La Chronique Matières Premières Agricoles au 6 septembre 2018

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 6 septembre 2018
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Aux Etats-Unis, des salaires qui enregistrent leur plus forte hausse en neuf ans, une accélération de la création d’emplois en août et la perspective d’une troisième hausse cette année des taux d’intérêt font grimper le dollar face à un panier de monnaie et ce, malgré la tension persistante entre Washington et Pékin sur les questions commerciales. La période de consultation sur le projet d’extension des droits de douane américains sur $ 200 milliards de produits importés de Chine étant officiellement close, le président Donald Trump a désormais le champs libre pour engager une nouvelle offensive contre Pékin.

CACAO

Une semaine baissière pour la fève… A Londres, la tonne de cacao a clôturé hier soir à £ 1 652 contre £ 1665 vendredi dernier, tandis qu’à New York, elle perdait $ 11, terminant à $ 2 281.

Côté producteurs, les arrivages en Côte d’Ivoire ont atteint 1,842 million de tonnes (Mt) entre le 1er octobre et le 2 septembre, estiment les exportateurs, en repli de 8% par rapport à la même période l’année dernière. Des chiffres qui tiennent compte de la publication lundi par le Conseil du café-cacao des statistiques officielles allant du 1er octobre au 31 juillet et qui font état d’arrivages de 1,809 Mt, en baisse de 7% sur la période correspondante la campagne dernière.

En Côte d’Ivoire où, malgré un niveau de pluie en-deçà des moyennes, on constate la pousse de toute une série de nouvelles cabosses sur les arbres alors que les plus anciennes murissent bien. Selon les agriculteurs, la récolte devrait être abondante d’ici décembre, avec le démarrage des récoltes d’ici deux semaines. Le constat est fait de façon générale, dans toutes les régions cacaoyères du pays. La nouvelle campagne démarre habituellement début octobre.

Sur les sept premier mois de l’année, la Russie a importé 28 400 tonnes (t) de fèves de cacao pour une valeur de $ 75,6 millions, en hausse par rapport à la même période l’année précédente (25 900 t et $ 68,1 millions, selon les douanes.

Enfin, rappelons la parution vendredi dernier du rapport trimestriel de l’Organisation internationale d u cacao (ICCO) qui révise à la hausse ses précédentes prévisions trimestrielles s’agissant de l’excédent qui passe de 10 000 à 31 000 t sur l’actuelle campagne 2017/18, des broyages (+172 000 t) en progression de 3,9% et des stocks de fin de campagne (+1,8% avec + 31 000 t à 1,757 Mt) (cf. nos informations).

CAFÉ

Une semaine pour rien, est-on tenté de dire, hormis pour les spéculateurs qui font des fluctuations de cours leurs délices. L’Arabica a terminé hier soir sur le marché à terme de New York là où il était vendredi dernier, à $ 1,022 la livre (lb). Mais, entre temps, mardi, la second terme a chuté à son plus bas en 12 ans, à 98,65 cents, et mercredi il grimpait de 2,3%. Quant au Robusta, il a clôturé à $ 1 492 la tonne contre $ 1 519 il y a une semaine.

La perspective d’une récolte bel et bien record au Brésil continue de plomber le marché, tout comme le Vietnam sur le marché du Robusta avec des prix sur le marché intérieur qui sont tombés à leurs plus faibles niveaux en deux ans et demi. Dans l’importante province caféière de Dkalak, les fermiers ont proposé cette semaine leur café entre 32 500 et 33 000 dongs le kilo ($ 1,39-1,43), le plus bas depuis avril 2016. Les exportateurs, quant à eux, ont proposé le Robusta vietnamien avec une décote de $ 40 à $ 70 par rapport au contrat sur novembre à Londres tandis que les offres des importateurs, quant à eux, oscillaient entre $ 60 et $ 70 en dessous de Londres.

Le Vietnam a exporté 135 000 t de Robusta en août selon le gouvernement, et le négoce estime qu’il sera vendu entre 90 000 et 120 000 t en septembre.

En Indonésie, où la récolte principale s’achève, le Robusta Grade 4 80 défauts a été proposé cette semaine avec une prime de $ 90 par rapport au contrat de novembre et entre $ 130 et $ 140 sur janvier. La semaine dernière, la surcote était de $ 100 sur novembre. A noter qu’au mois d’août, la province de Lampung a exporté 11 633,8 t de Robusta, en chute de 67% par rapport à août 2017, selon les statistiques gouvernementales. Les exportations de Sumatra étaient également en baisse, de 29%, par rapport aux 16 306,8 t acheminées en juillet ; août a marqué le douzième mois consécutif de volumes exportés en baisse.

En Ouganda, les exportations ont chuté de 8% en juillet par rapport à juillet 2017, à 393 022 sacs de 60 kg, indique aujourd’hui Uganda Coffee Development Authority (UCDA). Rappelons que le café est le principal produit agricole d’exportation du pays.

Toujours sur le segment du Robusta, les fortes pluies dans le sud de l‘Inde auraient endommagé 82 000 t de café, estime le Coffee Board, notamment dans le Karnataka, le Kerala et le Tamil Nadu.

Côté Arabica, les exportations du Honduras ont bondi de 23% en août à 530 019 sacs de 60 kg par rapport à août 2017, tandis qu’elles ont chuté de 21% au Costa Rica à 59 463 sacs.

Au Zimbabwe, Nespresso entend acheter toute la récolte de belle qualité de petits producteurs cette campagne et entend contribuer au sauvetage de la filière après 18 années de déshérence. En association avec TechnoServe, le géant suisse formera et offrira une assistance technique à 400 petits planteurs ces cinq prochaines années.

Côté importateur, la Russie a acheté 114 100 t de café de janvier à juillet pour une valeur de $ 347,4 millions contre 103 400 t pour $ 348 millions sur la même période l’année dernière.

CAOUTCHOUC

C’est une nouvelle glissade sur le marché du caoutchouc. Alors que les cours étaient déjà en baisse la semaine dernière enregistrant à Tokyo une baisse hebdomadaire 1,3%, ils se sont à nouveau enfoncés clôturant jeudi sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) à 167,6 yens ($1,51) le kilo contre 173,7 yens vendredi dernier et à 12 060 yuans ($1766) la tonne  à Shanghai contre 12 360 yuans. Cinq sessions consécutives de baisse alors que le président américain Donald Trump menaçait de nouveaux tarifs sur $200milliards sur les importations chinoises. La Chine sera obligée de riposter si les États-Unis appliquent de nouvelles mesures tarifaires, a mis en garde jeudi le ministère chinois du Commerce.

A la guerre commerciale Chine – Etats-Unis s’ajoutent l’appréciation du yen et toujours des stocks croissants. Les stocks de caoutchouc au 31 août dans les entrepôts surveillés par le Shanghai Futures Exchange ont augmenté de 0,8% par rapport à vendredi précédent. Par rapport à l’année dernière, ils ont augmenté d’environ un tiers à 551 643 tonnes.

COTON

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pèsent sur le marché du coton. Alors que les cours ont perdu environ 8% au mois d’août, ils ont clôturé à 81,22 cents la livre jeudi, contre 82,22 cents la livre vendredi dernier. « Les prix du coton sont toujours pénalisés par la crainte d’une escalade du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine », a déclaré Gabriel Crivorot, analyste à la Société Générale à New York. Toutefois, le marché a reçu un certain soutien des tempêtes tropicales Gordon en début de semaine et Florence en fin.

De son côté, le Comité consultatif international du coton (CCIC) estime que les stocks mondiaux de coton baisseraient de 10% en 2018/19 ce qui devrait donc soutenir les cours avec le retour de la Chine aux importations (cf. nos informations).

En Chine, où tant les superficies emblavées que la production de coton sont attendues en baisse en 2018/19 par le département américain de l’Agriculture (USDA) tandis que la consommation est robuste. Ainsi, les stocks chinois devraient chuter de manière spectaculaire, avec la baisse de la production et de la réserve chinoise, provoquant une hausse des importations estimée par l’USDA à 1,52 million de tonnes en 2018/19.

En Inde, l’USDA anticipe une production de coton de 28,5 millions de balles avec une consommation de 25 millions de balles, la plus élevée depuis 3 ans. L’USDA estime que les exportations de fil et textile seront robustes, notamment soutenues par l’affaiblissement de la monnaie indienne de plus de 10% depuis le début de l’année.

Le Brésil pourrait devenir le deuxième exportateur mondial de coton en 2018/19, après les Etats-Unis et devant l’Inde, a estimé l’association des producteurs Abrapa avec une hausse des exportations de coton brésilien de 20% en 2018/2019. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine devrait profiter directement aux producteurs de coton brésiliens, les transformateurs de coton chinois indiquant qu’ils achèteraient toute offre supplémentaire de coton que les agriculteurs brésiliens peuvent produire, a déclaré Márcio Portocarrero, directeur général d’Abrapa. Selon Abrapa, la production du Brésil devrait atteindre 2,3 millions de tonnes de fibre de coton en 2018/19, contre 2 Mt la saison précédente. La demande chinoise entraînera une croissance dans les zones plantées, avec un record de 1,4 million d’hectares de coton attendu l’an prochain pour atteindre 2 millions d’hectares d’ici 2022, a déclaré Márcio Portocarrero.

En Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Mali, Tchad, Sénégal), l’USDA estime que la production de coton augmentera de 11,4% à 3 millions de balles en 2018/19 avec une évolution différenciée selon les pays (cf. nos informations).

RIZ

Les prix des exportations de riz en Inde ont chuté à plus bas de 17 mois, tandis qu’ils ont rebondi au Vietnam et se sont inscrits en légère baisse en Thaïlande.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont chuté de $10 cette semaine à $376-$380. Une baisse consécutive à la dévaluation de la roupie indienne, qui a perdu plus de 12% depuis le début de l’année et a atteint un niveau record jeudi, augmentant les marges des exportateurs. Toutefois, la demande est faible souligne Nitin Gupta, responsable commercial riz chez Olam India.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont progressé à $397-$403 contre $395-$400 la semaine dernière. Une hausse provoquée par la perspective d’une baisse de moitié de la superficie de riz pour la récolte autonome-hiver par rapport à celle du printemps-été en raison des inondations dans les provinces du delta du Mékong. « Les prix devraient augmenter encore au cours des prochaines semaines en raison d’une demande plus forte et d’une offre limitée » a déclaré un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville. En outre, s’ajoutent la possibilité d’achat de 250 000 tonnes de riz supplémentaires de la part des Philippines et l’intérêt de l’Egypte d’acheter du riz et des fruits de mer vietnamiens. L’Égypte pourrait importer jusqu’à 1 million de tonnes de riz l’année prochaine après la décision du pays de réduire la superficie totale autorisée pour la riziculture afin de conserver les rares ressources en eau.

En Thaïlande, le Thaï 5% est tombé à $385- $393 $ contre $393-$395 la semaine dernière en raison de la faible demande.

La Thaïlande a exporté 6,99 millions de tonnes de riz cette année jusqu’au 14 août pour une valeur de $3,52 milliards, selon le ministère du Commerce.

SUCRE

Dommage… Le sucre roux a clôturé hier soir à New York en baisse, à 10,8 cents la livre (c/lb), brisant le trend haussier sur cinq séances consécutives. Une hausse de 5,6% qui a conduit le contrat a culminé 10,97 c/lb mercredi soir, son plus haut en quatre semaines. Vendredi dernier, il était à 10,63 cents. Le sucre blanc a eu la même audace puis le même recul, clôturant hier soir à Londres à $ 329,50 la tonne.

Les prévisions d’excédent mondial sur 2018/19 ont été révisées à la baisse, mais la perspective d’exportations indiennes record a été confirmée mercredi, pesant lourdement sur le marché. L’Inde qui devrait devenir l’année prochaine n°1 mondial du sucre, détrônant le Brésil, leader imbattable depuis les années 90 (cf. Le spectre du sucre à 4,78 cents, comme en 1999).

En effet, selon le patron de Sucden India, Yatin Wadhwana, l’Inde exporterait 4 à 6 millions de tonnes (Mt) cette campagne 2018/19 et commencerait à le faire dès le mois prochain. Ce total se décomposerait en 2,5 Mt de sucre blanc et le reste en sucre roux. De son côté, mercredi également, le directeur général de l’Indian Sugar Mills Association, Abinash Verma, a déclaré que le gouvernement devrait contraindre les raffineries à exporter 7 Mt cette campagne à venir. En effet, le pays va démarrer en octobre sa prochaine campagne avec des stocks de 10 à 10,5 Mt. Le prix minimum de vente devrait être relevé à 3 600 roupies ($ 501,7) les 100 kg contre les 2 900 roupies payées actuellement.

Quant au Brésil, ses exportations de sucre ont baisé de 33% en août par rapport à il ya un an, selon le ministère du Commerce.

La Russie a importé 3 300 t de sucre roux de janvier à juillet pour $ 2,6 millions contre 165 700 t et $ 84,6 millions sur la même période l’année dernière, et 161 900 t de sucre blanc pour $ 67 millions (contre 165 700 t et $ 84,6 millions).

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