Sahel : situation humanitaire et alimentaire critique

 Sahel : situation humanitaire et alimentaire critique
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Les agences des Nations unies ont lancé hier un cri d’alarme sur la situation humanitaire dans le centre du Sahel où des millions de personnes sont confrontées à un manque critique de nourriture et de moyens de subsistance vitaux. Selon les dernières analyses du Cadre harmonisé sur la sécurité alimentaire et malgré une production agricole globalement satisfaisante, 3,3 millions de personnes ont besoin d’une assistance immédiate dans le centre du Sahel, indiquent l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) dans un communiqué conjoint. Si aucune mesure n’est prise, les Nations unies estiment que ce seront près de 4,8 millions de personnes qui seront menacées d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure entre juin et août 2020.

«Nous assistons à une augmentation vertigineuse de la faim dans le centre du Sahel. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a doublé après la récolte, alors qu’il aurait dû baisser. Si nous n’agissons pas maintenant, toute une génération est en danger », a déclaré Chris Nikoi, directeur régional du PAM en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Une situation consécutive à l’insécurité grandissante aggravée par les chocs climatiques. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont particulièrement touchés avec la multiplication des attaques armées et des conflits communautaires. Ainsi, observent les agences des Nations unies, la situation est particulièrement critique au Burkina Faso. « Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays est désormais 6 fois plus élevé qu’en janvier 2019, passant de 90 000 à 560 033 en décembre 2019. Cela montre à quel point la situation s’est détériorée rapidement et massivement au cours de l’année 2019 » soulignent-elles. Dans son dernier rapport « Suffering in Silence », l’ONG Care mentionnait également le Burkina Faso dans le classement des dix crises humanitaires oubliées, les moins médiatisées mais bien réelles, pays où 5,2 millions de personnes souffrent de l’escalade de la violence.

A l’insécurité s’ajoute l’impact du changement climatique qui perturbe des moyens de subsistance déjà fragiles. « Il y a déjà des départs précoces de troupeaux de transhumance. Cette situation est exacerbée par les conflits armés et communautaires, le vol et le banditisme, qui perturbent la mobilité des troupeaux d’animaux, l’accès au fourrage et aux ressources en eau. Elle conduit également à une concentration d’animaux dans certaines zones plus sécurisées, avec le risque d’aggraver les conflits agriculteurs-éleveurs » indique les agences de l’ONU.

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