Changement de cap dans la politique cotonnière en Égypte

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Alors qu’en janvier 2015, l’Egypte avait annoncé la fin des subventions aux producteurs de coton, aujourd’hui le gouvernement interdit les importations de coton afin de soutenir la production locale et la commercialisation. Revirement alors que le coton égyptien, réputé pour ses fibres extra-longues,  est en chute libre depuis plusieurs années.

L'Égypte a arrêté toutes les importations de coton afin d’aider la production et la commercialisation locales, selon une déclaration le 7 juillet du ministère de l'Agriculture. Un véritable changement de cap juste six mois après l'annonce de la fin des  soutiens à ses agriculteurs. "La décision vise à protéger la production locale de coton et à résoudre ses problèmes de commercialisation," indique le communiqué, qui précise que les cargaisons expédiées avant le 4 juillet seraient toujours acceptées.

En janvier dernier, le gouvernement égyptien avait  décidé d’arrêter tous  les soutiens de l'Etat aux  producteurs de coton et les avait incité à ne pas récolter le coton sauf s’ils avaient des contrats pour le vendre. À l’époque, le ministre de l’Agriculture, Adel el-Beltagy,  avait indiqué le coton égyptien de fibre longue et extra longue, en concurrence  avec la variété américaine Pima pour les fibres de haute qualité, était trop cher et que  les entreprises textiles égyptiennes fabriquaient des  produits de moindre qualité fabriqué avec du coton importé (voir  La Chronique Matières du Jeudi (9 janvier 2015)).

La superficie en coton a chuté de façon spectaculaire depuis l'âge d'or des années 1960, lorsque l'Egypte a produit jusqu'à 2,2 millions de feddans (924 000 hectares),  aidé par des prix fixes de l'État. La superficie actuelle est d'environ 350 000 feddans, selon les négociants en coton.

L'Égypte importe essentiellement du coton de la Grèce, les États-Unis, du Burkina Faso et du Bénin. Suite à la décision de supprimer les subventions, le département américain de l’Agriculture (USDA) avait estimé que les importations devraient progresser de 30% pour s’établir à  450 000 balles. Il estimait aussi que la production de coton en 2015/16 devrait chuter de 40% à 315 000 balles tandis que la consommation serait stable à 650 000 balles. 

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