La filière poivre prend de l’ampleur en Côte d’ivoire

 La filière poivre prend de l’ampleur en Côte d’ivoire
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Sur le pavillon du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (FIRCA) au Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA 2019) à Abidjan en, Côte d’Ivoire  (Lire  : Le lancement du SARA 2019 : une cuvée spéciale) à côté des grandes filières, de l’huile de palme au cacao en passant par le manioc ou la cola, un stand sur le poivre. Une filière en devenir mais qui se structure et commence à proposer des produits à plus forte valeur ajoutée dédiés à la classe moyenne. Rencontre avec Bilé Kouamé Félix qui a investi dans le poivre et préside la Coopérative des producteurs de poivre sélectionné de Côte d’Ivoire (OPPSCI). 

Kouamé Félix est avocat de profession mais il a investi dans le poivre. Il dédient aujourd’hui quatre hectares de plantation. « Le Firca s’est intéressé à nous car depuis quelques années nous produisons une quantité suffisante de poivre que nous commercialisons sur le marché national ». Concrètement, le Firca a permis à la filière poivre de se structurer en aidant et finançant la création d’une coopérative. La Coopérative des producteurs de poivre sélectionné de Côte d’Ivoire (OPPSCI) a été créée en mars 2019 et regroupe aujourd’hui plus de 80 producteurs de poivre sur tout le territoire national  dont la plus grande région productrice se situe à Azaguié. L’OPPSCI ambitionne de promouvoir la culture du poivre mais aussi structurer la production et la commercialisation afin d’offrir une qualité homogène. Un cahier des charges est en train d’être élaboré pour améliorer la production, précise son président.

Si la Côte d’Ivoire a toujours produit du poivre c’était à l’état sauvage. Avec l’appui du Centre national pour la recherche agronomique (CNRA), le poivre est aujourd’hui produit en plantation. D’environ 20 tonnes en 2011, la production de poivre atteint aujourd’hui 180 tonnes. Mais, elle est encore loin de répondre à la consommation nationale qui s’élève à environ 300 tonnes par an. Du poivre importé de France, du Brésil, du Mali et un peu de Dubaï, précise Bilé Kouamé Félix.

La marge de progression est donc substantielle. Tant en production qu’en produit fini. Car jusqu’à présent, l’essentiel du poivre est vendu en vrac à des grossistes qui soit l’exporte, soit le cède à des distributeurs pour le marché local. Bilé Kouamé Félix présentait au SARA ses premiers produits destinés aux supermarchés – poivre en grain en sachet et moulin à poivre – sous la marque La Maison du poivre. Une culture rentable. « Le prix du poivre fluctue mais nous avons vendre jusqu’à FCFA 7000 le kilo. Et si nous ne  le vendons pas en vrac, le kilo passe à FCFA 16 000 » indique-t-il. Une culture rémunératrice et qui selon lui permet de limiter de nombreux conflits fonciers. «Pour faire du poivre nous avons juste besoin de deux hectares qui nous permette de produire au minimum 10 tonnes à l’hectare. Donc, si un grand nombre de personnes s’intéresse à la culture du poivre nous n’aurons pas besoin de grandes superficies. Ce ne sera pas comme le café ou le cacao où il faut 40, 100 hectares pour générer suffisamment de revenus ».

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