Les filières bananes en Afrique s’inquiètent de la pression exercée sur les salaires

 Les filières bananes en Afrique s’inquiètent de la pression exercée sur les salaires
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La tension monte dans les rangs africains de la banane face à la hausse du coût de la vie et donc des pressions accrues sur la fixation juridique d’un salaire décent dans les filières africaines, pression véhiculées depuis longtemps par certaines ONG. Les responsables de l’association Afruibana, qui représente les producteurs de bananes de Côte d’Ivoire, Ghana et Cameroun, ont rencontré en fin de semaine dernière au Cameroun les ministre de l’Agriculture et du Commerce afin de les sensibiliser à la difficulté d’augmenter les salaires dans les filières. Ils avaient fait de même la semaine précédente au Ghana et en Côte d’Ivoire.

Ils auraient demandé une aide gouvernementale urgente afin de relever les salaires, estimant que les défenseurs du commerce équitable vont bientôt l’imposer à la filière banane, le salaire pouvant être considéré comme une concurrence déloyale.

Rappelons que début juin, le Parlement européen et le Conseil ont trouvé un accord sur les salaires minimums dans l’UE dans le cadre du Green Deal. Ceci devrait impacter les Dom-Tom, producteurs de bananes et, par ricochet, exercer une pression sur les autres producteurs de bananes, fournisseurs du marché européen. Des salaires bas sont un facteur de concurrence déloyale et heurtent les principes d’éthique.

« Nous sommes venus porter notre plaidoyer auprès des autorités camerounaises pour attirer l’attention des décideurs internationaux, sur la préparation d’une directive relative aux salaires décents. Nous avons également attiré l’attention des autorités sur les autres possibilités de rémunération au niveau de nos différents pays. Nous sommes pour la justice sociale, mais dans le cadre des certifications de Fairtrade et Rainforest Alliance, nous nous trouvons dans la situation où un niveau de salaire est imposé. Nous pensons que ce niveau est insupportable pour les producteurs », explique le président d’Afruibana, le Camerounais Joseph Owono Kono.

« La masse salariale imposée risque d’impacter les investissements. Nous souhaitons que les gouvernements dénoncent le fait que certaines chapelles fassent d’injonctions sans tenir compte des conséquences sociales », a confié à Défis Actuels le vice-président Afruibana, l’ivoirien Jean-Marie Kakou Gervais, vice-président Afribana et président d’Obamci en Côte-d’Ivoire.

Nous reviendrons très prochainement sur ce dossier.

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