Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 7 septembre 2021

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 7 septembre 2021
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L’actualité des énergies renouvelables cette semaine est très riche ! Parmi les sujets abordés on compte la création de nouvelles centrales solaires, l’annonce de nouveaux investissements, la numérisation de mini-réseaux, l’exposition d’innovations et de nouvelles formations… entre autres ! Près de 6 pays sont concernés par cette actualité : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Mauritanie et le Sénégal. Mais avant d’évoquer cela plus précisément, observons une petite parenthèse sur l’actualité internationale.

AIE   G5SAHEL  BENIN  BURKINA FASO  COTE D’IVOIRE  GHANA  MAURITANIE  SENEGAL

L’Agence internationale de l’énergie procède à un virage stratégique

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) révise ses principes en publiant le rapport « Net Zero by 2050 » qui dévoile une feuille de route pour assurer un système énergétique mondiale neutre en carbone d’ici 2050. Alors que l’AIE est créée au lendemain du premier choc pétrolier -en 1974- pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’OCDE en énergie fossiles, l’institution évolue et préconise désormais d’en cesser l’extraction pour stimuler le développement des énergies renouvelables. Le média Ideas4development évoque « un véritable virage stratégique pour l’institution ». Néanmoins, les récentes nouvelles venues des Etats-Unis ne prêtent pas à l’optimisme. En effet, le gouvernement prévoit d’ouvrir plus de 320 000 km² dans le golfe du Mexique à l’exploration pétrolière et gazière…

Dans le même temps, ce virage vers les énergies renouvelables ne doit pas faire oublier le besoin d’utiliser des ressources minérales pour mettre en valeur ces énergies et pour construire des batteries notamment. Une question qui fait l’objet d’un second rapport de l’AIE nommé « The Rôle of Critical Minerals in Clean Energy Transitions » dans lequel l’institution souligne le rôle essentiel des ressources minérales ainsi que leurs quantités limitées et leurs localisations restreintes à quelques pays bien précis. Une situation qui poursuit le phénomène de dépendance dans le secteur énergétique mondial. A suivre.

Le G5 Sahel peaufine la feuille de route de l’initiative Desert to Power

Ca se précise ! Les ministres de l’énergie des pays du G5 Sahel ont validé jeudi dernier la feuille de route régionale de l’initiative Desert to Power. Au cours de la réunion en visioconférence, les ministres ont fait le point sur les efforts de mobilisation des ressources et ont examiné les moyens d’accélérer la réalisation de l’initiative de la Banque africaine de développement. La feuille de route est structurée autour de 4 priorités : la production et le stockage d’énergie à grande échelle, l’intégration des réseaux des pays du G5 Sahel, la programmation pan-sahélienne hors-réseau, et l’hybridation des centrales thermiques. Rappelons que le projet Desert to Power vise à déployer dans 11 pays de la bande sahélienne près de 10 000 MW d’énergie solaire photovoltaïque à l’horizon 2030 pour 250 millions de personnes.

BENIN

Bientôt la fin des coupures d’électricité ! Le fournisseur américain de technologie de compteur intelligent et d’analyse de réseau, SparkMeter, reçoit une subvention de $ 1 million de l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) pour numériser la gestion des mini-réseaux verts du pays et permettre une gestion à distance des réseaux. L’exploitation de ce système revient à la société béninoise Sherlock Grids SAS, une coentreprise mise en place par le béninois PowerOn et Akuo Energy Africa, filiale de Akuo Energy. La numérisation permettra l’automatisation du système, si bien que la connexion des centrales entre-elles sera complétée par la mise en œuvre d’un système intelligent qui stabilisera le réseau électrique et limitera les coupures d’électricité.

BURKINA FASO

Les Burkinabès innovent et rendent compte des progrès dans la recherche solaire ! L’institut supérieur des technologies (IST Ouaga 2000) a ouvert ses portes au public samedi dernier afin de rendre compte de ses recherches et ses réalisations. L’exposition est également motivée par l’espoir que les autorités s’intéressent à ces innovations. Parmi les réalisations, on y trouve exposé : « le tracker solaire », « la couveuse automatique solaire », « le combustible bio », « la plumeuse électrique de volaille », etc. On y trouve également un panneau solaire mobile, plus petit qu’à l’accoutumé mais plus performant grâce à une capacité de mouvement qui oriente le module en fonction de la position du soleil. Que d’innovations !

Ailleurs dans le pays, l’African Infrastructure Investment Managers (AIIM) vient d’acquérir une part minoritaire (22 %) du capital du groupe Sodigaz APC, une société burkinabaise dont la principale activité est la distribution de bouteille de gaz. A travers cet investissement, AIIM entend diversifier la production de Sodigaz et « fournir une énergie durable dans la région » souligne le directeur des investissements de AIIM, Patrick Kouamé.

COTE D’IVOIRE

C’est une découverte majeure. Le gouvernement ivoirien a annoncé la découverte d’un gisement de pétrole et de gaz naturel situé à 1,2 km en profondeur et à 60 km des côtés ivoiriennes, à proximité de la frontière avec le Ghana. Les premières estimations des réserves du gisement s’élèvent à 1,5 milliard et 2 milliards de barils de pétrole brut. De nos jours, le pays produit 36 000 barils quotidiennement. Concernant le gaz, les estimations du volume sont comprises entre 1 800 et 2 400 milliards de pieds cubes. Sur le réseau social Twitter, le président Alassane Ouattara annonce « De belles perspectives pour la production pétrolière et gazière dans les années à venir ».

Rappelons que le gouvernement souhaite opérer à un mix énergétique composé de 58 % d’énergie thermique et 42 % d’énergie renouvelable d’ici 2030. Parmi le volet des EnR : 26 % d’hydroélectricité, 16 % d’énergie solaire et de biomasse (Lire : Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 25 août 2021).

GHANA

La demande en énergie solaire des industriels croît au Ghana. La société d’investissement suédoise Trine s’engage à investir € 5 millions dans Solarise Africa, une société sudafricaine qui finance et installe des systèmes solaires photovoltaïques en faveur des commerçants et des industriels. L’objectif de cet investissement est de permettre à Solarise Africa de financer son expansion sur le continent. Ainsi, ce financement favorise de financement de 5 projets solaires en Afrique du Sud et au Kenya ainsi que la délivrance d’énergie pour des industriels situés au Rwanda, en Ouganda et… au Ghana ! Selon la société suédoise, la demande en énergie solaire croit dans l’ensemble de ces pays, notamment à cause de la hausse du coût des produits pétroliers.

MAURITANIE

Bientôt une nouvelle centrale solaire en Mauritanie ? Tasiast Mauritanie Limited SA, filiale de l’exploitant minier canadien Kinross, prévoit d’installer une nouvelle centrale solaire hybride sur le site de sa mine d’or, située à Tasiast à 300 km au nord de Nouakchott. Cette centrale -dont on ne connait encore ni la puissance ni le montant budgétisé- devrait alimenter en énergie les bâtiments de l’exploitation et la mine. L’étude de faisabilité du projet est confiée à la firme allemande Suntrace et demeure toujours en cours de réalisation. Une fois terminé, le projet sera soumis à l’approbation du gouvernement mauritanien. Affaire à suivre !

SENEGAL

Le Sénégal poursuit sa course vers le développement solaire ! L’entreprise sénégalaise Grande Côte Opérations (GCO), filiale du français Eramet, exploitante d’une mine de zircon à Diogo, annonce la signature d’un accord avec la société d’investissement CossBoundary Energy pour la construction d’une centrale solaire hybride de 13 MW et de 8 MW de stockage, destinée à la production de sables minéralisés. Plus largement, la société CrossBoundary assure le design, la construction et l’exploitation de la centrale pour une durée de 15 ans. La centrale devrait être mise en service au début de l’année 2023. Ce n’est pas la seule centrale à pointer le bout de son nez…

Comme nous l’annoncions il y a quelques mois, l’entreprise françaises spécialisée dans l’énergie solaire photovoltaïque Tysilio va installer une centrale solaire de 60 kW dans le domaine agricole communautaire de Sédhiou, dans le sud du pays, d’ici la fin de l’année 2021 (Lire : Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 21 juillet 2021). De nouvelles précisions sont à noter, la centrale solaire appelée « Tysilio Solar Station » dispose de tables photovoltaïques indépendantes les unes des autres, qui permettent à la centrale de s’installer selon différentes configurations possibles et s’adapte plus facilement aux contraintes du terrain. Elle dispose d’un système de stockage par batterie de 60 kWh. Notons que ce projet voit le jour grâce au soutien du dispositif FASEP -Fonds d’études et d’aide au secteur privé- du gouvernement français.

Ailleurs dans le pays, une vingtaine de jeunes du village de Baralé Ndiaye vont bénéficier d’une formation de six mois en électricité solaire, financée par le Fonds de financement professionnelle et technique (3FPT). Le choix de la localité Baralé se justifie par la présence de deux centrales solaires dont aucun jeune des environs ne peut prétendre à y travailler, faute de compétence. Ainsi ce programme de formation devrait mettre un terme à cet état de fait et permettre à quelques jeunes des populations locales de prétendre à un travail dans les industries solaires à proximité.

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