La Chronique matières premières agricoles au 8 janvier 2021

 La Chronique matières premières agricoles au 8 janvier 2021
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Les marchés financiers font preuve d’un bel optimisme en ce début d’année, malgré les cas croissants de la Covid et les troubles politiques aux Etats-Unis. Wall Street se veut confiant dans la nouvelle administration Biden pour relancer l’économie et ce, d’autant plus qu’elle disposera maintenant de la majorité au Sénat ce qui lui donnera une plus large marge de manœuvre. Les places européennes ont voulu partager cet élan. Cette perspective de relance profite aux actions mais nuit au dollar car on s’attend à un creusement des déficits tant du budget que du commerce.

Apparemment, seul le billet vert a été impacté par les émeutes au Capitole. Un impact à la hausse car certains ont effectué des achats de précaution. Le dollar a terminé hier à € 1,2267 après avoir atteint € 1,2349 mercredi, son plus haut depuis avril 2018.

Le pétrole a atteint hier ses prix les plus élevés en 11 mois, stimulés par la baisse plus marquée qu’anticipé des stocks de brut aux Etats-Unis et par la décision de l’Arabie saoudite de réduire sa production en février et en mars. Le baril de Brent a clôturé à $ 54,51 et le brut léger américain (WTI) à $ 50,88.

A noter que les fonds de pension témoignent d’un fort appétit pour les produits agricoles, notamment le maïs (dont les prix sont au plus haut depuis 2014) et le sucre, tous deux ingrédients majeurs dans la fabrication d’éthanol.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

Le cacao démarre l’année en berne, New York perdant $ 56 la tonne entre le 31 décembre et la clôture hier soir à $ 2 547, tandis que Londres baissait de £ 32 la tonne pour clôturer à £ 1 705.

Les marchés à terme du cacao tout au long de 2020 auront été sous le signe de l’affaiblissement du dollar et de l’évolution des volumes de stocks certifiés, eux-mêmes influencés par les mesures prises en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ainsi, le cacao à New York aura gagné 2,1% sur l’année calendaire 2020, alors que la place de Londres aura perdu 4,5%, subissant de plein fouet l’effet dollar.

Un marché qui attend avec impatience les chiffres de broyages des différentes régions du monde qui devraient être publiées le 14 janvier aux Etats-Unis et le 20 en Europe.

Les volumes de ventes sont en chute libre en Côte d’Ivoire, selon les données statistiques provisoires du port publiées hier. Depuis le démarrage de l’actuelle campagne, le 1er octobre, à fin novembre, les expéditions ont totalisé 177 293 tonnes (t) de fèves brutes, en baisse de 24,1% par rapport à la même période en 2019. Selon les exportateurs, de début octobre au 3 janvier, les arrivages de fèves aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont totalisé 1,124 Mt, là aussi en recul de 4,9% par rapport à la même période la campagne dernière. D’importants volumes seraient toujours dans les fermes et la faiblesse de la demande font que des planteurs déclarent vendre leur cacao à FCFA 900-950 le kilo, soit en-deçà du prix minimum garanti qui a été fixé pour cette campagne à FCFA 1 000. En outre, s’il a moins plu ces derniers jours, l’humidité demeure bonne dans les zones de plantation et la récolte intermédiaire s’annonce belle avec des volumes qui devraient être supérieurs à ceux enregistrés l’année dernière.

Les volumes exportés de produits semi-finis du cacao en Côte d’Ivoire, essentiellement la poudre et le beurre, ont, en revanche, grimpé de 38,2%, à 79 149 t.

CAFÉ

Le café démarre, à l’instar du cacao, l’année en berne, avec un Robusta qui est passé de $ 1 386 la tonne le 31 décembre à $ 1 336 hier soir, tandis que l’Arabica glissait à New York de $ 1,2825 la livre (lb) à $ 1,211.

Sur l’année calendaire, la première échéance sur le marché à terme de New York de l’Arabica aura glissé de 1,1% alors que la récolte brésilienne a été pléthorique mais avec en toile de fond la perspective de baisse des volumes la campagne prochaine, suivant en cela le cycle végétatif bisannuel du caféier. Ceci dit, au Brésil, le consultant caféier Pharos a souligné que les pluies en décembre avaient été de 5% supérieures à la moyenne sur ce mois ces 5 dernières années, ce qui améliorerait les perspectives de récolte sur 2021.

Le cours du Robusta, quant à lui, est demeuré quasiment inchangé sur l’année 2020.

En ce début d’année, ce sont la hausse chaque jour cette semaine des stocks certifiés (essentiellement avec des cafés du Brésil) et la baisse de la monnaie brésilienne, le real, qui pèsent sur le marché, les deux étant synonymes d’une offre abondante.

On a relevé peu d’activités sur les marchés asiatiques en ce début d’année, le Vietnam enregistrant une faible demande et l’Indonésie ne disposant que de peu de stocks de marchandises. Les prix proposés aux planteurs des Central Highlands au Vietnam ont été en nette baisse par rapport à la semaine dernière, reflétant la tendance à Londres, à 32 200-32 600 dongs ($ 1,40-1,44) le kilo contre 33 200 dongs fin décembre. Les traders ont offert à l’export le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, avec une prime de $ 90 à $ 100 la tonne par rapport au contrat mars contre $ 135 à $ 145 une semaine auparavant.

En Indonésie, les primes proposées ont oscillé entre $ 230-275 la tonne sur le contrat mars et $ 270-280 sur avril contre respectivement $ 230 et $ 270 la dernière semaine de décembre. Cette hausse de s’explique par la volonté des traders de compenser la remontée de 1% environ de la roupie cette semaine face au dollar, ce qui affecte la demande. A noter la baisse de 11% en décembre par rapport à décembre 2019, à 15 300 t, des exportations de Robusta de la province de Lampung à Sumatra.

Quant à la Côte d’Ivoire, ses exportations de café Robusta ont chuté de 36,1% sur les 11 premiers mois de l’année calendaire, a indiqué hier les statistiques provisoires portuaires, totalisant 62 921 t.

Sur l’ensemble de l’année 2020, la Colombie a produit 13,9 millions de sacs de 60 kg d’Arabica, selon la Fédération nationale du café, en baisse de 6% sur 2019 (14,8 Ms) et en-deçà des attentes. Au Brésil, les exportations de café vert en décembre ont atteint 254 552 t contre 189 831 t un an avant.

En Amérique centrale, la filière au Costa Rica a enregistré un essor réel en 2020, du moins à partir de juin : sur les 7 derniers mois de l’année, ses ventes à l’international ont grimpé de 18%. Quant aux trois premiers mois de la campagne 2020/21, la hausse a été de 45%, à 88 606 sacs.

Pour sa part, le Honduras manque de manque de main d’œuvre pour sa filière café sur la période novembre à avril, mois de récolte de l’Arabica dans ce pays. L’Institut national du café a lancé un appel pour recruter 350 000 Honduriens et frontaliers qui pourraient toucher entre $ 12,40 à $ 20,60 par jour. Rappelons que le pays est le principal exportateur de café d’Amérique centrale ; il a considérablement développé sa caféiculture ces dernières années qui est sa première source de recettes d’exportation.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a gagné 11,5% en 2020 avec la reprise de la demande chinoise suite au redémarrage de son secteur automobile mais aussi un marché déficitaire. Hier, les cours sur l’Osaka Exchange ont clôturé à un plus haut de trois semaines à 245 yens ($2,37) soutenus par le marché de Shanghai alors que le gouvernement a déclaré l’Etat d’urgence à Tokyo en raison d’une hausse des cas de contamination au coronavirus. Ils se sont établis à 227,5 yens le 30 décembre. Sur les marché de Shanghai, les cours ont clôturé à 14 875 yuans ($ 2 304) la tonne contre 13 770 yuans.

Le Cambodge a exporté 340 000 tonnes de caoutchouc en 2020, en hausse de 20% par rapport à 2019, et généré $459 millions selon le ministère de l’Agriculture, des forêts et de la pêche. Le Cambodge dispose d’une superficie de 401 914 hectares de plantations d’hévéas, dont 60 %pour l’hévéa industriel et 40% pour les plantations d’hévéas domestiques. Le Royaume exporte principalement vers la Malaisie, le Vietnam, Singapour et la Chine.

En Inde, l’État de l’Assam, l’une des régions non traditionnelles en culture du caoutchouc dans le nord-est du pays, va lancer un important programme de plantation de caoutchouc avec le soutien solide de l’industrie de fabrication de pneus automobiles du pays. L’industrie indienne pneumatique investira $150 millions (11,0 milliards de roupies) pour planter des hévéas sur une superficie de 200 000 ha au cours des cinq prochaines années, selon Jom Jacob, analyste de l’industrie du caoutchouc.

La production nationale de caoutchouc naturel couvre environ 57% de la demande de caoutchouc dans le pays en 2019. Le pays a dû importer 601 000 tonnes en 2018 et 487 000 tonnes en 2019 pour répondre à la demande croissante du secteur manufacturier national, dans un contexte de contraintes liées à l’augmentation de la production dans les États traditionnels.

Le Vietnam a exporté plus de 1,75 million de tonnes de caoutchouc en 2020 pour une valeur de $2,38 milliards, soit une hausse de 2,8% en volume et de 3,5% en valeur par rapport à 2019, selon le ministère de l’Industrie et du Commerce.

Côté entreprise, le groupe français de pneumatique Michelin va supprimer jusqu’à 2 300 postes en France, soit 10% de ses effectifs, “d’ici trois ans”, sans départs contraints et sans fermeture de sites. Le fabricant vise “une amélioration de sa compétitivité pouvant aller jusqu’à 5% par an” pour les activités tertiaires et pour l’industrie. Soumis à la concurrence des pneus à prix cassés, le groupe a déjà supprimé près de 1 500 postes depuis 2017 et a a également fermé les sites de La Roche-sur-Yon et Bamberg en Allemagne.

La Côte d’Ivoire a exporté 1 084 747 tonnes de caoutchouc naturel sur les 11 premiers mois de l’année 2020, en hausse de 35,2% par rapport à 2019, selon les données provisoires des ports.

COTON

Après le redressement spectaculaire des cours du coton au fil de l’année 2020 où ils ont gagné 12,5%, l’année 2021 démarre positivement avec une clôture hier à 79,76 cents la livre contre 78,2 cents le 31 décembre suite à demande dynamique, l’anticipation d’une nouvelle réduction de la production de coton et des stocks lors du prochain rapport mensuel WADSDE de l’USDA et toujours la faiblesse du dollar.

Les subventions mondiales au coton se sont élevées à $8 milliards en 2019/20, en hausse de 39 % par rapport à $5,4 milliards octroyés en 2018/19, selon les estimations du Comité consultatif international du coton (ICAC). Une aide qui est la deuxième plus importante depuis 1997/98 se situant en dessous du maximum atteint en 2014/15 à $10,7 milliards (Lire : Les subventions mondiales au coton ont grimpé de 39% en 2019/20).

En Inde, le département américain de l’Agriculture (USDA) estime la production de coton s’élèvera à 29,3 millions de balle (480 livres) en 2020/21, soit un montant similaire à 2019/20 (29,3 millions de balles). Les prix du coton se sont améliorés en raison de la forte demande d’exportation de coton brut et de fil de coton. Les agriculteurs continuent de livrer leur récolte au programme d’achat du gouvernement dans le cadre du programme de prix de soutien minimum (MSP). Les prix courants du coton graine, en hausse de 21% depuis la le début de la campagne de commercialisation (octobre/septembre), restant néanmoins inférieurs aux niveaux du MSP.

L’USDA indique que les stocks invendus détenus par les agences gouvernementales et les négociants privés sont estimés à 9,4 millions de balles, selon des sources commerciales. Globalement, les stocks de clôture de 2020/21 devraient s’élever à 20,282 millions de balles.

La consommation des usines s’est améliorée au fil de l’année mais reste limitée à 23 millions de balle en raison d’une demande modérée sur le marché intérieur. En revanche, la demande d’exportation est dynamique. Sur l’ensemble de 2020/21, les exportations devraient atteindre 4,8 millions de balles, en hausse de 50% par rapport à 2019/20.

La Côte d’Ivoire a exporté 283 148 tonnes de coton sur les 11 premiers mois de l’année 2020, en en baisse de 25% par rapport à 2019, selon les données provisoires des ports. Le principal port d’Abidjan est également le principal point d’exportation du coton produit au Mali et au Burkina Faso.

Côté entreprises, la chaîne britannique de supermarchés Marks & Spencer s’est engagée à ne pas utiliser dans les vêtements qu’elle vend du coton provenant de la région chinoise du Xinjiang. «M&S devient l’une des premières entreprises à signer formellement l’Appel à agir sur les abus des droits humains : engagement des marques à sortir de la région ouïghour du Xinjiang», écrit le groupe mercredi dans un communiqué sur son site internet. 

HUILE DE PALME

Après avoir été l’une des matières premières agricoles les plus performantes en 2020 avec un gain de 18%, l’huile de palme poursuit sur sa lancée avec un bond de 6% en janvier pour clôturer jeudi à un plus haut depuis près d’une décennie à $3 817 ringgits ($945,97) la tonne contre 3 602 ringgits le 31 décembre. Mais, ils ont légèrement fléchi avec les annonces d’un report de la mise en œuvre de leur programme de biodiesel tant pour la Malaisie (mandat B20 de six mois au début 2022) que l’Indonésie (mandat B40 au delà de 2022). De plus, si les stocks en Malaisie se situeraient en décembre à leur plus bas niveau depuis 13 ans, tombant en dessous de 1,2 million de tonnes (Mt) selon un sondage de Reuters ceux de l’Indonésie sont estimés à la fin 2020 à 7,33 Mt, contre 4,57 Mt en 2019, selon Togar Sitanggang, vice chairman of the Indonesian Palm Oil Association (Gapki).

Les cours de l’huile de palme devraient demeurer élevés au 1er trimestre 2021 estiment les principaux analystes. Tandis que l’offre devrait être encore contrainte, le complexe des oléagineux devrait apporter aussi un soutien à court terme. Mais l’approvisionnement en huile de palme devrait s’améliorer au second semestre avec notamment une moindre pression sur la main d’œuvre, en particulier en Malaisie, et de meilleures conditions météorologiques, tandis que la mise en œuvre du programme de biodiesel B30 en Indonésie a été retardée par la chute des prix du pétrole suite à la Covid-19 et une baisse de la demande. De plus, la production mondiale d’oléagineux devrait progresser en 2021. En outre, les critiques sur de l’huile de palme pour son impact sur les forêts tropicales mais aussi pour les violations des droits humains sont croissantes (Lire : Le géant de huile de palme Sime Darby interdit aux Etats-Unis).

En Malaisie, les stocks d’huile de palme devraient rester faibles en 2021 en raison de la forte demande de la Chine et de la baisse des droits d’importation indiens dans un contexte de faible progression de la production, a déclaré mardi le Conseil malaisien de l’huile de palme (MPOC). “Les perspectives du marché de l’huile de palme malaisienne en 2021 semblent bonnes malgré la pandémie”, a déclaré Kalyana Sundram, directrice générale du MPOC lors d’une conférence virtuelle. L’approvisionnement mondial en huile de palme devrait être serré cette année en raison des fortes pluies causées par La Nina. Le MPOC prévoit que la production malaisienne s’élèverait à 19,6 millions de tonnes (Mt) en 2021 contre 19,4 Mt en 2020. L’Indonésie, rival et principal producteur, devrait produire 45 Mt d’huile de palme brute en 2021, contre 43 Mt l’année dernière, a ajouté Kalyana Sundram. Cependant, les exportations indonésiennes chuteront de 500 000 tonnes car ses prélèvements et droits d’exportation plus élevés rendront l’huile de palme malaisienne plus attrayante estime Kalyana Sundram. Les exportations malaisiennes en grimperont à 4,5 Mt en 2021 contre 3,7 Mt en 2020. Une situation qui devrait soutenir les prix en 2021. Le MPOC prévoit que le prix de référence de l’huile de palme brute en Malaisie atteindra en moyenne 3 217 ringgits ($802,44) la tonne pour 2021, contre 2 700 ringgits ($673,48) en 2020. Toutefois, un bémol se situe dans le lobbying croissant contre l’huile de palme, en particulier dans l’Union Européenne, troisième client de la Malaisie.

Côté entreprises, Nestlé France annonce le lancement en janvier d’une pâte à tartiner, Nestlé Dessert, qui a la particularité de ne pas contenir d’huile de palme.

RIZ

Alors que la demande en riz est dynamique, le marché mondiale du riz est aux prises avec des perturbations logistiques dans les principaux ports d’approvisionnement. C’est particulièrement vrai en Inde où les prix en hausse mais demeurant compétitifs suscitent une forte demande d’exportation (Lire : L’Afrique va subir les conséquences de la ruée mondiale sur le riz indien). 

En Inde, le riz étuvé 5% a grimpé à $383 et $390 la tonne cette semaine, contre $381-$387 la semaine dernière. “Nous augmentons les prix compte tenu de l’appréciation de la roupie“, a déclaré Himanshu Agarwal, directeur exécutif de Satyam Balajee, le plus grand exportateur de riz de l’Inde, ajoutant que les prix restent compétitifs même après la hausse des prix. La roupie indienne a atteint un sommet de 4 mois cette semaine, réduisant la marge des commerçants sur les ventes à l’étranger. La demande en riz indienne est en forte hausse alors que le pays est, comme la Thaïlande, confronté à un manque problème aigue de logistique. Face à de prix locaux atteignant un sommet de 9 ans, le Vietnam a commencé à acheter du riz à l’Inde pour la première fois depuis des décennies. Le Bangladesh, qui pourrait importer jusqu’à 2 millions de tonnes en 2020/21 suite aux inondations, se tourne également vers l’Inde. Il aurait approuvé l’achat de 150 000 tonnes de riz à la société d’État indienne Nafed.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés inchangés par rapport à la semaine dernière, à $500-$505 la tonne mais demeurent très élevés. “Le commerce est très lent en raison de la faiblesse des approvisionnements intérieurs“, a déclaré un négociant basé dans la province du delta du Mékong à An Giang, ajoutant que les acheteurs attendent la récolte hiver-printemps qui culminera à la fin de février ou au début de mars.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont atteint $515-$520 la tonne contre $510-$516 la semaine dernière. La demande de riz thaïlandais n’a pas repris en grande partie en raison du baht élevé, ce qui a conduit à des prix à l’exportation plus élevés que les offres du Vietnam et de l’Inde. Le volume des exportations de riz en 2020 devrait atteindre un plus bas en deux décennies. Jusqu’en novembre, elles se sont élevées à 5,1 millions de tonnes, en recul de 28% par rapport à la même période en 2020, selon le ministère du Commerce. Et 2021 ne s’annonce guère sous de meilleurs auspices alors que le pays fait face à des problèmes de logistiques qui pourraient durer jusqu’à six mois.

Les commerçants prévoient que les ventes deviendront plus difficiles avec les approvisionnements frais arrivant sur les marchés vietnamiens, ce qui pourraient faire baisser leurs prix, tandis que la Thaïlande a déjà dépassé son pic de production pour 2020/21 en novembre. Cependant, la demande de riz parfumé au jasmin de qualité supérieure en Thaïlande est solide, selon les exportateurs.

SUCRE

Le sucre démarre l’année en fanfare ! Le roux a terminé hier soir sur le marché à terme de New York à 15,60 cents la livre (lb) contre 15,49 cents le 31 décembre. Surtout, il a grimpé en cours de séance hier pour toucher un pic de 16,33 cents, son niveau de prix le plus élevé depuis mars 2017. A Londres, si le sucre blanc a terminé en baisse sur la seule séance d’hier, il n’a pas à pâlir de sa performance sur la semaine face au roux, clôturant hier soir à $ 432,80 la tonne contre $ 420,90 le 31 décembre.

Sur l’année calendaire 2020, la première position sur le marché mondial du sucre roux aura gagné 15,4%. Ceci est le reflet du marché mondial qui a basculé dans un déficit important, estimé mi-novembre par l’Organisation internationale du sucre (OIS) 3,5 Mt sur la campagne actuelle 2020/21 contre une estimation antérieure de -724 000 t, notamment en raison de la baisse de production anticipée en Thaïlande.

Les fonds de pension témoignent d’un fort appétit pour le maïs -dont les prix sont au plus haut depuis 2014- et le sucre, tous deux ingrédients majeurs dans la fabrication d’éthanol.

Ceci dit, cette belle hausse des cours mondiaux ajoutée à la décision tant attendue du gouvernement de réallouer des subventions à l’exportation de sucre ($ 79,53 la tonne), conduit les opérateurs chez le géant asiatique à signer à tour de bras des contrats à l’exportation, souligne Reuters. Or, rappelons que le sucre abonde chez le géant asiatique ! Depuis le 1er octobre, les raffineries auraient signé des contrats pour exporter 1,5 Mt sur la campagne 2020/21 notamment à l’Indonésie -depuis sa modification de normes sur la pureté du sucre importé, au Sri Lanka, à l’Afghanistan et aux pays africains, notamment du sucre blanc. Globalement, les contrats ont été conclus au prix de $ 375 à $ 395 la tonne FOB.

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