La Chronique matières premières agricoles au 6 février 2020

 La Chronique matières premières agricoles au 6 février 2020
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La Chine a annoncé hier réduire de moitié les droits de douane sur plusieurs centaines de produits importés des Etats-Unis, reléguant quelque peu au second plan les inquiétudes des marchés à l’égard du coronavirus dont le bilan atteint 563 morts en Chine selon le dernier décompte de Pékin. Ceci a regonflé le moral des investisseurs : Wall Street a ouvert hier avec des records de hausse et les places européennes ont clôturé dans le vert. Autre élément porteur pour les marchés, les bonnes nouvelles sur la santé de l’économie américaine : les créations d’emploi dans le secteur privé ont atteint en janvier un pic de près de cinq ans et la croissance du secteur des services s’est accélérée, ce qui plaide en faveur de la poursuite d’une croissance modérée cette année malgré le ralentissement des dépenses de consommation. Troisièmement point fort d’actualité, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a évoqué des signes de stabilisation économique dans l’UE en préambule à son audition par le Parlement européen, tout en reconnaissant que la croissance restait faible. L’euro est repassé sous 1,10 dollar. Sur le marché du pétrole, le cours du Brent se stabiliserait autour des $ 55,35 le baril.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUC COTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

On frôle les £ 2 000 ! Parti de £ 1 955 en fin de semaine dernière, le cacao a terminé hier à soir à Londres à £ 1 999. La hausse de la livre sterling, face à une situation éclaircie du statut politique du pays, a en effet pesé sur le prix du cacao. Quant à New York, la tonne de fèves est passée de $ 2 777 à $ 2 849.

En Côte d’Ivoire, le temps très sec perdure ce qui inquiète pour le développement de la campagne intermédiaire (avril-septembre), même si on est bel et bien dans la période sèche de l’année qui court de novembre à mars. Quant aux arrivées aux ports, elles totalisent 1 419 000 t entre le 1er octobre et le 2 février, estiment les exportateurs, soit quasiment au même niveau (+0,2%) qu’à la période correspondante l’année dernière (1 416 000 t).

L’Indonésie, quant à elle, n’a exporté aucune fève de sa province de Lampung, sur l’île de Sumatra, en janvier alors qu’elle en avait vendu 813 t en décembre et 20,4 t en janvier 2019.

Côté entreprises, le géant suisse du chocolat Barry Callebaut propose du chocolat pour tous les goûts! Le 2 février, il a lancé le « M_lk Chocolate », un chocolat 100 % sans produits laitiers. “Ce nouveau chocolat répond à la demande croissante des consommateurs, notamment des millennials et centennials, en faveur de friandises d’origine végétale“. En effet, les consommateurs sont de plus en plus soucieux du développement durable, en particulier les millennials et centennials, et adoptent de plus en plus un mode de vie « flexitarien » ou « freegan » en alternant sans problème entre des aliments d’origine végétale un jour et des aliments d’origine animale le lendemain ou en participant à des initiatives telles que le « Veganuary » (qui promeut l’adoption d’un régime exclusivement vegan durant le mois de janvier) afin de réduire leur empreinte carbone, explique le communiqué.

Toujours chez Barry Callebaut, notons qu’entre les 23 et 27 janvier, quatre transactions ont été conclues pour vendre 10 000 actions pour un montant total de 21,7 millions de francs suisses (€ 20,2 millions), profitant du niveau élevé du cours, selon les relevés de l’opérateur de la Bourse suisse SIX rapportés par awp Finanznachrichten et Reuters. Aucun nom n’est fourni, mais notre confrère suppute que ce montant exact de 10000 actions pourrait signifier qu’une seule personne en est à l’origine. D’après le dernier rapport annuel 2018/19, à fin août, seul deux administrateurs détenaient plus de 10 000 titres: Nicolas Jacobs de la famille actionnaire principal et Jürgen Steinemann, l’ancien directeur général. Le moment est bien choisi, souligne Reuters car le 22 janvier, jour où les cessions ont débuté, le titre Barry Callebaut atteignait un plus haut historique de 2230 francs.

CAFÉ

Après la hausse de 1,5% du prix du café Robusta sur la semaine dernière, à $ 1 334 vendredi dernier, le marché a renversé sa tendance et a glissé à $ 1 281 hier soir à Londres. A New York, la livre (lb) d’Arabica est passée en-dessous du dollar, terminant hier soir à 98,15 cents contre $ 1,0265 en fin de semaine dernière. Notons que cette semaine dernière, l’Arabica avait perdu 6,8% de sa valeur face, entre autres, à des stocks certifiés en hausse et la perspective d’une récolte qui pourrait être record au Brésil. En effet, selon une enquête menée par Reuters auprès de 11 traders et analystes, la récolte grimperait à 66,9 millions de sacs de 60 kg (Ms) en 2020/21.

En Asie, la crainte du coronavirus impacte les marchés du café comme les autres. Au Vietnam, le café des planteurs des Central Highlands a été acheté cette semaine entre 30 800 et 31 000 dongs ($ 1,33-1,34) le kilo contre 31 000à 31 500 dongs la semaine dernière. A noter qu’à ce jour, seulement 10 cas de virus ont été recensés au Vietnam. Les traders ont proposé leur Grade 2, 5% grains noirs et brisés, avec une prime de $ 130 par rapport au contrat de mai à Londres contre $ 80 à $ 90 la semaine dernière.

En Indonésie, dans la province de Lampung, le Robusta de Sumatra était proposé cette semaine avec une prime allant de $ 250 à $ 350 au dessus de l’échéance mai à Londres contre une prime de $ 240 à $ 250 par rapport au contrat de mars la semaine dernière. En effet, l’offre est encore faible.

A noter que les exportations de Lampung sur le mois de janvier ont chuté de 39%, à 9 848 t, par rapport à décembre. Ces exportations ont correspondu aux contrats en cours qui devaient être honorés mais aucun volume supplémentaire n’a été vendu, chacun attendant que le niveau de prix s’améliore. Ceci dit, ces ventes en janvier étaient de 60% supérieurs à janvier 2019.

En janvier, le Brésil a exporté 2 724 800 sacs, en baisse par rapport à décembre (3 161 900 sacs) et par rapport à janvier 2019 (3 033 200 sacs).

La Colombie a produit 1,05 Ms de café Arabica lavé en janvier, en baisse de 19% par rapport à janvier 2019, a annoncé cette semaine la Fédération nationale du café. Ses exportations ont également baissé, de 6%, à 1,1 Ms. Ceci dit, sur l’ensemble de 2019 (année calendaire), la production a atteint 14,8 Ms, en hausse de 9% sur 2018 ; il s’agit de son volume le plus élevé en 25 ans. Les exportations ont progressé de 7%. Sur le seul mois de décembre, la production a bondi de 31% à 1,7 Ms et les exportations de 7% à 1,4 Ms.

Les exportations au Honduras ont progressé de 12,5% en janvier par rapport à janvier 2019, tirées par la réalisation de contrats. Sur la période octobre-janvier, ses ventes ont augmenté de 2,5%, à 1,2 Ms d’Arabica. Toutefois, l’Institut du café du Honduras projette une baisse de 4,3% des exportations sur l’ensemble de la campagne en cours car les marchés mondiaux demeurent faibles. En outre, rappelons que de nombreux caféiculteurs honduriens ont quitté leurs plantations pour migrer.

Au plan mondial, la situation est morose. Alors que les prix avaient augmenté en décembre, ils ont baissé en janvier, toutes variétés de cafés confondues, pour se situer à 106,89 c/lb, souligne l’Organisation internationale du café (OIC) dans son rapport mensuel paru mercredi. En outre, les volumes exportés sur les trois premiers mois de l’actuelle campagne 2019/20 ont chuté de 5,8% à 29,01 Ms, avec une baisse de 10,2% des Arabica à 18,28 Ms essentiellement du au segment Autres Doux et Brésil Nature, mais une hausse de 2,7% des Robusta à 10,73 Ms. La campagne, confirme l’OIC, sera déficitaire avec une production qui glisserait de 0,9% à 168,71 Ms face à une consommation qui est estimée de l’ordre de 169,34 Ms.

CAOUTCHOUC

Les cours du caoutchouc ont été, comme sur de nombreux marchés chahutés par le développement du coronavirus en Chine. Ils ont plongé lundi en résonnance avec les bourses chinoises qui ouvraient après la longue pose du Nouvel An lunaire et encaissaient le choc du coronavirus, perdant 8,2 yens (4,5%) à 173 yens le kilo sur le Tokyo Commodities Exchange (Tocom) et 1 105 yuans (9%) à 11 145 yuans la tonne à Shanghai. Ils ont un peu repris des couleurs dans le courant de la semaine s’approchant du niveau de vendredi dernier, le moral des investisseurs remontant avec l’annonce de la Banque de Chine d’injecter 1 200 milliards de yuans (€156 milliards) dans le système financier pour soutenir l’économie chinoise. Mais la situation reste fragile.

En revanche, une conséquence positive du coronavirus est le boom de la demande pour des gants en caoutchouc. Le vice-président de l’Association malaisienne des fabricants de gants en caoutchouc (Margma), Supramaniam Shanmugam, a déclaré que la demande de gants en caoutchouc avait augmenté de 100% dans le monde en raison de la mise en œuvre de stratégies défensives et préventives par les pays pour éviter la contamination. Il a précisé que l’accélération de la production devrait se poursuivre au cours des quatre à cinq prochaines semaines. Ajoutant que la consommation actuelle par habitant en Chine est de cinq paires, ce qui équivaut à 10 pièces de gants pour une population de 1,6 milliard d’habitants. “Maintenant, si cette consommation par habitant augmente de 50%, cela signifie que cinq à six milliards de gants supplémentaires seront nécessaires“, a-t-il déclaré. La Malaisie est actuellement le leader mondial des gants médicaux avec environ 180 milliards de pièces exportées dans le monde.

Faisant le bilan de l’année 2019, l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC) indique que la production mondiale de caoutchouc a baissé de 0,7% à 13,76 Mt suite à une nouvelle maladie fongique qui a affecté plus de 500 000 ha dans les principaux pays producteurs mais aussi des prix défavorables et des facteurs climatiques. Du côté de la consommation mondiale, le ralentissement économique, la crise du secteur automobile, les incertitudes commerciales et les facteurs géopolitiques se sont traduits par une baisse de 1% à 13,7 Mt. Si l’année 2020 se présentait sous de meilleurs auspices avec la signature de la phase 1 de l’accord entre la Chine et les Etats-Unis, l’épidémie du coronavirus a assombri les attentes au moins sur le 1er trimestre 2020, la Chine représentant 40% de la demande mondiale en caoutchouc naturel. Pour l’année en cours, l’ANRPC estime que la production mondiale devrait atteindre un record à 14,285 Mt (+3,8%) grâce à une expansion des superficie et la demande mondiale devrait augmenter de 2,7% à 14,07 Mt. Toutefois, le implications économiques de l’épidémie de coronavirus et des perspectives économiques pour le 1er trimestre de la Chine, du Japon, de la Thaïlande, de la Malaisie et de quelques autres pays pourraient nécessiter une nouvelle révision à la baisse de la demande, estime l’ANRPC.

COTON

Comme de nombreux marchés, celui du coton a été  affecté par le coronavirus et le manque de demande chinoise mais les cours sont restés stables avec une certaine volatilité sur la semaine sous revue pour clôturer hier à 67,90 cents la livre. Toutefois, les analystes observent que les achats et les fixations des usines sont là. En outre, les ventes de coton américain continuent de performer. Et puis la Chine tente de contrecarrer l’impact du virus en injectant notamment des liquidités importantes sur le marché.

Avec l’épidémie du coronavirus, l’entrée en vigueur prévu le 14 février de l’accord de phase 1 entre la Chine et les Etats-Unis avec la réduction des droits de douanes sur $75 milliards de produits américains, qui avait suscité un certain espoir pour le coton américain, sera vraisemblablement retardé. Autre conséquence, les exportations d’environ 250 000 balles (170 kg) de coton d’Inde vers la Chine, pour lesquelles des accords ont été signés en janvier, ont été retardées. “Les exportateurs continueront de surveiller les développements liés à la propagation du coronavirus, si le virus continue de se propager et n’est pas contrôlé dans les 10 à 15 prochains jours, cela créera un problème“, a déclaré Vinay Kotak, directeur de Kotak Commoditity Services. Toutefois, Il est peu probable que cela affecte les exportations globales, car les fortes commandes en provenance d’autres pays et la baisse des prix intérieurs ont rendu les ventes économiquement viables, ont déclaré les responsables du commerce. Ainsi, Atul Ganatra, président de la Cotton Association of India, a déclaré que la propagation du coronavirus n’est pas une préoccupation majeure et que l’objectif d’exportation du pays de 4,2 millions de balles est facilement réalisable. “Les prix indiens sont actuellement compétitifs et trouver de nouveaux acheteurs ne sera pas difficile. Je m’attends à ce que les exportations de coton atteignent 3,5 millions de balles d’ici la fin mars“, a déclaré Atul Ganatra. Jusqu’à présent au cours de la campagne qui a démarré en octobre, l’Inde aurait signé des accords d’exportation pour 2,3 millions de balles, dont 1,8 à 2,0 millions de balles ont été expédiées. Le coton indien est proposé à 75-76 cents la livre, soit 6 à 7 cents de moins que celui en provenance d’Afrique de l’Ouest et des Etats-Unis.

De son côté, le département américain de l’Agriculture (USDA) a révisé à la hausse des prévisions d’exportation de coton d’Inde à 5,1 millions de balles pour 2019/20. Quant à la production de coton, elle est estimée à 37,5 millions de balles avec une superficie de 13 millions d’hectares et la consommation intérieure à 31,5 millions de balles avec une reprise attendue sur les marchés des fils de coton et des vêtements.

Selon le Comité consultatif international du coton (ICAC), le commerce mondial du coton devrait augmenter de 2% en 2019/20, pour atteindre 9,4 Mt. La Chine devrait rester le premier importateur mondial avec 1,8 Mt, bien que ce chiffre représente une baisse de 14% en glissement annuel. La production devrait diminuer dans certains des principaux pays producteurs notamment en Turquie et au Pakistan entraînant une hausse des importations dans ces deux pays. L’Amérique latine devrait répondre à une partie de cette demande supplémentaire. La production du Brésil devrait rester élevée à 2,76 Mt et les exportations devraient augmenter de 19% pour atteindre 1,7 Mt. L’Argentine devrait également augmenter sa production à 358 000 tonnes, soit 39% de plus qu’en 2018/19, tandis que les importations devraient augmenter de 57% pour atteindre 186 000 tonnes.

Au Burkina Faso, une d’égrenage de coton biologique, la première du genre en Afrique de l’Ouest, a été inaugurée à Koudougou lors de la deuxième édition du Salon international du coton et du textile (Lire nos informations).

La demande en coton durable, « Better Cotton », a progressé de 19% en 2019 pour atteindre 1,5 million de tonnes (Lire : L’appétit pour le coton durable BCI ne se dément pas).

HUILE DE PALME

Les fondamentaux sont revenus en force sur le marché de l’huile de palme dont les cours ont enchainé quatre séances de hausse après la chute brutale de la semaine dernière où lils avaient plongé de près de 9% (Lire : Le coronavirus en Chine contamine les matières premières). Toutefois, les gains sont été limités par les inquiétudes liées à l’épidémie de coronavirus. De 2 599 ringgits la tonne vendredi dernier les cours ont progressé à 2 808 ringgits ($682,32) la tonne hier à la clôture. En effet, les stocks d’huile de palme de la Malaisie en janvier ont probablement chuté de 12% pour s’établir à 1,76 million de tonnes (Mt) par rapport à décembre, le plus bas depuis juin 2017, selon une enquête de Reuters mercredi.

La baisse de la production et la hausse de la demande devraient faire grimper les prix de l’huile de palme dans les prochains mois, contrebalançant les craintes actuelles concernant le coronavirus en Chine qui a provoqué une liquidation ces derniers jours, a indiqué Thomas Mielke d’Oil World. Précisant que la production mondiale d’huile de palme devrait diminuer de 1 Mt en 2019/2020 ouvrant la voie à d’un deuxième déficit annuel successif. “Les prix qui baissent sur Bursa Malaysia et partout ailleurs n’étaient pas liés aux fondamentaux. Ils étaient liés aux émotions et à l’incertitude proche, mais les fondamentaux prévaudront à mon avis“, a déclaré Mielke lors de la conférence de la Journée des grains de Paris. “Les fondamentaux sont haussiers et ils devraient devenir plus haussiers en 2021 … parce que nous détenons des stocks inhabituellement petits à la fin de la saison.” L’estimation prudente de Oil World pour les prix moyens de l’huile de palme entre janvier et juin est d’environ $800 la tonne, contre $770 , a-t-il déclaré.

Les tensions entre l’Inde et la Malaisie ne se sont pas apaisées. Selon Refinitiv, les importations indiennes d’huile de palme de Malaisie en janvier pourraient avoir chuté de 80% par rapport à l’année précédente pour atteindre 40 400 tonnes. L’Inde a acheté 4,4 millions de tonnes d’huile de palme malaisienne l’année dernière, selon le Malaysian Palm Oil Council.

Le Pakistan, ennemi juré de l’Inde, s’est quant à lui engagé à acheter plus d’huile de palme à la Malaisie pour compenser la perte de ventes en Inde.

L‘Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme, a exporté un record de 36,18 millions de tonnes (Mt) d’huile de palme et de ses produits, y compris le biodiesel et l’oléochimie, en 2019 a révélé lundi les données de l’Indonesia Palm Oil Association (Gapki). Les exportations ont augmenté de 4,2% par rapport à 34,71 Mt en 2018, soutenues par la demande croissante de la Chine, du Moyen-Orient et des marchés africains, qui a compensé la baisse de la demande d’autres pays, notamment l’Inde, a déclaré le président Joko Supriyono. Sur le marché indien, l’Indonésie a été pénalisé par des tarifs d’exportation plus élevés que son rival la Malaisie. En revanche, selon Gapki, en valeur, les exportations ont chuté de 17% à $19 milliards ($23 milliards en 2018).

La croissance de la production en 2020 devrait ralentir car la sécheresse et une réduction de l’utilisation des engrais l’année dernière affecteront probablement le rendement a précisé Joko Supriyono. Il a aussi indiqué que l”Indonésie utiliserait probablement 8,3 Mt d’huile de palme pour répondre à la demande intérieure de biodiesel cette année avec le démarrage du programme B20, ce qui fait craindre qu’il ne reste plus assez d’huile de palme à exporter.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Inde ont atteint leur plus haut niveau en plus de quatre mois cette semaine soutenus par la demande des pays africains, tandis que les marchés thaïlandais et vietnamiens sont aux prises avec l’épidémie de coronavirus.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à $370-$375 la tonne contre $360-$370 la semaine dernière, soutenus par une bonne demande mais aussi l’appréciation de la roupie.

Mais, le premier exportateur mondial de riz a vu ses exportations se contracter de 18,1% en 2019 pour atteindre leur plus bas niveau depuis 2011 à 9,87 millions de tonnes (Mt) contre 12,05 Mt en 2018, selon les données du ministère du Commerce et de l’industrie. Une chute imputable à la baisse de la demande chez les principaux acheteurs en Asie et en Afrique en raison de la hausse des prix.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont baissé à $425-$439 la tonne contre $432-$453 la semaine dernière, pénalisés par la faiblesse du bath, qui a plongé à un plus bas de sept mois le 30 janvier alourdi par la propagation du coronavirus qui menaçait le secteur touristique du pays, un moteur clé de la croissance. Les négociants s’attendent à ce que les prix à l’exportation baissent encore suite à la propagation de l’épidémie.

Au Vietnam, le coronavirus en Chine a également perturbé les livraisons de produits agricoles vietnamiens en Chine, y compris le riz mais l’impact sur les expéditions a cependant été limité, la Chine réduisant depuis plus d’un an les importations de riz en provenance du Vietnam, indique un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville.

Les prix du Viet 5% ont progressé de $355-$360 la tonne contre $345 la tonne la semaine dernière. “La demande de riz reste forte mais la zone de culture au Vietnam se rétrécit, en partie à cause de la salinité“, a estimé un négociant.

Le Bangladesh a offert aux commerçants une subvention en espèces représentant 15% des exportations de riz dans le but de concurrencer ses rivaux et de protéger les agriculteurs aux prises à des prix bas, a déclaré mercredi le ministre de l’Agriculture Abdur Razzak.

SUCRE

Le sucre ne cesse de grimper ! Le sucre roux a terminé hier soir à New York à 14,74 cents contre 14,61 cents la livre (lb) vendredi dernier ; il a atteint mardi un pic de 15,31 cents, son plus haut en deux ans. Quant au blanc, après avoir grimpé la semaine dernière à un plus haut en deux ans et demi, à $ 416,50 la tonne, il s’est légèrement rétracté pour terminer à $ 414 hier soir à Londres.

Dans son ensemble, le marché du sucre continue d’être soutenu par la perspective de chute importante dans la production de régions productrices majeures comme l’Inde, la Thaïlande, l’Union européenne ou encore les Etats-Unis. En Inde, la baisse attendue est de 18% en 2019/20 (octobre/septembre), à 27,4 Mt contre 33,2 Mt en 2018/19 estime All India Sugar Trade Association, la sécheresse ayant succédé aux inondations. Revers de la médaille très positif : la baisse attendue des stocks de sucre en Inde, qui sont pléthoriques suite à deux années successives de production record et des exportations plus basses qu’anticipées.

En Thaïlande, la chute de production est estimée de 28%, à 10,5 Mt, ce qui serait son plus bas en neuf ans, suite là aussi à la sécheresse. Ses exportations pourraient se situer entre 6 et 7 Mt contre 11 Mt il y a an.

La production aux Etats-Unis baisserait à 6,845 Mt (tel quel) en 2019/20 contre 7,2 Mt la campagne dernière, estime l’analyste Green Pool. Ce serait le plus faible niveau de production depuis 2010/11. A noter que la sécheresse au Mexique devrait réduire ses exportations vers les Etats-Unis. Face à cette baisse de l’offre, les Etats-Unis ont réalloué, cette semaine, 78 071 t de quotas non-utilisés dans le cadre du schéma à tarif réduit, avec pour principaux bénéficiaires la République dominicaine (16 397 t), le Brésil (13 509 t) et l’Australie (7 733 t).

Côté industrie, la coopérative sucrière Tereos, n°1 en France et n°3 mondial, a annoncé hier qu’un rebond des cours du sucre et une demande soutenue en éthanol devraient l’aider à booster ses performances d’ici la fin de l’année, ses résultats au troisième trimestre s’étant déjà améliorés : son excédent brut d’exploitation (Ebitda) a bondi de 134% à € 122 millions, grâce à des «cours mondiaux du sucre (…) significativement en hausse depuis octobre». «Le redressement des prix sur le marché du sucre européen, également prévu en déficit, a commencé à se refléter dans nos résultats au troisième trimestre», ajoute le groupe qui souligne par ailleurs la «bonne dynamique» du marché de l’éthanol, tant au Brésil qu’en Europe, rapporte Le Figaro. Toutefois, la situation d’endettement continue de peser sur le groupe : elle était de € 2,91 milliards au 31 décembre contre € 2,69 milliards au 31 décembre 2018. Rappelons que sur la première moitié de l’exercice 2019/20, le groupe avait enregistré une perte nette de € 21 millions. Selon Tereos, les prix du sucre roux devraient demeurer au dessus des 14 cents la livre sur le prochain trimestre. 

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