La facture des importations alimentaires au plus bas en 5 ans

 La facture des importations alimentaires au plus bas en 5 ans
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Après plusieurs escalades de 2007 à début 2011, les prix des denrées agricoles sur les marchés mondiaux sont soit stables, soit en recul, selon le rapport de la FAO, Perspectives de l'alimentation, paru hier. Pourquoi ? Car les niveaux des stocks sont élevés, le prix du pétrole est bas, le dollar a repris de la vigueur, et aucun de ces facteurs ne semble appelé à s'inverser à court terme, même si on ne peut exclure des chocs imprévisibles tels que les impacts sur les récoltes liés au climat.

L'indice FAO des prix des produits alimentaires est tombé en août à son niveau le plus bas en six ans. Il est inférieur de 18,9% par rapport à il y a un an. “Le message qui ressort ici est que statistiquement, les dernières indications laissent entrevoir une tendance à la baisse des prix et de la volatilité”, affirment Adam Prakash et Friederike Greb, deux spécialistes des produits de base à la FAO.

Les céréales de base sont au cœur de la tendance à la baisse des prix, suite à plusieurs années de bonnes récoltes à l'échelle mondiale ainsi qu'à la constitution de stocks à des niveaux record. Compte tenu des prélèvements, les stocks céréaliers s'établiront à 638 millions de tonnes (Mt) à la clôture de la campagne de 2016, en recul de 4 Mt par rapport à leur niveau d'ouverture.

Les projections de production céréalière mondiale ont été revues à la baisse, avec 2 534 milliards de tonnes, soit 6 Mt de moins que les prévisions du mois dernier et en repli de 0,9% par rapport au niveau record de 2014. Cela s'explique essentiellement par un fléchissement de la production de maïs aux Etats-Unis, dont les cours ont chuté de moitié depuis juillet 2012.

La facture mondiale des importations alimentaires devrait ainsi diminuer en 2015, s'établissant à $ 1 090 milliards, soit le plus faible niveau en 5 ans, et en recul de près de 20%par rapport au record de 1 350 milliards atteint en 2014. Ce fléchissement, auquel ont contribué les cours des céréales, des produits laitiers, de la viande et du sucre, s'explique également par la baisse des taux de frêt.

Toutefois, il faut considérer que la baisse des prix se répercute sur les revenus des agriculteurs.  La réduction des marges pour les petits exploitants ruraux a de fortes chances d'aboutir à une réduction des investissements à la ferme, rendus en partie responsables des fortes hausses de prix durant la dernière décennie. La faible rentabilité peut aussi nécessiter davantage de mesures d'incitation à l'investissement dans l'agriculture et les services économiques ruraux (crédit, routes, et entrepôts).

Si la production mondiale est solide et les inventaires encore élevés, le volume des échanges internationaux de céréales est désormais estimé à quelque 364 Mt pour la campagne 2015/16 (juillet/juin), en baisse de 2,9% par rapport à la période précédente.

Cette tendance à la baisse découle du blé, principalement à cause de la diminution des importations en Asie – en particulier en Iran – et en Afrique du Nord, et des céréales secondaires, pour lesquelles la demande d'Asie a fléchi, même si l'Afrique et l'Europe devraient accroître leurs importations.

Le commerce de manioc, entre temps, est appelé à augmenter de 19% et  atteindre un record, compte tenu essentiellement de la demande de la Chine pour une matière première moins coûteuse pour l'alimentation animale, l’énergie et le secteur industriel.

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