06 juin 2008 - 00:11 |

Le Rendez-Vous Matières du Jeudi

Le ralentissement de l’économie se ressent sur plusieurs marchés

(05/06/08)

Blé. A Paris, le marché à terme du blé européen a terminé en légère hausse jeudi dans le sillage du rebond des cours à Chicago et des craintes persistantes du développement de mycotoxines dans l’Hexagone si le temps humide devait encore durer, ont expliqué à Reuters des opérateurs.
La présence aux achats d’un client majeur come l’Algérie, toujours en négociation pour l’achat d’une quantité indéterminée de blé, contribue également à tenir les prix, ont-ils ajouté. ”Sans réponse à ces questions fondamentales, le marché aura du mal à baisser plus”, a dit un trader.
Selon certains opérateurs, l’Algérie pourrait déjà avoir acheté deux à quatre bateaux, mais continuerait à discuter auprès d’importantes maisons de négoce des quantités plus importantes pour des embarquements étalés entre août et novembre 2008. Les dernières contre-offres de l’Office algérien seraient comprises entre 357 et 354 dollars/tonne, ont-ils précisé. Un niveau relativement bas mais également conforme à l’importance de la récolte attendue cette année, ont-ils observé.

Bois. La situation n’est pas bonne dans le secteur bois. En Afrique de l’Ouest, la production a baissé en raison d’une demande qui est quasiment tombée au point zéro, notamment de Chine suite aux violents tremblements de terre, souligne l’Organisation internationale des bois tropicaux. Ce fort ralentissement des importations chinoises a conduit a des mises à pied en Afrique de l’Ouest.

Cacao. « Le marché est très haussier », souligne un opérateur. «_ La campagne 2008/09 en Côte d’Ivoire prend un mauvais départ, l’industrie est mal couverte, les fonds ne sont pas si longs, les monnaies sont faibles. Bref, à Londres, la tonne de cacao peut monter jusqu’à £ 1600._ »
Rappelons que depuis la fin 2007, les cours du cacao à Londres ont gagné 40%. Ce qui n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que le ratio stock/consommation est à 41%, son niveau le plus faible depuis 22 ans, rappelle l’Organisation internationale du cacao(ICCO).

Coton. Les prix du coton ont démarré la semaine en baisse par rapport au 26 mai. Mais au-delà de ces fluctuations ponctuelles, le Comité consultatif international sur le coton (CCIC ou ICAC en anglais) a donné en début de semaine ses prévisions pour 2008/09 : l’indice Cotlook A serait en moyenne à 79 cents la livre, soit 6 cents plus élevés que sa moyenne sur 2007/08. Cette hausse serait à attribuer à une réduction attendue dans le ratio stock/utilisation au niveau mondial, mise à part la Chine.
La production mondiale est attendue en baisse, à 25,9 Mt en 2008/09. Aux Etats-Unis, au Brésil et en Turquie, la concurrence coton/céréales-graines de soja jouerait à la défaveur de l’or blanc. Mais ce déclin serait partiellement compensé par des hausses de production en Afrique de l’Ouest, en Asie et en Australie.
L’utilisation par les usines d’égrenage demeurerait stable, à 26,7 Mt, une stagnation qui s’explique par le ralentissement de l’économie mondiale et par le prix élevé du coton par rapport au polyester et ce, malgré la flambée du pétrole.
La consommation mondiale excèdera la production, réduisant les stocks de 6%, à 11,3 Mt. Les importations mondiales progresseront de 5%, à 8,8 Mt du seul fait de la Chine puisque, pour la deuxième année consécutive, les achats du reste du monde se contracteront.

Riz. En mai, les cours mondiaux sont restés globalement fermes, mais la stabilisation, voire une baisse observée en fin de mois, se confirme, souligne Patricio Mendez del Villar dans sa dernière lettre mensuelle de conjoncture Osiriz. L’arrivée de la nouvelle récolte asiatique tend à assouplir les mesures de restrictions imposées par certains pays exportateurs.
Coté acheteurs, on attend aussi un relâchement des prix. Toutefois, certains opérateurs n’entendent pas vendre massivement pour éviter des chutes brutales des prix à l’exportation. La spéculation risque de se renforcer de part et d’autre. Aussi, les prix pourraient être très volatiles dans les prochains mois.
Les projections pour 2008 prévoient une nouvelle reprise de la production mondiale de 2,1% à 666Mt, souligne encore le spécialiste. L’envolée des prix mondiaux depuis le début de l’année, devrait faire reculer le commerce mondial de 10% à 28,7Mt contre 31Mt en 2007. Quand à une possible augmentation des surfaces ensemencées, stimulée par des prix plus rémunérateurs, elle ne devrait s’amorcer qu’à partir de la campagne 2008/09.
En Afrique, malgré la relative stabilité des cours mondiaux, ceux-ci restent, et resteront élevés, estiment Patricio Mendez del Villar. Aussi, on s’attend à un repli des importations en particulier du riz indien. Les importations africaines pourraient atteindre 8,2Mt en 2008 contre 9,8Mt en 2007.

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