La croissance de la zone Uemoa pourrait chuter de moitiƩ suite au coronavirus

 La croissance de la zone Uemoa pourrait chuter de moitiƩ suite au coronavirus
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La croissance dans lā€™Union monĆ©taire Ć©conomique ouest-africaine (Uemoa) devrait se contracter de moitiĆ© en 2020 suite Ć  la pandĆ©mie du Covid-19. Un renversement aprĆØs huit annĆ©es de croissance supĆ©rieure Ć  6% par an. Baisse des principaux produits dā€™exportation, diminution des transferts des migrants, secteurs Ć  lā€™arrĆŖt, chute de recettes publiques et accroissement du poids du service de la dette sont les principales consĆ©quences du coronavirus sur les pays de la zone selon une Ć©tude de Bloomfield Investment Ā« Lā€™impact du covid-19 sur la zone Uemoa Ā».

Baisse des exportations

La baisse de lā€™activitĆ© Ć©conomique mondiale va entraĆ®ner une baisse de la demande des principaux produits dā€™exportation de la zone, et donc des recettes dā€™exportation. Ce sont lā€™or, le cacao, le pĆ©trole, la noix de cajou et le coton, qui reprĆ©sentent prĆØs de 65% des exportations totales. Ils sont destinĆ©s Ć  lā€™Union europĆ©enne (44%), lā€™Afrique (21%), lā€™Asie (20%) et lā€™AmĆ©rique (8%). Les impacts de cette diminution seront diffĆ©renciĆ©s selon les pays, le Burkina et le Mali pĆ¢tiront des moindres exportations et ou de la chute des prix de lā€™or et dans une moindre mesure du coton, le BĆ©nin par le coton, la CĆ“te dā€™Ivoire pour le cacao mais aussi la noix de cajou ainsi que le pĆ©trole, le Niger et le SĆ©nĆ©gal par le pĆ©trole, la GuinĆ©e Bissau par la cajou.

Moindres transferts des migrants

Les pays europĆ©ens, dont parte la majoritĆ© des transferts de fonds vers lā€™Uemoa, et en premier lieu la France et lā€™Italie, sont Ć  lā€™arrĆŖt ce qui va rĆ©duire, comme lors de la crise de 2008, les disponibilitĆ©s financiĆØres. Les pays les plus exposĆ©es seront, souligne Bloomfield, le SĆ©nĆ©gal, le Mali et le Togo, les transferts reprĆ©sentant respectivement 10%, 5,5% et 7,7% de leur PIB en 2018.

Ralentissement Ć©conomique

Comme pour les autres continents, les mesures prises pour combattre le Covid-19 impactent directement de nombreux secteurs, tels que le tourisme, la restauration, les transports, le BTP, le pƩtrole.

Ā« Le secteur agricole pourrait pĆ¢tir de la baisse des subventions ou distribution dā€™intrants rĆ©alisĆ©s par certains Etats dans leur Plan National dā€™Investissement Agricole, et de la baisse de la demande. Le maintien de la CĆ“te dā€™Ivoire du prix bord champ du cacao pour la campagne intermĆ©diaire est une bonne nouvelle pour les paysans de ce sous-secteur. En GuinĆ©e Bissau, la situation pourrait ĆŖtre critique pour le secteur agricole, avec un cours baissier de la noix de cajou. La consĆ©quence sera un dĆ©couragement des petits producteurs entrainant ainsi une baisse de la production nationale Ā» observe Bloomfield Investment.

En outre, le BĆ©nin et le Niger pourraient ĆŖtre aussi impactĆ©s indirectement par la baisse du prix du pĆ©trole via le Nigeria avec un recul des rĆ©exportations et des activitĆ©s agropastorales, respectivement.

Dette et finances publiques

Avec la baisse des recettes budgĆ©taires ā€“ ressources fiscales et douaniĆØres ā€“ la pression sur le paiement des services de la dette sera forte, estime Bloomfield Investment. Selon le cabinet ivoirien, les pays les plus exposĆ©s seront le BĆ©nin, le Burkina Faso et le Togo compte tenu du ratio service de la dette totale sur les recettes publiques hors dons pour 2020 projetĆ© par le FMI. La Banque mondiale et le FMI ont toutefois officiellement demandĆ© aux crĆ©anciers bilatĆ©raux officiels de suspendre les paiements de la dette.

Face Ć  cette situation, pour lā€™instant, seuls la CĆ“te dā€™Ivoire et le SĆ©nĆ©gal ont engagĆ© de vastes plans de soutien Ć  leur Ć©conomie (Lire : Covid-19 : la riposte Ć©conomique de l’Afrique de l’Ouest avec des mesures agricoles en CĆ“te d’Ivoire et au Togo). Les institutions rĆ©gionales se sont Ć©galement impliquĆ©es, comme la Banque centrale des Etats dā€™Afrique de lā€™Ouest (BCEAO) ou la BOAD , mais aussi les institutions multilatĆ©rales, BAD, BADEA, Banque mondiale, etc.

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