Mambo : Le “marché du coton devrait rester bien orienté”, malgré tout…
Une fois n’est pas coutume, nous reproduisons dans son intégralité la lettre hebdomadiaire de marché de Mambo Commodities sur le marché du coton.
“La guerre en Ukraine charrie son flot de dévastations, de morts et de chaos. L’Europe a pour la première fois son destin en main en étant en première ligne et en multipliant les sanctions à l’encontre de la Russie aux cotés des États Unis. A ce stade nul ne sait si les mesures prises pourront arrêter la spirale infernale qui s’est enclenchée. Les mesures de rétorsions sont massives mais peuvent avoir des effets « boomerang » différents pour chacun des Etats de la coalition notamment en matière énergétique. La hausse de toutes les matières premières stratégiques est massive. On reparle d’un baril de pétrole à $ 200 et les cours des céréales battent des records. L’inflation est maintenant attendue « consistante » dans beaucoup de pays. Alors que depuis quelques semaines l’embellie économique était incontestable, le coup d’arrêt risque d’être brutal, tandis que l’Amérique a retrouvé le plein emploi et que le Dollar sur fond de confrontation atomique, est tous les jours plus ferme face à l’Euro.
“Dans ce contexte notre marché du coton connait des mouvements violents pendant que la demande reste forte et les bases toujours plus fermes. L’offre commence à être moins abondante et il est patent que les filatures ont besoin de coton pour des embarquements rapprochés partout en Asie. Les chiffres des ventes de cotons US sont toujours soutenus même si les embarquements restent poussifs.
“La nouvelle récolte devrait réserver des surprises compte tenu notamment des prix des engrais qui ne cessent de progresser. Les prix de la potasse sont particulièrement à suivre quand on sait que les plus grands producteurs sont maintenant sous sanctions. Les cours de l’urée progressent jour après jour et entrainent les couts de production vers des sommets. L’arbitrage entre coton et céréales, maïs ou colza sera crucial pour les prix.
“Sur le front du fret, la situation reste préoccupante tant les prix augmentent et le service se dégrade. L’insécurité de la navigation en mer Noire et en mer d’Azov a contraint nombre de compagnies maritimes à suspendre leurs activités sans que de nouvelles capacités soient re-ventilées sur les zones qui en manquent cruellement.
“La météorologie commence également à occuper les esprits avec la sécheresse sur une partie du globe et des pluies torrentielles sur d’autres. Mais on peut légitimement s’interroger sur la consommation de produits textiles quand une pluie de bombes s’abat sur les esprits. Nombre de grandes marques cessent déjà leurs activités en Russie à l’instar de Zara qui ferme plus de 400 enseignes.
“Dans ce contexte, notre marché du coton devrait rester bien orienté.”
