Marché du cajou : la campagne s’ouvre sous de bons auspices

 Marché du cajou : la campagne s’ouvre sous de bons auspices
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Un grand optimiste règne pour la nouvelle saison du cajou qui vient de démarrer. Et l’année qui vient de s’écouler, souvent à juste titre qualifiée d’annus horribilis, ne l’a pas été pour le cajou. Bien au contraire, la consommation mondiale d’amande de cajou a été record ! Le marché du cajou a fait preuve de résilience mais la pandémie de la Covid-19 l’a néanmoins ébranlé en particulier en perturbant la chaîne d’approvisionnement. Et puis, les prix de l’amande ont chuté passant de 3,15 cents la livre pour la WW320 en janvier à un plus bas de 2,80 cents pour ensuite remonter en fin d’année. Une amande au prix attractif, surement sousévalué, et qui surfe sur la vague de la santé et des alternatives aux protéines animales. 

Un appétit vorace pour les amandes de cajou

La consommation mondiale d’amandes de cajou ne cesse de croître, pandémie ou non. Si au deuxième trimestre, des inquiétudes sur une baisse de la demande sont apparues, elles ont été démenties. « C’est une tendance très forte et elle va perdurer » affirmait le spécialiste Jim Fitzpatrick hier lors du point marché de l’African Cashew Alliance (ACA). Sur le marché mature des Etats-Unis, la hausse de la consommation a été de 8% en 2020. Tout aussi spectaculaire a été celle du marché européen, en progression de 17% après une augmentation de 15% en 2019. Une Europe qui aurait dépassé en 2020 le marché américain, souligne Jim Fitzpatrick.

Résultat, le premier transformateur mondial de noix de cajou a vu ses exportations d’amande de cajou grimper de plus de 10%. Selon les statistiques douanières du Vietnam données par n’kalô, elles progressent de 13% à 514 658 tonnes.

Or, les importations de noix brutes ont chuté au Vietnam en 2020, en retrait de 13% à 1,455 Mt. Si l’Afrique demeure la principale origine, dont la Côte d’Ivoire avec près de 33% de l’approvisionnement vietnamien, la montée en puissance du Cambodge s’affirme avec une hausse de 23% des volumes importés, représentant aujourd’hui environ 15% de l’approvisionnement. Moindre fournisseur, l’Indonésie voit aussi ses exportations de noix de cajou grimper de 22% vers le Vietnam. Un signe que la récolte a été bonne au Vietnam mais aussi que les stocks en noix de cajou brutes sont bas en ce début de saison. Ils le sont d’ailleurs dans tous les grands pays transformateurs.

Des récoltes prometteuses pour 2021

Les récoltes de noix de cajou en 2021 sont bien enclenchées soulignent plusieurs analystes. Elles devraient au moins s’établir à 3,5 millions de tonnes (Mt), soit sensiblement le même niveau qu’en 2020 dans l’hypothèse base mais pourraient grimper jusqu’à 3,8 Mt, selon Jim Fitzpatrick.

Si les récoltes en Afrique de l’Est devraient être à nouveau en recul, celles en Afrique de l’Ouest progresseraient à nouveau, en particulier en Côte d’Ivoire où la production pourrait grimper à 900 000 tonnes, soit 12,5% de plus qu’en 2020. La région Afrique de l’Ouest conforte aussi sa place de première origine pour la noix de cajou brute avec 45% de la production mondiale, 54% pour l’Afrique entière.

Toutefois, il est encore trop tôt pour le savoir précisément. Les aléas climatiques, le phénomène La Lina sur la production en Asie, … peuvent encore changer la donne. 

Une Afrique qui transforme de plus en plus. Selon les premières estimations de n’kalô, l’Afrique a transformé 139 000 tonnes de noix de cajou brutes en 2020, dont 70 000 tonnes en Côte d’Ivoire, 24 000 tonnes au Nigéria, 13 500 tonnes au Burkina Faso, 12 500 tonnes au Ghana et 10 000 tonnes au Bénin. Les exportations d’amade de cajou de la Côte d’Ivoire auraient grimpé de 20% pour atteindre 14 515 tonnes en 2020.

Une tendance qui devrait se poursuivre sur les prochaines années. La pandémie de la Covid-19 a aussi mis en avant les faiblesses et les risques de l’approvisionnement, remarquait Jim Fitzpatrick. En particulier, les risques lié à la forte dépendance d’une seule origine, le Vietnam, et d’une chaîne très longue. Ainsi devront être privilégiées des chaines d’approvisionnement plus courtes, plus durables et plus agiles, estime-t-il. Autant d’évolutions qui devraient également favoriser la transformation en Afrique. Plus conjoncturel, on observe ausi aujourd’hui le déficit de conteneurs en Asie avec comme corolaire une hausse des taux de fret et des temps de livraison entre l’Asie et les autres continents.

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