le négociant de caoutchouc  et ancien président de la Cochin Rubber Merchants Association,  N Radhakrishnan. Avec la faiblesse des prix, la production indienne de caoutchouc est plus restreinte cette année. Selon les données du Rubber Board, elle serait inférieure de 26,8% en avril-juillet mais la consommation serait aussi en net recul de 39%  et de  41 % pour les fabricants de pneumatiques au cours de la même période. «Les producteurs indiens pourraient attendre quelques jours pour voir la tendance des prix avant de décider de vendre. Ils envisagent probablement une fourchette de prix de 180 à 185 roupies le kg », a précisé N Radhakrishnan.

La Côte d’Ivoire a exporté 972 220 tonnes de caoutchouc naturel au cours des 10 premiers mois de 2020,  en hausse de près de 35% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données provisoires du port.

COTON

Le coton s’est légèrement affaissé cette semaine clôturant hier à 71,11 cents la livre contre 73,24 cents  vendredi dernier.  « Jusqu’à présent, la plupart des facteurs qui ont soutenu le marché du coton ces derniers mois sont toujours en place, à savoir la position longue spécifiée nette, les prix élevés du soja  et des céréales, le grand écart de prix entre les prix chinois et internationaux et l’affaiblissement du dollar américain. Ce qui a changé, c’est que la demande des usines a quelque peu ralenti en réaction aux nouveaux confinements en Europe et aux États-Unis, ce qui a incité les acheteurs à adopter une stratégie d’achat au jour le jour » observe Plexus Cotton.

Du côté de la demande, le balancier est toujours entre la hausse des cas des infections à la Covid-19, en particulier aux Etats-Unis, et de l’autre la mise sur le marché dans les semaines à venir des vaccins ce qui permettrait de bientôt surmonter la crise liée au coronavirus avec une reprise de l’économie.

Le Comité consultatif international du coton (ICAC) a revu à la baisse son estimation de la production mondiale de coton en 2020/21 à 24,7 millions de tonnes (Mt), ce qui devrait légèrement atténuer la pression sur les prix. Avec une consommation stable à 24,3 Mt, les stocks de clôture s’abaisseraient à 21,7 Mt. En revanche, l’ICAC anticipe un rebond du commerce mondial qui devrait dépasser les niveaux pré-Covid pour atteindre environ 9,4 Mt.

La semaine dernière Cotlook avait également révisé à la baisse la production mondiale à 24,241 Mt mais, en revanche, avait augmenté la consommation mondiale à 24,184 Mt. Ainsi, les stocks mondiaux n’augmenteraient que de 57 000 tonnes à la fin de la campagne.

La Chine, depuis l’entrée en vigueur le 20 février de l’accord de Phase 1 entre la Chine et les Etats-Unis, a accru ses importations en provenance des Etats-Unis.  Pékin a importé d’avril à septembre  75% de coton américain en plus par rapport à la période précédente, observe l’ICAC.

Source : ICAC

 

La Côte d’Ivoire a exporté 250 137 tonnes de coton au cours des 10 premiers mois de 2020, en baisse d’environ 30% par rapport à la même période un an plus tôt, selon les données provisoires du port. Le port d’Abidjan est également le principal point d’exportation du coton produit au Mali et au Burkina Faso.

L’Ouzbékistan a produit 3,8 millions de tonnes (Mt) de coton en 2020, en hausse de 9 % par rapport à l’année dernière, selon le ministère de l’Agriculture. Le gouvernement ouzbek a déclaré qu’il cesserait d’exporter du coton brut pour se tourner vers l’exportation de produits à valeur ajoutée. Selon la stratégie du gouvernement ouzbek, le pays devrait être en mesure de consommer tout le coton produit dans le pays et d’augmenter les exportations de produits textiles à $7 milliards par an d’ici 2025.

Les Etats-Unis accroissent la pression économique sur la région du Xinjiang en Chine en interdisant les importations de coton sur le sol américain de la puissante organisation quasi-militaire chinoise, Xinjiang Production and Construction Corps (XPCC), en raison des graves violations des droits humains sur les minorités ethniques, en particulier les Ouighours, du Xinjiang. Une interdiction qui obligera les fabricants américains de vêtements à éliminer la fibre de coton produite par XPCC de leurs chaînes d’approvisionnement, ce qui ne sera pas une tâche aisée (Lire : Les Américains interdisent les importations de coton du chinois XPCC).

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme demeure à un niveau élevé avec une clôture hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange  à 3 320 ringgits  ($817,33) la tonne contre 3 338 ringgits vendredi dernier. Le marché est volatile impacté par les marchés extérieurs et l’évolution des autres huiles végétales.

Du côté des facteurs haussiers toujours une offre serrée avec un recul de la production d’huile de palme cette année. Celle de Malaisie aurait chuté de 10 à 15% en novembre. Mais aussi, en Inde la réduction de la taxe sur l’huile de palme brute (voir ci-dessous) ainsi que la hausse par l’Indonésie de sa taxe sur les exportations d’huile de palme brute (voir ci dessous).

Du côté des facteurs baissiers, une demande en baisse avec des exportations d’huile de palme de la Malaisie en recul de 18,9% selon SGS et de 16,6% selon ITS sur le mois de novembre.  En outre, l’huile de palme a perdu son avantage d’huile la moins chère du monde, son prix se négociant au même niveau que celui de l’huile de soja. De plus, la consommation de biodiesel de l’Indonésie sera cette année de 13% inférieure à son objectif de 9,6 millions de kilolitres. Le premier producteur mondial planche sur les changements de politique pour poursuivre son ambitieux programme de biodiesel (voir dessous).

Le Conseil des pays producteurs d’huile de palme (CPOPC) affiche son optimisme quant à l’évolution des cours de l’huile de palme dans les prochains mois estimant qu’ils continueront d’augmenter au 1er semestre 2021 avec une offre mondiale comprimée jusqu’en mars en raison du phénomène climatique La Nina. «Vers la seconde moitié de 2021, des précipitations adéquates et une meilleure gestion des cultures encouragées par les prix élevés actuels du palmier stimuleront considérablement la production» indique le CPOPC. Il ajoute que le déficit de l’offre mondiale d’huiles végétales, alors que des conditions météorologiques défavorables perturbent la production d’huile de soja, de tournesol et de colza, soutiendrait également les prix de l’huile de palme brute.

Néanmoins, des analystes de premier plan,  Thomas Mielke et Dorab Mistry, ont averti lors d’une conférence virtuelle, que des prix plus élevés pourraient conduire les consommateurs à rechercher des alternatives moins chères, poussant éventuellement les prix de l’huile de palme à la baisse au second semestre de l’année prochaine .

L’Inde, premier importateur mondial d’huile de palme, a réduit jeudi la taxe à l’importation sur l’huile de palme brute de 37,5% à 27,5%, a déclaré le gouvernement dans un communiqué, alors que New Delhi tente de faire baisser la hausse des prix des denrées alimentaires. La hausse des prix de l’huile de palme, près de 50% ces six derniers mois, a contribué à l’augmentation de l’ensemble des huiles comestibles dans le pays et donc à l’inflation alimentaire. Une réduction des taxes qui devraient déclencher une reprise des importations. La hausse des  prix de l’huile de palme avait réduit l’écart de prix avec l’huile de soja entrainant un déplacement de la demande vers l’huile de soja. Les importations d’huile de palme en en décembre pourraient augmenter pour atteindre environ 700 000 à 730 000 tonnes, contre des estimations antérieures de 550 000 à 600 000 tonnes.

L’Indonésie imposera des prélèvements plus élevés sur l’huile de palme brute à partir du 10 décembre avec la mise en place d’un nouveau système.  Les prélèvements seront progressifs de $55 à  $255  la tonne selon les niveaux de prix. Il imposait auparavant une taxe fixe de $55, quel que soit le prix. Le nouveau règlement stipule que si le prix de référence de l’huile de palme brute est de $670 la tonne ou moins, le prélèvement imposé sera de $55 la tonne. Il augmentera de  $15  pour chaque hausse de prix de $25. Le prélèvement pour le mois de décembre sera de $180 la tonne à partir du 10 décembre, le prix de référence étant fixé à environ $870.

L’Indonésie doit apporter des changements de politique pour s’assurer qu’elle peut continuer à subventionner son ambitieux programme de biodiesel, a déclaré mercredi Eddy Abdurrachman, président directeur de la Estate Crop Fund Agency (BPDP), lors de l’Indonesian Palm Oil Conference.  “L’écart de prix entre l’huile de palme brute et le diesel s’est creusé en 2020, posant un défi pour la durabilité du programme obligatoire de biodiesel”, a –t-il affirmé. Parmi les solutions pour accroître sensiblement les fonds dédiés au programme de biodiesel figurent l’augmentation des prélèvements sur les exportations d’huile de palme,  l’imposition d’une taxe d’accise sur le carburant ou l’obligation pour les entreprises de palmiers à huile  de contribuer aux subventions pour soutenir le programme, a déclaré Bustanul Ariffin, économiste à l’Institut pour le développement de l’économie et des finances.  Il précise que le déficit de financement du programme pourrait atteindre 12,2 billions de roupies ($865,25 millions) l’année prochaine.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz indien ont augmenté cette semaine alors que la Chine a commencé ses achats pour la première fois en 30 ans, tandis que les inquiétudes concernant l’offre ont propulsé les prix thaïlandais à un sommet d’environ trois mois.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont bondi à $375-$381 la tonne contre $372-$378 la tonne la semaine dernière. En dépit de relations diplomatiques tendues, la Chine, qui avait jusqu’à présent refusé d’importer du riz d’Inde en invoquant des problèmes de qualité, vient d’acheter pour la première fois en 30 ans 100 000 tonnes de riz indien pour des expéditions de décembre à février à environ $300 la tonne. Les fournisseurs traditionnels de la Chine, qui importe environ 4 millions de tonnes par an, tels que la Thaïlande, le Vietnam, le Myanmar et le Pakistan, disposent d’une offre limitée à l’exportation et les prix sont moins compétitifs avec environ $30 de plus par tonne par rapport aux prix indiens. Outre la Chine, la demande est aussi soutenue.

Les exportations  indiennes de riz ont bondi de 43%  sur janvier-octobre par rapport à il y a un an pour s’établir à 11,95 millions de tonnes (Mt). Les exportations de riz non basmati ont grimpé de 61% à 7,6 Mt après le rebond des prix du  deuxième exportateur mondial, la Thaïlande, rendant les expéditions indiennes attrayantes. Quant à celles de riz basmati, elles ont augmenté de 20% à 4,36 Mt en raison d’achats importants en Irak. L’Inde exporte principalement du riz non basmati vers le Bangladesh, le Népal, le Bénin et le Sénégal, et du riz basmati de qualité supérieure vers l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Irak.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont grimpé à $480-$516 la tonne, contre $480-$490 la tonne la semaine dernière. La récolte est au point mort et les meuniers conservent les stocks existants, resserrant l’offre et poussant les prix à la hausse,  selon les négociants basés à Bangkok.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont chuté à $470-$490 la tonne contre $485-$500 la semaine dernière, ployant sous une faible demande.

SUCRE

A l’instar des autres matières premières, les cours mondiaux du sucre ont baissé cette semaine. Mais contrairement aux autres matières, le sucre pourrait avoir atteint la limite de son trend haussier récent qui l’a conduit à la mi-novembre à son prix le plus élevé en huit mois et demi ; actuellement, les fonds réduiraient leurs positions longues.

Le roux est passé de 14,94 cents la livre (lb) vendredi dernier à New York à 14,71 cents hier soir, tandis que la tonne de sucre blanc à Londres glissait légèrement de $ 405,30 à $ 403,60.

L’Inde croule bel et bien sous le sucre ! L’Indian Sugar Mills Association a annoncé mercredi que les raffineries avaient produit 4,29 Mt de sucre sur les deux premiers mois de la campagne 2020/21, ce qui représente une hausse spectaculaire de 107% par rapport à la même période l’année dernière. A fin novembre, le pays comptait 408 raffineries qui travaillaient la canne contre 309 à la même période l’année dernière.

L’Egypte a annoncé hier prolonger de trois mois l’interdiction d’importer du sucre roux et blanc, a annoncé le ministère du Commerce et e l’industrie qui a évoqué des mesures de précaution sanitaire face à la Covid. Une décision prise de concert avec le ministère de l’Approvisionnement et du commerce intérieur. Durant ces trois mois, les deux ministères pourront le cas échéant t étudier des demandes d’importation pour des volumes bine précises. Il est rappelé que le pays dispose d’un bon approvisionnement en sucre, avec des volumes entreposés qui correspondent à 7 mois de consommation.

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