Situation plutôt rassurante de la distribution alimentaire en Côte d’Ivoire

 Situation plutôt rassurante de la distribution alimentaire en Côte d’Ivoire
Partager vers

La dernière étude sur les systèmes alimentaires locaux en pleine crise du coronavirus en Côte d’Ivoire réalisée par Aurélie Carimentrand, économiste au Cirad, et par Ranie-Didice Bah-Koné, économiste à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké se veut rassurante*.

Malgré le couvre-feu, l’interdiction des rassemblements, la fermeture des restaurants populaires – les « maquis » – et l’isolement de la capitale, la population peut toujours accéder aux produits de base de son alimentation traditionnelle“, c’est-à-dire l’attiéké, le foutou, le toh, le manioc, l’igname, les patates douces, les bananes plantains et les céréales (maïs, mil, riz…), est-il souligné sur le site de l’organisme français de recherche agronomique pour le développement.

Selon les données gouvernementales rapportées par les chercheurs, le pays dispose actuellement de 3 à 6 mois de stocks de sécurité de tubercules et de bananes. En revanche, les stocks de mil, maïs et riz local ne seraient que d’un mois ; “ les réserves de riz importé ne couvriront que quatre mois de consommation“.

 

Toutefois, “si les productions maraîchères du début de l’année peuvent répondre aux besoins de la population jusqu’à la fin du deuxième trimestre, les plantations du mois de mars ont néanmoins pris du retard en raison du contexte.”

 

Il n’existerait qu’un mois de stock pour les produits de la pêche et trois mois pour les animaux d’élevage. “Les besoins carnés sont néanmoins complétés par la viande de brousse (biches, agoutis…), toujours consommée en dehors d’Abidjan malgré l’interdiction liée au virus. Ces produits sont également largement importés, mais jusqu’à quand ?“, s’interrogent les chercheurs.

 

Depuis le 29 mars, si la circulation entre la capitale et le reste du pays est interdite, des autorisations sont accordées à ceux qui approvisionnent les villes. Le port d’Abidjan est toujours opérationnel.

 

Quant aux marchés traditionnels et hypermarchés modernes, ils restent ouverts. Le système traditionnel représente environ 75 % de la source d’approvisionnement des ménages en denrées alimentaires et génère un chiffre d’affaires d’environ FCFA 6 000 milliards “(€ 9,1 milliards), est-il précisé.  Le réseau de chaînes d’hypermarchés, supermarchés et supérettes réalise 25 % du volume des ventes en matière de besoins alimentaires, essentiellement des produits importés notamment de France, et affiche un chiffre d’affaires estimé à FCFA 2 000 milliards (€ 3 milliards).

Pour l’instant, les prix des principaux produits vivriers sont relativement stables.

Afin de soutenir la production vivrière, maraîchère et fruitière, le gouvernement a annoncé un plan exceptionnel de soutien d’un montant de FCFA 50 milliards (lire nos informations La Côte d’Ivoire détaille ses mesures de soutien à l’agriculture et Covid-19 : la riposte économique de l’Afrique de l’Ouest avec des mesures agricoles en Côte d’Ivoire et au Togo).

* Covid-19 & Sécurité alimentaire | Comment la Côte d’Ivoire protège ses systèmes alimentaires locaux

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *