La Chronique Matières du Jeudi (09 mars 2017)

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La hausse des créations d'emplois aux Etats-Unis en février à fait grimper le dollar car nombre d'observateurs estiment que les conditions sont réunies pour une  hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale dès la semaine prochaine.

Sur les marchés de matières premières, les chiffres du US Commodity Futures Trading Commission publiés vendredi dernier soulignent que les spéculateurs ont considérablement  augmenté leurs position courte, de 7 538 contrats à 37 943 contrats sur la place de New York, leur plus importante positon courte depuis que ces chiffres ont commencé à être recensés en 2006. Une position courte implique que les spéculateurs ne misent pas sur une hausse des prix sur le long terme. Ils ont également réduit leurs positions longues sur le sucre roux et le café arabica, mais l'ont augmenté sur le coton.

CACAO

Le cours du cacao a encore baissé cette semaine, passant de $ 1 955 la tonne sur le marché à terme de New York vendredi dernier, à $ 1 912 à la clôture mercredi. A Londres, la fève est passée de £ 1 605 à £ 1 581 la tonne.

Dans les pays producteurs, en Côte d'Ivoire, les arrivages ont totalisé 1 309 000 tonnes (t) au 5 mars et ce depuis le début de la campagne, le 1er octobre, contre 1 241 000 t sur la même période la campagne dernière, selon les estimations des exportateurs. Les broyeurs ivoiriens, quant à eux, auraient transformé 172 000 t depuis le début de la campagne, le 1er octobre, en hausse par rapport aux 164 000 t sur la même période la campagne dernière. Sur le mois de janvier, 46 000  t de fèves ont été transformées contre 38 000 t en janvier 2016.

La Côte d'Ivoire dont les régions productrices de cacao enregistrent actuellement un temps très sec et chaud, faisant craindre, à l'instar des campagnes précédentes, une baisse de volume et de qualité de la campagne intermédiaire. Une période sèche qui, habituellement, va de la mi-novembre au mois de mars.

Côté entreprise, le géant suisse Nestlé est proche d'un accord avec Cuba pour la création d'une entreprise conjointe afin de construire une usine de $ 50 à 60 millions pour la fabrication de café, biscuits et autres produits alimentaires. En Europe, la vente du broyeur allemand Euromar Commodities, qui a été déclaré insolvable en décembre, serait imminente, rapporte Reuters. Cinq entreprises auraient manifesté un intérêt, dont une entreprise suisse et une malaisienne (lire nos informations http://www.commodafrica).

CAFE

Après 3 jours de baisse, les cours du Robusta ont en définitive terminé en hausse hier soir à Londres, à $ 2 189 la tonne, parti de $ 2 194 vendredi dernier, en symbiose avec l'Arabica en progression aussi à New York, à $ 1,4175 la livre contre $ 1,433 vendredi dernier.

Le n°1 mondial du Robusta, le Vietnam, a exporté 146 000 tonnes (t) en février, soit 2,4 millions de sacs de 60 kg (Ms), en hausse de 4,3% sur janvier, selon les douanes. Un volume, en février, supérieur aux attentes du marché.

Côté Arabica, la Colombie devrait replanter au moins 90 000 ha de caféiers chaque année, soit quelque 10% de sa récolte, pour parvenir à maintenir sa production au-dessus des 14 millions de sacs de 60 kg, selon la Fédération des producteurs. Rappelons que le n°1 mondial de l'Arabica lavé a produit 14,23 Ms l'année dernière, son volume le plus élevé en 23 ans et ce, malgré la sécheresse occasionné par le phénomène météorologique El Niño et une grève des camionneurs qui avait duré 45 jours. Le renouvellement des arbres couteraient $ 23 à 27 millions, a précisé le président de la Fédération Roberto Velez. Notons que le pays a déjà remplace 85 000 de caféiers l'année dernière. Au total, la Colombie enregistre quelque 930 000 ha de caféiers.

En février, le pays a produit 1,29 Ms d'Arabica lavé, en hausse de 18% sur février 2016, selon la Fédération.  Les exportations ont été de 1,18 Ms, en hausse de 7% sur février 2016.

En Afrique, le prix maximum du café au Kenya lors des enchères qui se sont tenues mardi a été en hausse par rapport à la semaine dernière. Le Grade AA s'est venu dans une fourchette allant de $ 95 à 703 les 50 kg contre $ 107 à 523 la semaine précédente. Le Grade AB, pour sa part, a trouvé preneur entre $ 107 et 495 contre $ 87 et 422.

CAOUTCHOUC

Les cours du caoutchouc sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) ont enchaîné deux séances de baisse dans le sillage du marché de Shanghai touchant un plus bas de deux mois et demi mercredi  Ã  258,4 yens ($2,27) le kilo, perdant $11 yens pour le contrat d’août.  Les contrats à terme de Shanghai ont continué de baisser en raison des inquiétudes suscitées par l'augmentation des stocks chez le plus gros consommateur mondiale de caoutchouc. « Les prix du caoutchouc de Tokyo ont apparemment atteint un sommet et devraient diminuer davantage avec l'affaiblissement du marché à terme de Shanghai », a déclaré Hiroyuki Kikukawa, directeur général de la recherche chez Nissan Securities. Les contrats à terme de Shanghai ont subi des pressions en raison de l'augmentation des stocks et des inquiétudes concernant une croissance plus lente de l'économie chinoise, a-t-il ajouté.

Le contrat de mai à  Shanghai a chuté de 835 yuans pour s'établir à 17 780 yuans ($2 574,20) la tonne. La Chine a affiché de façon inattendue un déficit commercial rare en février, les importations ayant augmenté beaucoup plus que prévu suite au boom de la construction, soutenant le minerai de fer, le cuivre le pétrole brut et le charbon.

L’Association des producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC) estime que la production totale de caoutchouc naturel  dans les pays membres de l'ANRPC devrait augmenter de 4,2% en 2017.  Si l'offre devrait progresser dans la plupart des pays en 2017, elle devrait diminuer légèrement en Indonésie. Toutefois, la production a baissé de 2,2% par rapport à l'année précédente au cours des deux premiers mois de 2017, principalement en raison des inondations en Thaïlande du Sud et d'un début inhabituel de chute des feuilles hors saison observé dans les pays producteurs. La baisse de l'offre au cours des deux premiers mois a coïncidé avec une hausse de 3,3% de la demande de la région ANRPC. Les fondamentaux continuent de soutenir le marché observe l’ANRPC et devraient demeurer favorables de mars à mai 2017.

COTON

Mercredi, les cours du coton étaient quasi-inchangés à 78,09 cents la livre pour le contrat de mai, le marché était dans l’attente du rapport sur l’offre et la demande mondiale (WASDE) du département américain de l’Agriculture (USDA).

Les ventes aux enchères de la réserve de coton de la Chine ont démarré lundi. Ce qui a apporté un soutien au marché, les cours se redressant à un plus haut de près de trois ans lundi. La Chine offrira 30 000 tonnes de coton par jour à la vente jusqu'à la fin du mois d'août, selon la Commission nationale de développement et de réforme. « La plupart des entreprises ont de faibles stocks, car elles s'attendent à ce que les prix du coton diminuent avec la vente aux enchères d'Etat », a déclaré Ye Jianchun, vice-président de la China Cotton Textile Association. Ajoutant « Ils sont également convaincus que la qualité du coton vendu aux enchères sera très bonne ». L’année dernière des retards dans les ventes aux enchères ainsi que la mauvaise qualité de la fibre cédée avaient conduit à des achats «paniques » des usine et poussés à la hausse les cours du coton qui avaient atteint un somment de 4 ans et demi en novembre.

Cependant, les industriels pensent que cette année, cela sera différent. Un directeur des achats d'une entreprise textile de la province du Shandong a déclaré qu’il n'avait qu'un mois de coton en stock, plutôt que les deux ou trois mois habituellement. « L'année dernière, (la vente aux enchères) a été précipitée. Cette année, (le gouvernement) est mieux préparé » a-t-il indiqué. Les négociants se disent confiants quant à la capacité du  gouvernement d’assurer des enchères quotidiennes et tablent sur une baisse des prix, au moins à court terme.

« Si le gouvernement répond à sa promesse, en termes de volume et de qualité du coton mis aux enchères, ce sera très bénéfique pour le marché », a déclaré Wei Gangmin, président de Henan Tongzhou Coton Trading Co. Ltd.

HUILE DE PALME

Un rebond de la production d'huile de palme en Asie du Sud-Est devrait  faire baisser les prix de l’huile de palme au cours du second semestre. Une pression supplémentaire à la baisse s’exercera avec ralentissement attendu de la demande des principaux importateurs, l'Inde et la Chine, ont estimé les analyste lors d'une conférence à Kuala Lumpur. Les  fortes pressions à la baisse devraient s'accroître à partir de mai, la  suite  de la sécheresse en 2015/16  soutenant le marché au cours des deux prochains mois.

L'indice de référence sur la Bourse de Malaisie est tombé à son plus bas niveau  depuis début novembre la semaine dernière en raison du ralentissement de la demande et les perspectives d’une hausse de la production. Mercredi, le contrat principal a glissé dans une deuxième séance pour atteindre un minimum de 2 821 ringgit ($634,40) la tonne.

Trois grands analystes de l'industrie de l'huile de palme, Thomas Mielke, James Fry et Dorab Mistry sont parvenus à un rare consensus sur la baisse des prix d'ici la fin de l'année ou au début de 2018. Alors que Fry s'attend à ce que les prix de l’huile de palme chutent d'environ 20% au dernier trimestre de 2017, Mielke  estime  que les prix vont baisser de plus de 15% d'ici 2018. Quant à Mistry, il  table sur une diminution de près de 12 % en juillet à 2 500 ringgits la tonne.

La production mondiale d'huile de palme devrait grimper de 11% à 65 millions de tonnes (Mt) cette année contre 58,3 Mt  en 2016 avec la hausse des rendements. «Nous assistons à un excellent temps depuis octobre, il y a eu des pluies abondantes pour stimuler la productivité en Malaisie et en Indonésie», a déclaré le consultant M.R. Chandran.  Ajoutant «Normalement, février et mars sont des mois secs, mais il y a eu de très bonnes pluies.» L’Indonésie devrait produire 34,8 Mt d’huile de palme en 2017, contre 31,8 Mt en 2016. Quant à la Malaisie, elle atteindrait 20 Mt contre 17,3 Mt.

Côté demande, les importations d'huile végétale de l'Inde, premier acheteur mondial, devraient diminuer pour s'établir à 14,3 Mt en octobre 2017, contre 14,738 Mt il y a un an, selon  M. Mistry. La production de soja de l'Inde a grimpé à 11,5 Mt à la fin de l'année dernière et le pays attend une récolte de colza exceptionnelle le mois prochain. Lors de la conférence, les négociants ont estimé que l’augmentation des importations de soja de la Chine signifiera que le pays aura besoin de moins d'huile de palme. Les importations de soja par la Chine, qui absorbe plus de 60% du soja commercialisé dans le monde, ont grimpé de 23% en février à  5,54 Mt, soit son plus haut niveau depuis 2010.

Cependant, une production plus élevée de biodiesel, principalement en Indonésie, pourrait contribuer à limiter la  baisse des prix du palme.

RIZ

La Thaïlande a vendu 1,35 million de tonnes (Mt)  de riz des stocks de l'Etat lors de sa première vente aux enchères de l'année pour un montant de $376 millions, a annoncé mardi le ministère du Commerce. Le montant vendu représente 47% de l'offre, a indiqué le ministère du Commerce. Le gouvernement devrait organiser une autre vente  avec du riz de moindre qualité destiné à un usage industriel. Le gouvernement  prévoit d'éliminer les stocks de riz d'ici la fin de 2017.

L'agence de sécurité alimentaire des Philippines (NFA) a déclaré mardi qu'elle envisageait d'importer 250 000 tonnes de riz dans les plus brefs délais via un accord de gouvernement à gouvernement avec l'un de ses fournisseurs traditionnels comme le Vietnam et la Thaïlande. Le volume augmentera les importations de riz d'environ 543 000 tonnes expédiées par des négociants privés entre décembre et février, et aidera à reconstituer le stock tampon de Etat avant l’arrivée de la récolte, faible, à partir de juillet, a précisé la NFA.

SUCRE

Ce sont les montagnes russes cette semaine sur le marché à terme du sucre roux à New York. La livre de sucre a clôturé hier soir, mercredi, à 18, 4 cents, après être tombé à 18,14 cents en cours de séance , son niveau le plus faible depuis le 27 décembre sur l'échéance mai ; le sucre avait terminé vendredi dernier à 19,5 cents. Le sucre blanc, quant  lui,  a terminé hier soir en hausse sur le macrhé de Londres, à $ 520,70 la tonne contre $ 541,90 vendredi.

Un marché du sucre qui essuie un coup de déprime au fur et à mesure que s'amenuise la perspective d'importation de l'Inde, du moins à court terme. En effet, lundi, l'association indienne des raffineurs de sucre (Isma) n'a pas estimé nécessaire d'importer de suite. Certes, la récolte ne serait cette campagne que de 20,3 Mt selon les estimations, contre 21,3 Mt estimées précédemment, mais la consommation nationale devrait aussi baisser , ce qui impliquerait, a-t-il été estimé, que le pays ne soit pas obligé d'importer. En outre, dans une note de marché hier, Commerzbank souligne que les perspectives de récolte 2017/18 en Inde s'améliorent.  La mousson a été meilleure l'année dernière, après deux années de sécheresse, ce qui signifie que la production qui arrivera sur le marché en octobre sera significativement plus élevée que celle de l'année dernière et pourrait avoisiner les 25 millions de tonnes (Mt) obtenues en 2015/16, selon Commerzbank.

A ceci s'est ajoutée la décision du Mexique d'annuler les permis d'exportation de sucre vers les Etats-Unis suite au différend commercial entre les deux voisins.

Mais le point le plus important actuellement est le proche parité entre l'éthanol et le sucre au Brésil. Rappelons que chez le n°1 mondial du sucre, les usines consacrent plus ou moins de canne à la fabrication de sucre ou d'éthanol en fonction du prix de l'un et de l'autre.

En Chine, le ministère de l'Agriculture a réduit de 200 000 t ses prévisions de production de sucre pour la campagne 2016/17, à 9,7 Mt. Ainsi, le déficit devrait être plus élevé que prévu à 1,87 Mt contre 1,67 Mt estimé précédemment.

En Ouganda, la production de sucre roux augmenterait de 10,2% cette année, grâce à un approvisionnement plus abondant de canne car les raffineries ont contracté avec de nouveaux planteurs. La production cette année serait de 475 000 t, en hausse par rapport aux 430 867 t l'année dernière, selon le Uganda Sugar Manufacturers' Association (USMA).  Ceci dit, les usines ne tournent pas à pleine capacité.

 Sur les marchés à terme, il semblerait que Wilmar Interntional achèterait des volumes de sucre jamais jusqu'alors enregistré, selon le Wall Street Journal. Ce qui créé une certaine confusion sur ce marché.

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