La plus forte hausse de consommation de café serait en Afrique en 2020/21, selon l’OIC

 La plus forte hausse de consommation de café serait en Afrique en 2020/21, selon l’OIC
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Selon l’Organisation internationale du café (OIC), si la production africaine devait légèrement décliner de 0,8% à 18,54 millions de sacs de 60 kg (Ms) en 2020/21, elle resterait largement suffisante pour que le continent soit autosuffisant puisque sa consommation est attendue, certes en hausse de 1,8%, mais à 12,24 Ms. A noter que c’est en Afrique où la hausse de la consommation, cette campagne, devrait être la plus forte au monde.

Mais regardons en détail les chiffres de l’OIC publiés dans son dernier bulletin mensuel.

C’est l’Ouganda -premier producteur et exportateur de Robusta d’Afrique- qui devrait être le meilleur performer continental cette campagne avec une hausse de 2% attendue de sa production à 5,62 Ms. L’Ethiopie, berceau du café, n°1 africain par sa production et sa consommation et n°5 mondial parmi les producteurs, enregistrerait une progression de 0,4% à 7,38 Ms de sa récolte grâce à une meilleure pluviométrie et l’entrée en production de nouveaux caféiers.

Quant à la Côte d’Ivoire, n°3 africain et n°2 africain du Robusta, sa production chuterait de 8%, selon l’OIC, à 1,78 Ms.

Une production mondiale en hausse de 1,9%

Au niveau mondial, la production augmenterait de 1,9% à 171,9 Ms en 2020/21 après avoir baissé de 0,9% à 168,68 Ms en 2019/20. Une hausse attendue qui serait le résultat de la bonne performance des Arabica dont la production est attendue en hausse de 5,2% à 101,88 Ms, toujours grâce au Brésil, alors que celle de Robusta baisserait de de 2,6% à 70,02 Ms, essentiellement à cause de la mauvaise performance du Vietnam.

Le bond caféier viendrait donc d’Amérique du Sud que l’OIC voit en progression de 4,4% sur 2020/21 à 84,54 Ms, soit 49,2% de la production mondiale. Sans surprise, c’est le Brésil qui fait exploser les plafonds avec 69,58 Ms attendus durant l’actuelle campagne, en hausse de 12,5% par rapport à 2019/20. Ses exportations sur les 9 premiers mois de sa campagne 2020/21 ont augmenté de 13,1% à 34,53 Ms.

La récolte en Asie et Océanie baisserait de 0,4% en 2020/21, à 49,27 Ms, avec une chute attendue de 4,9% au Vietnam, à 29 Ms. Mais la production en Indonésie, grand producteur de Robusta aussi, progresserait de 5,1% à 12,27 Ms ; ses exportations durant les 11 premiers mois de sa campagne 2020/21 ont bondi de de 11,2% à 5,54 Ms. Quant à l’Inde, également producteur de Robusta, après avoir chuté de 19,4% les trois précédentes campagnes, sa production grimperait de 14,7% en 2020/21, à 5,7 Ms grâce au retour de bonnes pluies.

En Amérique centrale et au Mexique, pays des Autres Arabica Doux, la production demeurerait stable en 2020/21, à 19,54 Ms.

Un excédent attendu à 5,27 Ms

Côté consommation mondiale, elle aurait baissé de 2,4% durant cette année covidée 2019/20, à 164,53 Ms après avoir augmenté de 4,4% en 2018/19, à 168,49 Ms. L’OIC estime que la demande progresserait tout de même de 1,3% à 166,63 Ms en 2020/21 malgré la poursuite des mesures de distanciation sociale.

C’est donc en Afrique où la consommation devrait enregistrer la plus forte hausse en 2020/21, même si les volumes demeurent inférieurs aux autres régions du monde. Ainsi, les Africains augmenteraient de 1,8% leur consommation de café à 12,24 Ms, face à +1,4% en Asie et Océanie à 36,5Ms, +1,2% en Europe à 54,35 Ms, +1,4% en Amérique du Nord à 30,99 Ms, +1% en Amérique du Sud à 27,18 Ms et +0,2% en Amérique centrale à 5,36 Ms.

La révision à la hausse des prévisions de production mondiale face à un redressement limité de la consommation conduirait à un excédent de 5,27 Ms sur 2020/21, estime l’OIC. Ceci limiterait la hausse du prix du café sauf si la consommation devait reprendre plus rapidement qu’escomptée. Rappelons qu’il y a un an, en janvier 2020, avant la propagation du coronavirus, la campagne 2019/20 était attendue déficitaire de 0,63 Ms alors qu’elle s‘est avérée excédentaire de 1,24 Ms. Nous serions donc face à deux campagnes consécutives excédentaires dont une importante, celle en cours.

Sur le seul mois de janvier, l’OIC note un prix du café en hausse de 0,9% en janvier, atteignant une moyenne de 115,73 cents la livre (lb). Toutefois, le Robusta n’en a pas profité puisqu’il a baissé de 1,8% à 70,71 cents en moyenne, contrairement au segment des Arabica. Parmi ces derniers, ce sont les Autres Doux qui ont remporté la palme de la hausse, de l’ordre de 1,8% à 160,69 cents, tandis que les Colombie Doux gagnaient 1,7% à 173,42 cents et les Brésil Nature 1,5% à 116,69 cents. C’est le grand écart entre les prix des Colombie Doux et les Autres Arabica Doux, de l’ordre de 12,73 cents, son plus important écart depuis juin 2012 lorsqu’il était de l’ordre de 15,98 cents.

Quant au commerce mondial du café, il démarre plutôt bien la campagne 2020/21 avec une hausse de 6,1% des exportations sur les trois premiers mois de la campagne 2020/21, soit d’octobre à fin décembre, à 31,59 Ms. Mauvaise nouvelle pour le Robusta, ses expéditions ont chuté de 6,8% sur ce trimestre à 10,64 Ms alors que celles des Arabica ont bondi de 14,1% à 20,95 Ms.

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