Le Mali et la Guinée exclus de l’AGOA américain. Et alors ?

Depuis le 1^er janvier, le Mali et la Guinée ainsi que l’Ethiopie sont exclus de l’accord commercial préférentiel avec les Etats-Unis, Agoa (African Growth and Opportunity Act ; Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique), comme annoncé début novembre (lire nos informations :  L’Éthiopie, le Mali et la Guinée suspendues de l’AGOA). Motifs : le changement anticonstitutionnel de gouvernement en Guinée et au Mali et les violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnues perpétrées par le gouvernement éthiopien, avait alors indiqué l’ambassadrice Katherine Tai.

Rappelons que dans le cadre de l’Agoa, des produits africains peuvent être importés aux Etats-Unis à des taux de douanes réduits sous réserve du respect des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance ainsi que la libre entrée des produits américains dans les pays africains. En 2020, 38 pays africains étaient éligibles à l’Agoa.

A y regarder de plus près, les Etats-Unis ont plus à y perdre que la Guinée ou le Mali car les balances commerciales sont nettement en faveur du géant américain. Mais Washington ne s’en préoccupe guère tant le commerce avec ces deux pays africains est insignifiant au regard de ses échanges mondiaux. Et, à y regarder de plus près encore, l’enjeu est loin d’être vital pour Bamako et Conakry car leurs exportations dans le cadre de l’Agoa sont, là aussi, infimes.

Ainsi, selon les chiffres du Département américain du commerce (USDC), les Etats-Unis ont importé pour $ 2,2 millions du Mali en 2020 dont seulement $ 24 000 dans le cadre de l’Agoa. De Guinée, les Etats-Unis ont importé pour $ 9,9 millions en 2020 dont $ 17 000 sous le régime de l’Agoa.

Une larme dans un océan : toujours en 2020, les importations totales des Etats-Unis du monde totalisaient …. $ 2,33 trillions !