La Chronique Matières premières agricoles au 5 septembre 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 5 septembre 2019
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La perspective de voir les Etats-Unis et la Chine reprendre les négociations a fait souffler hier un vent d’optimisme sur les marchés, les deux géants étant convenus d’organiser des discussions commerciales début octobre à Washington. Ceci intervient quatre jours après que de nouveaux droits de douanes aient été imposés sur leurs importations mutuelles. Ceci dit, les marchés occidentaux attendent surtout de bons chiffres de l’emploi aux Etats-Unis qui devraient être publiés aujourd’hui. Car, côté Europe, c’est plutôt la morosité qui prime avec la confirmation d’une croissance de 0,2% au deuxième trimestre, deux fois moins que sur janvier-mars. En outre, la production industrielle allemande affiche une baisse inattendue en juillet, de 0,6% ; elle était déjà en recul de 1,1% en juin. Rappelons qu’une économie est considérée en récession technique après deux trimestres consécutifs de contraction du PIB. Côté Chine, la Banque populaire a annoncé une nouvelle baisse du ratio de réserves obligatoires des banques, la troisième depuis le début de l’année; elle sera effective le 16 septembre. Ceci revient à dégager quelque € 114 milliards de liquidités pour soutenir l’activité économique.

Côté monétaire, hier soir, le dollar terminait en retrait face à un panier de monnaies, perdant son attrait de valeur refuge : l’euro est repassé à $ 1,10, tandis que les derniers développements du dossier Brexit profitaient à la livre sterling. Quant au pétrole, l’annonce d’une diminution plus forte qu’attendue des stocks américains de brut la semaine dernière a fait gagner 2% au prix du baril, le Brent terminant à $ 62,17.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

A trois semaines du démarrage de la nouvelle campagne 2019/20 ouest-africaine qui s’annonce pléthorique, les cours du cacao ont grimpé cette semaine. A Londres, la tonne est passée de £ 1 709 vendredi dernier à £ 1 737 hier soir, tandis que New York passait de $ 2 222 à $ 2 245.

En effet, si la perspective d’une production abondante ouest-africaine demeure une réalité, l’impact des fortes pluies sur la qualité inquiète. Dans certaines régions de Côte d’Ivoire, on craint les inondations. Certains planteurs soulignent qu’ils ne pourront guère attendre l’ouverture officielle de la campagne, début octobre, pour commercialiser leurs grains dans de bonnes conditions.

D’autre part, le marché a pris bonne note que l’excédent mondial de cacao sur la campagne 2018/19 qui s’achève serait encore plus petite que prévue, de l’ordre de 18 000 t contre les 36 000 t envisagées par l’Organisation internationale du cacao (ICCO) jusque là (lire Moindre abondance de cacao pour la campagne 2018/19 selon l’ICCO).

Troisièmement, les facteurs monétaires. Les vicissitudes de la livre sterling face à la situation politique très tendue liée au Brexit impacte directement le cours du cacao à Londres. Car, rappelons que la fève est un des rares produits qui est toujours négocié sur le marché à terme londonien en livre sterling en non en dollar. Ainsi, lorsque la livre sterling baisse face au dollar, notamment, l’achat de fèves sur cette place est très intéressante, ce qui soutient son cours.

Quatrième facteur haussier, la maladie du “swollen shoot” qui ne cesse de faire des ravages dans les filières ouest-africaines : 16% de la récolte au Ghana serait impactée obligeant le n°2 mondial a réduire de 11% ses prévisions de production, selon George Ameyaw de l’Institut de recherche sur le cacao au Ghana, rapporte le Hindustan Times.

Chez le leader mondial de la fève, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont totalisé 2,148 Mt entre le 1er octobre et le 1er septembre, contre 1,925 Mt sur la même période la campagne dernière, estiment les exportateurs. Les arrivages provenant de la récolte intermédiaire sont attendus à 600 000 t contre 500 000 t l’année dernière.

Côté entreprises, Barry Callebaut a ouvert une nouvelle académie du chocolat à Anvers, en Belgique. Cela fait plus de 30 ans que le géant des produits chocolatés a lancé cette initiative qui permet de former les professionnels de la filière.

CAFÉ

Le café a encore glissé cette semaine, le prix de l’Arabica passant de 96,85 cents la livre (lb) vendredi dernier à 95,4 cents à la clôture à New York hier soir. Entre autres facteurs, la faiblesse du réal brésilien qui incite les acteurs sur ce marché à vendre du café car il est compétitif. Ceci dit, la baisse est limitée par la perspective que le Brésil entre dans une année basse de son cycle végétatif bisannuel, et ce d’autant plus que les arbres ont beaucoup donné.

Pour sa part, le Robusta est passé en dessous des $ 1 300 la tonne, terminant à Londres hier à $ 1 272 sur l’échéance novembre après avoir touché $ 1 262 durant la séance ; il était à $ 1 334 en fin de semaine dernière. On est au plus bas sur la deuxième échéance depuis mars 2010.

Sur les marchés asiatiques, au Vietnam, les prix du Robusta sur le marché intérieur sont demeurés stables par rapport à la semaine dernière. Tant que la nouvelle campagne n’aura pas démarré, début octobre, l’activité devrait rester faible. Les planteurs dans les Central Highlands ont vendu, cette semaine encore, leur kilo de café à 35 000 dongs ($ 1,51) mais il leur en reste peu. Côté achat, les spéculateurs sont récalcitrants à faire des transactions car ils attendent de voir ce qui va se passer après le 1er octobre sur la scène mondiale. Les traders, quant à eux, ont proposé cette semaine le Robusta Grade 2, 5% grains noirs et brisés, avec une prime de $ 230 sur la citation à Londres, tandis que l’Indonésie, quant à elle, a vendu entre $ 180 en $ 220 de prime sur Londres, soit moins que le Vietnam mais plus que les $ 150 de prime la semaine dernière.

Selon les chiffres des douanes publiés mardi, les volumes de Robusta exportés par l’Indonésie en août ont chuté de 16,6% par rapport à août 2018. Il faut remonter au mois de mars pour avoir des volumes plus élevés que ceux de l’année dernière sur des mois semblables. Ainsi, en juillet, les exportations avaient déjà chuté de 53%, en mai de 24%, en avril de 49%. De janvier à août 2018, les exportations ont totalisé 133 200 t, en baisse de 56% par rapport à la même période l’année précédente.

Toujours en août, la production (Arabica) en Colombie a baissé de 11% par rapport à il y a un an, à 1,1 million de sacs de 60 kg (Ms), selon la Fédération nationale du café. Au Costa Rica, ses exportations ont glissé de 4%, selon Icafé, totalisant 57 055 sacs ; sur les 11 premiers mois de la campagne 2018/19, elles ont chuté de 12%, à 1,04 Ms. Au Honduras, toujours sur le segment Arabica, c’est de 28,3% que les exportations ont dégringolé sur ce même mois d’août par rapport à un an auparavant, à 339 566 sacs, selon Ihcafe. Sur les 11 mois de la campagne, la baisse est de 4%, à 6,63 Ms.

Dans les ports européens (Anvers, Hambourg, Gênes, le Havre, Trieste et Barcelone), les stocks ont gonflé de 3,3%, a annoncé hier la Fédération européenne du café, totalisant 745 601 tonnes (t) contre 721 590 t fin juin.

Côté entreprises, l’américain Starbucks devrait ouvrir le 15 novembre à Chicago son plus grand palace du café. Sur quatre étages, avec la torréfaction sur place de ses grains de ” Reserve”, pas moins de 200 personnes y travailleront. Le géant de la distribution compte déjà cinq villes où de tels établissements, hors du commun, existent : New York, Tokyo, Shanghai, Milan, Seattle.

CAOUTCHOUC

Léger regain sur le marché du caoutchouc cette semaine après avoir enregistré trois pertes hebdomadaires. Les cours ont clôturé jeudi sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) à 165,7 yens ($1,548) le kilo contre 163,5 yens vendredi dernier. Même évolution sur le marché de Shanghai où les cours sont passés de 11 815 yuans la tonne à 12 060 yuans ($ 1 693,7) la tonne jeudi. Les cours ont toutefois alterné hausses et baisses, la reprise annoncée des négociations américano-chinoises au début octobre ont supporté le marché tandis que les ventes des fonds et toujours l’offre excédentaire limitent les gains.

La Thaïlande envisage de prendre des mesures de soutien en faveur des producteurs de caoutchouc à l’instar de ceux prises pour les riziculteurs (Lire La Thaïlande approuve un nouveau régime d’assurance riz pour $682 millions). Elle proposera jusqu’à 26 milliards de bahts ($849,7 millions) de subventions aux producteurs de caoutchouc pour augmenter leurs revenus, a annoncé lundi le ministre de l’Agriculture, Chalermchai Sri-on. Le plan, qui pourrait être examiné par le gouvernement la semaine prochaine, bénéficiera à plus de 1,4 million d’agriculteurs et à près de 300 000 producteurs de caoutchouc entre octobre et septembre prochain. Le gouvernement fixera le prix plancher de certains produits en caoutchouc, y compris les feuilles non fumées, le latex et les gobelets, et les agriculteurs recevront la différence de prix, a précisé le ministre de l’Agriculture.

En Malaisie, les exportations de caoutchouc au mois de juillet sont en recul de 10,9% par rapport à juillet 2018 à 2 milliards de ringgits ($479 millions).

COTON

Le marché du coton est déprimé ! Au mois d’août, il a enregistré son cinquième mois consécutif de baisse. Selon les experts, seule une avancée dans les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis pourraient redonner quelques couleurs au marché. Elles devraient reprendre au début du mois prochain. Et si l’ouragan Dorian, qui a balayé les Bahamas, devrait toucher la Caroline du Nord ce soir, il a perdu en intensité et ne devrait pas fondamentalement modifier la future production américaine de coton. De 58, 83 cents la livre vendredi dernier, le coton a clôturé jeudi à 58,99 cents la livre. « Pour le moment, il semble que le marché reste bloqué dans une fourchette étroite, avec un support fort proche de 57 cents et une résistance tout aussi forte au-dessus de 60 cents. Pendant ce temps, les traders restent à la recherche de catalyseurs potentiels susceptibles de briser l’inertie. À la hausse, nous avons un accord commercial entre les États-Unis et la Chine, un recul important de l’une des principales cultures ou la faiblesse du dollar américain, tandis qu’à la baisse un bond dans les stocks de clôture et un ralentissement de l’économie mondiale pourraient éventuellement pousser le marché en dessous du soutien » affirme Plexus Cotton. Ajoutant toutefois « Malgré l’abondance de facteurs baissiers, nous estimons que la baisse est limitée en raison du soutien gouvernemental aux États-Unis et en Inde, du moins jusqu’à ce que les récoltes soient installées ».

Dans son dernier rapport, la Comité consultatif international du coton (ICAC), estime que les stocks mondiaux vont gonfler pour atteindre 18,33 millions de tonnes (Mt) en 2019/20, la production augmentant de 5% à 26,89 Mt tandis que la consommation ne progresserait que de 1% à 26,66 Mt. L’ICAC observe que la superficie en coton aux Etats-Unis devrait progresser de 24% et la production de 23% en 2019/20.

En Chine, l’incertitude sur la demande mondiale en textiles chinois impacte la consommation de coton en baisse en 2018/19. « La croissance mondiale plus lente que prévue et les tarifs supplémentaires imposés par les États-Unis sur les exportations de textiles de la Chine (15% supplémentaires le 1er septembre 2019 et ceux envisagés pour le 15 décembre 2019) ont terni la confiance du marché en aval » observe le département américain de l’Agriculture (USDA). Ainsi, la consommation de coton en Chine serait de 8,6 Mt en 2018/19 contres 8,9Mt en 2017/18 mais rebondirait légèrement en 2019/20 à 8,7 Mt. De côté de la production, elle serait quasi stationnaire à 6 Mt tandis que les importations baisseraient légèrement à 2 Mt contre 2,1 Mt en 2018/19.

En Inde, le marché du textile ne se porte pas très bien aussi. Les exportations de textiles en coton ont poursuivi leur tendance à la baisse, diminuant de 24,5% entre avril et juillet 2019. « Une analyse des données par produit montre que, si les exportations de vêtements confectionnés ont affiché une croissance positive, les exportations de fils / tissus de coton ont affiché une tendance à la baisse. Une chute brutale et abrupte du fil de coton au cours des quatre derniers mois d’environ 35% ont entraîné une crise dans le secteur de la filature: les exportations mensuelles de fil de coton ont atteint leur plus bas niveau en cinq ans, soit entre 59 et 60 millions de kilos. Les exportations vers les grands marchés comme la Chine ont diminué de 50% et 38% vers le Bangladesh et de 45% en Corée » a déclaré le KV Srinivasan, Président du Conseil de promotion des exportations de textiles de coton (TEXPROCIL).

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme a été coupé dans son élan suite à l’annonce mercredi de l’Inde, premier importateur mondial d’huile végétale, d’augmenter la taxe à l’importation sur l’huile de palme raffinée en provenance de Malaisie mettant sous pression les cours de l’huile de palme à la Bursa Malaysia Derivatives. Les cours avaient enregistré en août une hausse de 7,9%, soit leur forte performance mensuelle depuis le mois de janvier. La reprise des exportations – plus 15,6% en août selon SGS – a contribué à la hausse des cours. Les cours ont clôturé jeudi à 2 163 ringgits ($517,8) la tonne contre 2 234 ringgits vendredi dernier.

Afin de limiter les importations et de stimuler l’industrie locale du raffinage, l’Inde a annoncé que la taxe sur l’huile de palme raffinée était passée de 45 à 50%, une mesure en vigueur jusqu’à mars 2020. Toutefois, le directeur général du Conseil malaisien de l’huile de palme (MPOC), Datuk Kalyana Sundram, a estimé que la taxe plus élevée sur l’huile de palme raffinée entraînerait une demande accrue d’huile de palme brute en provenance d’Inde. L’industrie s’attend néanmoins à une forte baisse de la demande indienne d’huile de palme raffinée en octobre suite à la hausse des taxes, ce qui en réduisant les exportations de la Malaisie entraînera une augmentation des stocks. Rappelons que l’Indonésie qui habituellement contribue à hauteur des deux-tiers des importations indiennes d’huile de palme a perdu sa place de principal fournisseur de l’Inde au premier semestre 2019 grâce à l’avantage fiscal. Les importations indiennes d’huile végétale en provenance de Malaisie ont augmenté de 314%, pour atteindre près de 2,6 millions de tonnes au premier semestre de 2019 par rapport à octobre-décembre 2018, précise un communiqué du gouvernement indien.

En Malaisie, les exportations d’huile de palme au mois de juillet sont en recul de 11,8% par rapport à juillet 2018 à 3,1 milliards de ringgits ($742 millions).

Côté entreprise, Sime Darby Plantation souhaite augmenter les revenus du segment des produits de spécialité à base de palme raffinée afin d’être moins affecté par la volatilité des cours de l’huile de palme brute. Il ambitionne que les produits de spécialité contribuent aux deux tiers des revenus des opérations en aval d’ici 2023. Les marchés tels que l’Inde et le Moyen-Orient offrent des potentiels de croissance élevés pour ces produits estime Sime Darby Plantation. Le Malaisien a également confirmé sa décision de quitter le Liberia avant la fin de l’année (Lire : Sime Darby va de l’avant pour se désengager de l’huile de palme et du caoutchouc au Liberia).

RIZ

Une roupie en chute libre a pesé sur les prix à l’exportation du riz indien cette semaine, tandis qu’un baht fort a maintenu les prix à un niveau élevé pour Thaïlande touchée par les inondations.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% cassée ont chuté à $369-$374 la tonne contre $374 -$378  la semaine dernière, en raison de la dépréciation de la roupie malgré la bonne demande des pays africains. La roupie est tombée à un plus bas de l’année, à 72,40 roupies pour un dollar, suite à la faible croissance – la plus basse en six ans – enregistrée au deuxième trimestre.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont légèrement diminué pour s’établir à $410-$422 la tonne, contre $410 à $430 la semaine dernière. Avec une moyenne de $416 la tonne, le riz thaïlandais a presque atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2018, année où les prix ont chuté en raison d’une augmentation soudaine de l’offre.

Un baht thaïlandais plus ferme a maintenu les prix thaïlandais à des niveaux supérieurs à ceux de son principal concurrent, le Vietnam, depuis le début de l’année. La crainte d’une pénurie d’approvisionnement due à une sécheresse de plusieurs mois et aux inondations dans les régions productrices de riz a également soutenu le marché. La Thaïlande a déclaré que les inondations soudaines provoquées par la tempête tropicale “Podul” avaient endommagé plus de 240 000 hectares de terres agricoles. “La sécheresse et les inondations ont rendu les prix élevés et peu compétitifs, réduisant considérablement les perspectives d’exportation“, a déclaré un négociant basé à Bangkok, qui estime que “La production sera certainement inférieure cette année.”

Dans le même temps, le Bangladesh, également sous le choc des inondations, fournit gratuitement des semences et des engrais aux agriculteurs touchés pour la prochaine campagne agricole, a déclaré le ministre de l’Agriculture, Abdur Razzaque. Les inondations de juillet ont emporté les cultures qui auraient permis de produire près de 400 000 tonnes de riz, selon les estimations du ministère de l’Agriculture du Bangladesh.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont tombés à $325-$330 la tonne contre $335-$340 la semaine dernière en raison d’une faible demande.

SUCRE

Le sucre fond comme neige au soleil. Le roux est repassé en dessous de la barre des 11 cents la livre (lb) cette semaine, clôturant hier soir à Londres à 10,97 cents après avoir touché en cours de séance un plus bas de 10,86 cents ; il cotait encore 11,14 cens vendredi dernier. Le sucre blanc s’est un peu mieux porté, terminant hier soir à Londres à $ 302,50 la tonne contre $ 301,60 en fin de semaine dernière. Ceci dit, en cours de séance, il était tombé à $ 300.

Rien d’étonnant face à l’abondance actuelle et qui se dessine. “Nous sommes en train de calculer la taille des récoltes en Inde et en Thaïlande et il semblerait qu’elles soient fortes“, a expliqué à Reuters l’analyste Sean Hackett basé en Floride. Et pour l’heure, les approvisionnements à court terme sont importants et le marché s’attend à des livraisons d’importants tonnages tant de sucre roux que de blanc lorsque les contrats sur les marchés à terme vont expirer ce mois-ci.

Car, si le marché mondial du sucre devrait être déficitaire la campagne prochaine, pour l’heure, l’Asie a considérablement renforcer ses stocks d’édulcorants.

En Inde, suite aux subventions accordées à l’export, les ventes de sucre à l’international pourraient atteindre 4,5 à 5 Mt en 2020 contre les 3,8 Mt attendues cette année, lit-on dans The Economic Times. Des subventions qui sont destinées à réduire les immenses stocks de 12 à 13 Mt dans le pays. Alors, certes, la mise sur le marché de ces volumes pèse sur les cours mondiaux, mais les autorités parient que la baisse des stocks aura un effet positif, à terme, sur le marché mondial. En outre, la forte sécheresse dans certaines zones de production indiennes cet été, notamment dans le Maharastra et dans certaines parties du Karnataka, devrait conduire à une baisse de 10 % de la production l’année prochaine. A noter aussi que le gouvernement indien a relevé cette semaine le prix auquel les raffineries vendront l’éthanol aux sociétés de distribution de carburants, le litre de “B-heavy molasses” passe ainsi de 52,43 roupies le litre à 54,27 roupies. Une hausse qui, cependant, est moins forte que l’année dernière car le gouvernement voudrait porter à 7% la part de l’éthanol dans le mix carburant d’ici l’année prochaine.

Sur ce segment de l’éthanol, notons que le Brésil a renouvelé et augmenté le quota d’importation sans droit de douane qui passe ainsi de 600 millions de litres à 750 millions. Au-delà, le tarif est de 20%. Autre nouveauté, ce volume porte sur une année et non sur deux comme avant. Une décision présentée au président américain Donald Trump vendredi dernier par le ministre brésilien des Affaires étrangères, Ernesto Araujo, et par le fils du président brésilien, Eduardo Bolsonaro. Notons que ce dernier est pressenti comme le nouvel ambassadeur du Brésil aux Etats-Unis, sa nomination devant encore être validée par le Sénat brésilien.

En Afrique du Sud, le protectionnisme qui caractérise le marché du sucre est en fin de vie, a souligné hier le directeur exécutif de la SA Sugar Importers Association, Chris Engelbrecht. Ceci fait suite à un accord entre l’industrie et le Ministère du Commerce et de l’industrie et dans la perspective de la création d’une Zone de libre échange continentale africaine.

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