Louis Dreyfus, Olam, Volcafé trainent en justice les caféiers au Brésil qui font défaut face à la flambée des prix

 Louis Dreyfus, Olam, Volcafé trainent en justice les caféiers au Brésil qui font défaut face à la flambée des prix
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C’est la déclaration de guerre… Les grandes maisons de matières premières Louis Dreyfus, Olam et Volcafé intentent des actions en justice contre des centaines de caféiculteurs brésiliens qui n’ont pas honoré leur contrat de livraison de café Arabica. Des avocats interrogés par l’agence de presse Reuters indique que cela fait des décennies qu’un nombre aussi important de caféiculteurs font ainsi défaut au Brésil. Rappelons que ce pays produit environ la moitié de la production mondiale d’Arabica.

En effet, ces contrats ont été conclus pour la plupart l’année dernière voire avant et depuis, les cours du café ont flambé : l’Arabica a gagné 60% depuis seulement le début de 2021. Il est au plus haut depuis 7 ans… Les producteurs sont donc réticents à vendre aux prix négociés d’avant, préférant faire défaut et de la rétention, ce qui pousse encore davantage à la hausse les cours. Car ces défauts incitent les acheteurs à s’approvisionner auprès des stocks certifiés des bourses dont les volumes ont baissé de 11% sur le seul mois d’octobre

Et ce pourrait être seulement le début d’un processus car les plus grands pays producteurs d’Arabica que sont le Brésil, la Colombie et l’Ethiopie enregistrent un nombre croissant de défaut d’exécution sur contrat et cela pourrait durer…. « L’incitation à faire défaut n’a jamais été aussi élevée et ses gars ne font pas défaut seulement sur la récolte d’une campagne. On ne voit actuellement que le haut de l’iceberg. Cela va s’aggraver ces 12 prochains mois, voire plus », a déclaré un trader européen d’une des plus importantes maisons de négoce de café. En effet, plus les cours grimpent, plus les producteurs sont incités à faire défaut.

Et il n’y a pas que le café. On constate des défauts d’exécution de contrats sur d’autres produits agricoles, notamment le soja. A tel point que le négoce mondial a recours à des satellites et des méthodes d’espionnage de tous ordres au Brésil pour s’assurer que les producteurs leur vendent bien la marchandise plutôt que trouver un acheteur à des prix qui ont doublé depuis la signature des autres contrats. Là encore, le Brésil est le n° 1 mondial du soja, représentant 50 % du commerce mondial. Les cours du soja sont au plus haut depuis 8 ans, ayant grimpé de 71% depuis mai 2020, stimulés par d’importants achats de la Chine qui est en train de reconstituer son cheptel porcin après l’impact dévastateur de la fièvre porcine africaine.

Mais revenons au café. Volcafé, le bras commercial de ED&F Man, aurait des difficultés avec environ 5% de ses contrats au Brésil, selon son directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud, Nicolas Rueda. Olam, de son côté, a confirmé connaitre des difficultés à faire respecter ses contrats mais ce ne serait pas sur un nombre conséquent. Louis Dreyfus n’a pas répondu à la demande d’informations plus précises de Reuters.

Le cabinet juridique Santos Neto Advogados, à lui seul, compterait environ 30 dossiers liés aux défauts sur le café. Les volumes sur lesquels portent ces dossiers varient de 500 sacs jusqu’à 4 500 sacs. 4,500 sacs au cours actuel de l’Arabica, cela  représente plus d’un million de dollars….

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