A qui appartiennent les arbres dans une cacaoculture au Ghana ?

 A qui appartiennent les arbres dans une cacaoculture au Ghana ?
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Mais à qui appartiennent les arbres qui poussent en plein milieu d’une cacaoculture au Ghana ?  A l’Etat et non à l’agriculteur, selon la loi forestière nationale. Sauf que… Un article de la loi, très méconnue et pas du tout récent, stipule qu’un agriculteur est propriétaire d’un arbre à deux conditions : qu’il l’est planté et qu’il l’est déclaré.

Quelle incidence ? Un projet pilote de la Fondation mondiale du cacao (WCF) dans le district d’Amenfi West pourrait démontrer qu’elle est de taille. En effet, comme chacun sait, l’ombrage est bon pour le développement du cacaoyer. Mais l’Etat, propriétaire des arbres sauf disposition contraire, peut accorder le droit à une entreprise forestière de le couper. Une perte d’ombre et, en général, beaucoup de dommages occasionnés à la plantation lors de la coupe. Et le fermier ne peut guère dire quoi que ce soit puisque l’arbre ne lui appartient pas. D’ailleurs, pour éviter les dégâts, les cacaoculteurs coupent souvent eux-mêmes les arbres avant de planter leurs plants de cacao et font en sorte qu’ils ne repoussent pas, au détriment de la cacaoculture -qui raffole d’ombrage- et du couvert forestier, souligne une étude l’ONG américaine Winrock International.

Faire connaître leurs droits aux cacaoculteurs pourrait permettre à ces derniers de mieux gérer leur exploitation, d’augmenter les rendements et de réduire la déforestation, voire contribuer à la reforestation du pays (lire Le Ghana a perdu la moitié de sa forêt depuis 2000). Cela leur permettrait aussi, à l’occasion, de couper un arbre et en retirer des revenus, permettant ainsi de diversifier leur activité agricole.

Tels sont les paris du projet pilote dans le cadre duquel 150 agriculteurs ont déjà procédé à l’enregistrement des arbres qu’ils ont planté. On peut même aller plus loin, explique à Reuters, Sander Mullerman de la WCF, est faire du lobbying auprès du gouvernement afin que l’agriculteur soit non seulement propriétaire des arbres qu’il plante mais aussi de tous les arbres sur sa plantation. En outre, actuellement, pour enregistrer un arbre, l’agriculteur a besoin de l’approbation du propriétaire, ce qui est toujours compliqué étant donné la situation du droit foncier au Ghana et en Afrique en général. Le gouvernement travaille actuellement à alléger la procédure.

 

 

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