L’UEMOA veut contrer le désintérêt des consommateurs pour les produits locaux

 L’UEMOA veut contrer le désintérêt des consommateurs pour les produits locaux
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Consommer local, une petite musique que l’on entend un peu partout à travers le monde. Et l’Afrique n’y échappe pas. Mardi, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a lancé la première édition du « mois d’octobre, mois du consommer local » au sein des huit Etats membres. Une initiative qui ambitionne de contrer le désintérêt croissant des consommateurs de l’Union pour les produits locaux, voir communautaires, affirme le président de la Commission de l’Uemoa, Abdallah Bourema, précisant que « ce désintérêt pour les produits locaux constitue un véritable obstacle à la compétitivité́ des entreprises de l’Union qui n’arrivent pas à tirer suffisamment profit du vaste marché estimé à plus de 120 millions de consommateurs que représente notre Union ».

Lors du Food Temple sur la cuisine africaine (Lire : Le Carreau du Temple à Paris, à l’heure de la cuisine africaine), qui s’est déroulé le mois dernier à Paris, le chef camerounais Christina Abégan incitait les Africains à redécouvrir leurs produits, à se les réapproprier et à délaisser les produits importés souvent mauvais pour la santé. Des importations de produits alimentaires croissantes en Afrique de l’Ouest et qui le seront dans les années à venir (Lire : La dépendance de l’Afrique aux importations de produits alimentaires va se creuser d’ici à 2029). De même, l’entrepreneuse malienne Aïssata Diakité soulignait combien il était difficile de lancer une marque locale quand les consommateurs n’ont toujours vu que des produits importés.

Toutefois, des initiatives sont déjà prises. Ainsi au Burkina Faso,  le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré, également parrain de cette première édition, rappelle que depuis 2016, le gouvernement met en œuvre le « mot d’ordre consommons Burkinbè » . Il se traduit notamment par l’incitation des structures publiques à prioriser les produits locaux dans leurs achats, la labellisation des produits du terroir comme le pagne tissé Faso Dan Fani, le chapeau de Saponé, le pagne Kôkö donda, le beurre de karité, etc. En outre, affirme le ministre, aujourd’hui les cantines scolaires au Burkina Faso utilisent dans leur approvisionnement plus de 75% de produits locaux.

Encourager la consommation de produits locaux est certes louable mais la question est aussi de soutenir l’agriculture, de mener des politiques pour protéger les productions locales des importations – le cas de la poudre de lait est à cet égard révélateur (Lire : Comment développer une filière lait en Afrique de l’Ouest avec des importations de poudre taxées à 5%) –et d’accompagner l’industrie agro-alimentaire et de transformation notamment en rendant accessibles les financements.

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