L’Afrique de l’Ouest première région bénéficiaire des IDE agricoles en Afrique
Après plusieurs années de déclin, les investissements dans le secteur agricole ont été stimulés à partir de la fin des années 2000. Dans les pays en développement, les investissements directs étranger (IDE) dans les produits alimentaires, les boissons et le tabac ont doublé entre 2003-2008 et 2009-14 passant d’une moyenne annuelle de $7,4 milliards à $15,1 milliards, selon une étude de la FAO.
Et le continent africain a suivi le même chemin avec également un doublement de l’IDE annuel moyen entre 2003-2008 ($1,2 milliard) et 2009-2014 ($2,5 milliards). Les flux d’investissement demeurent toutefois faibles, souligne la FAO. Ils ont atteint un sommet en 2011 avec $5,1 milliards d’IDE réalisés et sont tombés à $2,1 milliards en 2014.
Les freins à l’investissement sont la persistance des problèmes de gouvernance et le déficit d'infrastructure, souligne la FAO. Un récent rapport conjoint de la Banque mondiale et de l'OCDE indique que l’inefficacité des réseaux routiers urbains- ruraux et des ports sont des obstacles majeurs à la participation de l’Afrique aux chaînes de valeur régionales et mondiales. En outre, même si elle emploie près de 50% de la population active en Afrique subsaharienne, le secteur agricole se caractérise par une faible productivité.
Toutefois, on observe une tendance à une plus attractivité des économies africaines, observe la FAO. Une attractivité qui s’explique par la hausse des prix des produits de base, des ressources naturelles abondantes, une amélioration de la gouvernance et des efforts pour attirer les investissements agricoles, des taux de croissance économique supérieurs à 5% sur les 15 dernières années ainsi que des perspectives favorables en matière de marché de consommation.
Afrique de l’Ouest, la région phare
Entre 2003 et 2014, l'Afrique de l'Ouest a été la principale région bénéficiaire des IDE dans les produits alimentaires, les boissons et le tabac. Elle est suivie par l'Afrique de l'Est. Depuis 2003, les économies ouest-africaines ont reçu un total $7,1 milliards d’IDE avec le Nigeria ($3,4 milliards), le Ghana ($1,7 milliard) et la Côte d'Ivoire ($1,2 milliard) en tête.
Les économies africaines de l'Est ont reçu $5,6 milliards d’IDE sur la même période. L’Éthiopie a attiré $1,2 milliard de même que le Mozambique puis se place la Zambie ($1,1 milliard). Les IDE se sont élevés à $4,1 milliards en Afrique centrale. L’Angola est le seul pays de la zone a accueillir régulièrement des IDE ($4,1 milliards). Les IDE ont grimpé en en Afrique centrale en 2011 en raison de l’IDE de $1,9 milliard de la société indienne Biopalm Energy dans une plantation d'huile de palme au Cameroun. Les IDE en Afrique du Nord ($3 milliards) et en Afrique australe ($2,4 milliards) sont relativement faibles.
Globalement cinq pays africains, qui représentent environ un tiers de la population africaine, ont attiré 49% des IDE de 2003 à 2014. Le Nigeria a reçu 15 % des IDE réalisés entre 2003 et 2014 le Cameroun 11%, l'Afrique du Sud 8,5%, le Ghana 7,5% et l'Égypte 7%.
L’Union européenne et les États Unis perdent de leur suprématie
L’Union européenne a été le principal investisseur dans les produits alimentaires, les boissons et le tabac de 2003à 2008, représentant 58,5% de tous les IDE. L’Europe est suivie par les par l'Amérique du Nord puis l’Asie. Cependant, le poids relatif de l'Union européenne et de l'Amérique du Nord a diminué progressivement depuis 2005, tombant à 34 % en 2014. Les IDE asiatiques ont atteint un sommet au cours des années 2008-2011 lors de la flambée des prix alimentaires pour ensuite diminuer progressivement à la fois en termes absolus et relatifs, tombant à $277,1 millions en 2014.
Les IDE chinois sont relativement faible -$140,9 millions au regard de la totalité de leurs IDE en Afrique ($8,1 milliards). En revanche, l’Inde est plus présente dans les produits alimentaires, les boissons et le tabac avec $2,5 milliards ainsi que l'Arabie saoudite ($850,5 millions) et Singapour ($1,1 milliard).
Autre tendance marquante la forte hausse des flux intra-régionaux d’IDE africains, qui représentent 49,5% de l’ensemble des IDE en Afrique en 2014.
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