COP27 : le financement des pertes et dommages liés au climat à l’ordre du jour

 COP27 : le financement des pertes et dommages liés au climat à l’ordre du jour
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Après l’Écosse l’année dernière, la 27ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) s’est ouverte hier à Charm el-Cheikh, en Égypte, et se déroulera jusqu’au 18 novembre. Grande première depuis l’adoption à Rio en 1992 de la Convention des Nations Unies sur le climat, le financement des pertes et dommages est à l’ordre du jour.

Autre nouveauté, contrairement aux six éditions précédentes, la Conférence des parties ne se tient pas en Europe mais en Afrique est lourd. « Ce choix symbolique, sur le continent africain, laisse entrevoir les priorités », estime l’Agence française de développement (AFD).

Le choix de l’Afrique

L’Afrique qui aimerait être en rangs serrés sur un dossier aussi majeur qu’il est délicat. En amont de la COP27, la Semaine africaine du climat (African Climate Week -ACW) a été organisée du 29 août au 2 septembre au Gabon sous la houlette de l’ONU. L’objectif alors était d’obtenir un consensus entre les pays africains d’un part mais aussi avec les parties prenantes pour mettre en place un programme d’adaptation aux changements climatiques.

Rappelons que le continent a adopté l’Initiative pour l’adaptation en Afrique (IAA) qui est mis en œuvre sous la houlette du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) qui entend mobiliser $ 25 milliards pour accélérer les mesures d’adaptation climatique du continent. Depuis son lancement, en avril 2021, le mécanisme de financement en amont de l’AAAP, géré par le Centre mondial pour l’adaptation a permis d’intégrer plus de $ 3 milliards d’investissements dans l’adaptation climatique.

Selon Anthony Nyong, directeur principal et directeur régional pour l’Afrique du Centre mondial pour l’adaptation, le coût du changement climatique est estimé à $ 579 milliards d’ici à 2030, avec des financements mondiaux plutôt orientés vers l’atténuation. Seuls 7,2 % des financements internationaux vont à l’adaptation climatique.

L’inclusion des pertes et dommages

L’Afrique est confrontée aux pires impacts du changement climatique alors que sa propre contribution au réchauffement est négligeable, est-il reconnu. En outre, alors qu’il est urgent de saisir à bras le corps le dossier, chacun sait qu’il pourrait s’écouler plusieurs années avant que l’argent ne commence à affluer pour indemniser des dommages que l’Afrique subit en raison des catastrophes climatiques. Et il est fort à parier que l’argent mis sur la table ne sera jamais proportionnel aux dommages ou aux besoins difficiles, par ailleurs, à évaluer.

Et l’argent se fait rare. Les pays développés n’ont pas encore tenu leur promesse de mobiliser $ 100 milliards chaque année à partir de 2020 pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique ; on serait plutôt aux alentours des $ 80 milliards. Un chiffre de $ 100 milliards qui, note-t-on, a été davantage un effet d’annonce en 2009 de la secrétaire d’État américaine de l’époque, Hillary Clinton, qu’un véritable calcul scientifique des besoins et réparations à verser.

Ainsi, l’inclusion du financement des pertes et dommages dans l’agenda principal de la COP27 est une avancée importante.

Dans les pourparlers sur le climat de l’ONU, l’expression « pertes et dommages » fait référence aux coûts déjà encourus en raison d’extrêmes ou d’impacts météorologiques alimentés par le climat, comme l’élévation du niveau de la mer. Jusqu’à présent, le financement climatique s’est concentré sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans le but de freiner le changement climatique, tandis qu’environ un tiers de celui-ci a été consacré à des projets visant à aider les communautés à s’adapter aux impacts futurs.

Le financement des pertes et dommages serait différent, en compensant les coûts que les pays ne peuvent pas éviter ou « s’adapter ». Mais il n’y a pas encore d’accord sur ce qui devrait être considéré comme des “pertes et dommages” dans les catastrophes climatiques – qui peuvent inclure des infrastructures et des biens endommagés, ainsi que des écosystèmes naturels ou des biens culturels plus difficiles à valoriser comme les cimetières, rappelle Reuters.

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