Le café boit la tasse !

 Le café boit la tasse !
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La pandémie du Covid-19 a impacté durement le marché du café touchant tant l’offre que la demande avec une chaîne d’approvisionnement largement perturbée. Un choc dans un marché fragilisé par une

période prolongée de bas prix. En juin l’indice composite de l’Organisation internationale du café (ICO) reculait pour le troisième mois consécutif avec une baisse en moyenne de 5,2% à $99,05 la livre.

L’ICO vient de publier les résultats d’une enquête sans appel sur l’impact du coronavirus menée auprès de ses membres exportateurs de café. Réalisée auprès de 16 pays membres de l’ICO en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale, des Caraïbes et d’Amérique du Sud [1], qui représentent 85% de la production mondiale du café, l’enquête montre que 75% des pays interrogés estiment que l’emploi sera négativement et/ou très négativement affecté, cette part est de 70% pour les revenus, 62% pour la consommation domestique, 56% pour les exportations et 31% pour la production. Et les perspectives pour les six à douze prochains mois restent incertaines, indique l’OIC.

Les exportations devraient être affectées par les perturbations du commerce international et la baisse de la demande. En particulier, les exportateurs pointent l’impact de la Covid-19 sur la logistique interne ainsi que sur les infrastructures et les processus d’exportation, comme les opérations portuaires, la disponibilité, la distribution et la commercialisation des conteneurs et les opérations douanières. En revanche, la mouture et la transformation du café semblent être moins affectées ou vulnérables, 19% et 37% des répondants s’attendant à une amélioration au cours des six prochains mois, respectivement.

D’ores et déjà, l’impact se mesure au travers des derniers chiffres d’exportations publiés début juillet par l’ICO. Ils montrent que les exportations mondiales de café ont chuté de 14,6% en mai par rapport à mai 2019 à 10,49 millions de sacs.  Les exportations de café Arabica ont totalisé 6,43 millions de sacs en mai, en baisse de 19,7% par rapport à l’année précédente. Les exportations de café Robusta ont baissé de 5,2% pour atteindre 4,06 millions de sacs. Toutefois en 2019, les volumes avaient été exceptionnellement élevés, nuance l’ICO. Mais sur les huit premiers mois de la campagne 2019/20 démarrée en octobre, elles sont néanmoins en baisse de 4,7%.

«La pandémie de Covid-19 représente un autre défi pour le secteur du café, qui souffrait déjà d’une période prolongée de bas prix. […] Pour le secteur du café, le retard ou le report des commandes des pays consommateurs qui en résulterait pourrait entraîner la fermeture définitive de nombreuses exploitations, avec pour conséquence la destruction de toutes les économies locales basées sur le café», remarque l’’ICO ajoutant que la pandémie pourrait avoir de profondes répercutions à long terme sur la durabilité de la chaîne de valeur mondiale du café. « En septembre 2018, la durabilité de l’industrie a été largement remise en question lorsque les prix internationaux du café sont tombés à 30% en dessous de la moyenne des 10 années précédentes, depuis lors, les prix sont restés bas » observe l’ICO à l’issue de la première réunion du Groupe de travail public-privé le 30 juin dernier. Le groupe qui s’est engagé notamment à soutenir les membres pour améliorer leur durabilité.

 

[1] Brésil, Cameroun, Colombie, Costa Rica, El Salvador, Ethiopie, Gabon, Inde, Indonésie, Mexique, Nicaragua, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pérou, Rwanda, Sierra Leone et Vietnam.

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