Les PME et petits exploitants au cœur de la transformation de l’agriculture en Afrique

 Les PME et petits exploitants au cœur de la transformation de l’agriculture en Afrique
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L’Afrique doit et a les moyens de se nourrir elle-même avec des biens alimentaires produits localement en lieu et place des importations, qui coûtent chaque année $35 milliards par an aux Etats africains. « L’Afrique a les ressources naturelles potentielles, les compétences, les capacités humaines et la terre susceptibles d’inverser la balance des paiements et de passer du statut d’importateur à celui d’exportateur en consommant des aliments produits en Afrique », a déclaré le Dr Agnes Kalibata, présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) hier au Forum pour une révolution verte en Afrique (AGRF) à Abidjan lors du lancement du rapport sur « Etat de l’Agriculture en Afrique » (AASR).

Le continent devra opérer un changement d’échelle significatif dans la production de biens alimentaires. Selon les projections, la production d’aliments de base devra doubler d’ici à 2050 tandis que la production de fruits, légumes et viande devra au mois tripler sur la même période. Or, une grande partie de la hausse devra provenir de petites exploitations (inférieure à 20 hectares), qui fournissent déjà environ 75% de la nourriture, affirme le rapport. On compte environ 51 millions d’exploitations agricoles en Afrique,  dont 80% ont une taille inférieure à 2 hectares.

Pour y parvenir, les auteurs estiment que l’Afrique doit prendre une voie différente, celle de l’agriculture inclusive, en associant ces exploitations, contrairement au modèle dominant d’une agriculture commerciale et de transformation alimentaire à grande échelle avec relativement peu d’emploi et capitalistique. Les organisations de producteurs devront se structurer différemment et adopter une démarche entrepreneuriale pour relier les petits exploitants aux chaînes de valeur. Si les PME sont plébiscitées, les grandes entreprises agroalimentaires peuvent être le meilleur moyen pour créer des liens avec les petits exploitants, sougline AASR. Les partenariats public-privé sont aussi une bonne réponse pour organiser des grappes d’acteurs (« clusters » ) dans la chaîne de valeur.

«Les PME sont en train de contribuer de manière impressionnante à la valeur et à la création d’emplois dans la chaîne de valeur sous la forme d’un commerce agricole accru, de services agricoles, de transformation agricole, d’un commerce de détail urbain et de services alimentaires. Les grandes entreprises agroalimentaires, comme les entreprises qui démarrent, les agro-processeurs et les supermarchés, jouent également un rôle croissant dans la chaîne de valeur alimentaire dans de nombreuses régions », souligne dans un communiqué Peter Hazell de l’IFPRI, qui a assuré la direction technique du rapport.

Indispensables politiques publiques

Si le PME et petits exploitants sont au cœur de la transition inclusive de l’agriculture en Afrique, avec la participation des grands groupes internationaux, les politiques publiques ont un rôle fondamental à jouer. Le rapport recommande aux gouvernements de créer un environnement commercial propice à l’agro-industrie, de construire des infrastructures rurales, d’investir dans la R & D agricole et l’extension des petites exploitations, de protéger les droits de propriété intellectuelle et de contribuer à établir des systèmes de classement et des normes de santé et de sécurité pour de nombreux produits agricoles. Les gouvernements doivent aussi avoir un rôle moteur dans l’accès au crédit, au financement et aux assurances.

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