L’agriculture perdrait du terrain au Ghana

 L’agriculture perdrait du terrain au Ghana
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Alors que l'agriculture est une source de revenus pour 44,7% de la population au Ghana, sa contribution à l'économie nationale s'essouffle notamment par rapport à la montée en puissance du secteur des services. Ainsi, en 2015, les services ont enregistré une croissance de 5,1%, représentant 54,4% du PIB contre 51% l'année précédente. En revanche, la croissance du secteur agricole n'a été que de 2,4%, sa contribution à la richesse nationale glissant de 21,5% en 2014 à 20,3% l'année suivante.

Une des explications, a-t-il été souligné lors d'un Dialogue sur la politique agricole organisé par l'Africa Center for Energy Policy (ACEP) et l'ONG Oxfam à Accra, est la dépendance de l'agriculture à l'égard des pluies ce qui nuit aux rendements en cas de sécheresse. En outre, le gouvernement investit de moins en moins de revenus pétroliers dans l'agriculture, contrairement à ses engagements initiaux, rapporte Reuters. En 2014, 170,62 millions de cedis (€ 38,8 millions) provenant des revenus pétroliers sont allés à l'agriculture. "De ce montant, 69% est allé dans des projets de défense maritime", a souligné Ishmael Ackah, directeur de l'unité des politiques à l'ACEP.

Pourtant, un peu plus de 51,5% des foyers au Ghana possèdent ou exploitent une ferme, l'agriculture impliquant environ 83% des foyers ruraux. Pourtant aussi, l'agriculture est un des quatre piliers choisis par le ministre des Finances dans lesquels les revenus pétroliers doivent être investis, notamment au travers du Annual Budget Funding Amount (ABFA). Et l'ABFA a pour vocation d'être un levier pour d'autres fonds, mais à ce jour, a-t-il été souligné lors de la conférence, ABFA est la seule source de financement de l'agriculture, a rapporté dimanche l'agence Xinhua.

Lors de ces journées de réflexion, Ishmael Ackah a appelé à ce que l'agriculture soit désignée comme un domaine prioritaire du financement par l'ABFA durant la période 2016-2018. Il a également souligné l'importance d'une surveillance plus étroite quant à l'utilisation faite des intrants et autres engrais subventionnés, tout en prônant l'irrigation par énergie solaire.

L'irrigation, la clé de tout. Car, comme l'a souligné le Programme alimentaire mondial (Pam) dans son dernier rapport Ghana Vulnerability Analysis and Mapping, les changements climatiques avancent vers le Sud, touchant le Ghana. Or, les grandes régions productrices de céréales, légumes et racines sont en première ligne, dans le Nord du pays, là où il n'y a qu'une seule saison des pluies qui, de surcroît, est de courte durée.

Le développement de l'irrigation est donc la clé du développement de l'agriculture au Ghana, ont conclu les participants.

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