La Chronique matières premières agricoles au 8 mai 2020

 La Chronique matières premières agricoles au 8 mai 2020
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Les places financières ont terminé la semaine dernière sur une note plutôt positive. Vendredi, d’une part, les négociateurs chinois et américains sur le commerce sont convenus de collaborer pour faciliter la mise en application de l’accord commercial de “phase 1” signé en janvier, d’autre part le département américain du Travail a publié un rapport mensuel sur l’emploi moins mauvais que prévu. Ceci dit, le taux de chômage a grimpé à 14,7%, un niveau jamais atteint depuis la Seconde Guerre mondiale ; de nombreux observateurs s’attendaient à 16%.

Déjà jeudi les marchés étaient plutôt optimistes après que la Chine ait annoncé des exportations en hausse (+3,5% en rythme annuel) en avril pour la première fois de l’année. Cette progression inattendue fait suite à une contraction moins importante que prévue en mars. En revanche, les importations chinoises ont décliné en avril de 14,2% en rythme annuel, leur plus importante contraction depuis janvier 2016, après une baisse de 0,9% en mars. L’excédent commercial de la Chine ressort ainsi à $ 45,34 milliards contre $ 19,93 milliards en mars, alors que les économistes anticipaient en moyenne un montant de $ 6,35 milliards, rapporte Reuters.

Le rebond des cours du pétrole se poursuit car de nombreux pays ont commencé à assouplir leurs mesures de confinement destinées à lutter contre la propagation du coronavirus. Le baril de Brent a terminé la semaine dernière à $ 30,19 tandis que le brut léger américain (WTI) était à $ 23,98.

L’euro est remonté vendredi face au dollar, à $ 1,0853 après avoir reculé la veille à un creux de deux semaines, affaibli par le jugement allemand sur le programme de rachat de dettes de la Banque centrale européenne (BCE).

Vendredi, les places financières de Londres étaient fermées pour fêter le jour des banques et en France l’armistice de 1945.

Dès cette semaine, nous reprendrons notre rythme de publication de la Chronique Matières premières le vendredi.

CACAO

A New York, le prix du cacao a terminé le 8 mai quasiment là où il avait démarré le 1er, à $ 2 400 contre $ 2402 la tonne. En revanche, la fève sur la place de Londres, fermée vendredi, a enregistré une forte hausse passant de £ 1 885 en fin de séance le 1er mai à £ 1 936 à la clôture le 7 mai.

Le marché s’inquiète de l’impact que le coronavirus va avoir sur la demande ainsi que des répercussions des $ 400 de différentiel de revenu décent imposés en Côte d’Ivoire et au Ghana  sur les contrats à compter de la prochaine campagne le 1er octobre.

Ceci dit, côté production, plusieurs facteurs sont haussiers. Ainsi, en Côte d’Ivoire, le manque de pluies inquiète sérieusement les cacaoculteurs. Dans la ceinture de production, à Daloa, il a plu moins de 3 mm la semaine dernière, soit 21 mm de moins que la moyenne sur ces cinq dernières années. Autre facteur haussier, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro auraient totalisé, selon les calculs des exportateurs, 1,753 Mt entre le 1er octobre et le 3 mai , en baisse de 5,7% par rapport à la même période la campagne dernière.

L’association des exportateurs ivoiriens Gepex annonce aujourd’hui que 328 000 tonnes (t) de fèves ont été broyées en Côte d’Ivoire depuis le début de la campagne le 1er octobre dernier, contre 317 000 t sur la même période la campagne dernière. Les statistiques du Gepex recouvrent les activités des plus importantes unités de broyages installées en Côte d’Ivoire, soit Barry Callebaut, Olam International et Cargill, sur les 12 unités existantes. Ces 328 000 t représentent une hausse de 3,4%. Notons que la capacité de transformation installée en Côte d’Ivoire est de 712 000 t.  

CAFÉ

Parti de $ 1,061 la livre (lb), l’Arabica  a terminé la période sous revue, vendredi dernier, en nette hausse à $ 1,1165. Mais la volatilité est forte car il avait perdu près de 2% de sa valeur sur la seule séance jeudi. Une hausse que certains attribuent à l’intervention du Brésil sur les marchés de devises, en vendant des dollars pour soutenir le real, ce qui réduit la compétitivité du café brésilien et, par conséquent, réduit les volumes mis sur les marchés. En outre, plane sur le marché le spectre récurrent, année après année, des gelées brésiliennes en ce mois de mai, ce qui soutient toujours les prix.

Côté Robusta, Londres étant fermé vendredi, la tonne est passée de $ 1 205 le 1er à $ 1 186 jeudi 7 mai, jour de glissade du café, toutes variétés confondues. Sur les marchés asiatiques, la semaine dernière, les prix payés aux planteurs vietnamiens ont été en nette hausse par rapport aux ventes précédentes. Ils se sont vus offrir 31 000 à 32 000 dongs ($ 1,32-1,37) le kilo contre 29 500 dongs quinze jours auparavant. Les producteurs auraient déjà vendu 85% de leurs récoltes et ne cèderaient leurs volumes restants que si on leur offre un prix rémunérateur. Face à cela, on n’est pas encore revenu à un niveau de demande normal après ces semaines de confinement. A l’export, les traders vietnamiens ont proposé leur café avec une prime de $ 200 la tonne par rapport au contrat sur juillet à Londres, la prime n’étant que de $ 150 il y a quinze jours.

Quant à l‘Indonésie, la prime versée a été entre $ 260 à $ 270 au-dessus du cours de Londres, soit moins que les $ 300 à $ 310 offerts il y a 15 jours. La récolte devrait battre son plein en juin.

Rabobank confirme une production attendue record au Brésil, estimée par la banque néerlandaise à 67,50 millions de sacs de 60 kg (Ms), dont 18,5 Ms de conilon (Robusta) et un record de 49 Ms d’Arabica. Quasiment toutes les zones de production avoisinent ou seraient à des volumes record. Selon un négociant interrogé par Reuters, les producteurs auraient déjà vendu par anticipation 35% à 45% de leur récolte 2020/21.

La Colombie (Arabica), quant à elle, a enregistré une baisse de 28% de sa récolte en avril, à 744 000 sacs de 60 kg d’Arabica lavé contre 1,03 Ms en avril 2019, ses exportations chutant encore davantage, de 32%, à 592 000 sacs. En cause, le Covid-19 bien sur, et les mesures de confinement et de restrictions de  circulation.

A noter que les exportations du Costa Rica (Arabica) ont grimpé de 11,2% en avril par rapport à il y a un an. Ceci dit, depuis le début de l’actuelle campagne, soit d’octobre à fin avril, les exportations ont baissé d’un peu moins de 1%, à 553 276 sacs.

Globalement, le marché mondial devrait basculer dans une situation excédentaire estimée par l’Organisation internationale du café (OIC) à 1,95 Ms en 2019/20 en raison de l’impact du coronavirus. Jusque là, l’OIC avait estimé que le marché serait déficitaire de 474 000 sacs. Ses prévisions de production ne changent pas car la récolte dans la plupart des pays était achevée avant que le virus ne se propage, une production attendue en baisse de 1,8% sur 2018/19, à 168,01 Ms. La consommation serait de 166,06 Ms, en progression de 0,5% sur la campagne précédente.

Ce basculement vers une situation excédentaire s’ajoute à la très forte révision à la hausse par l’OIC de l’excédent sur 2018/19 qui ne serait pas de 1,89 Ms mais de 5,83 Ms….

Côté entreprises, l’indien Tata Coffee a enregistré un revenu consolidé en forte progression au premier trimestre de l’année civile, à 5,2 milliards de roupies (€ 63,3 millions) contre 4,6 milliards début 2019, a-t-il été annoncé mercredi dernier. Rappelons qu’il s’agit du plus important groupe intégré dédié au café d’Asie, avec notamment un segment café instantané à l’export florissant. Les conditions météorologiques défavorables et les insectes ont impacté les plantations du groupe mais ses opérations au Vietnam ont très bien performé. Le groupe a interrompu brièvement ses opérations du fait du Covid-19 mais elles ont vite repris. Tata Coffee produit 8 000 à 10 000 t de café Arabica et Robusta cultivé sous couvert forestier sur 19 plantations au Sud de l’Inde. Ses deux unités de fabrication de café instantané ont une capacité installée totale de 8 400 t. Le groupe exporte du café vert dans 40 pays à travers le monde.

CAOUTCHOUC

Sur une semaine très écourtée – le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) étant fermé  du 4 au 6 mai et celui de Shanghai Futures Exchange du 1er au 5 mai – les cours ont été plutôt haussiers avec une clôture du Tocom vendredi à 152,7 yens ($1,423) contre 148,8 yens vendredi 1er mai, enregistrant leur premier gain hebdomadaire en trois semaines. A Shanghai de 9 965 yuans le 30 avril, les cours ont atteint 10 354 yuans ($1460,79) la tonne le 8 mai. La hausse du prix du pétrole, l’assouplissement des mesures de confinement dans plusieurs pays ainsi qu’une reprise plus forte qu’attendue des exportations de la Chine en avril ont soutenu le caoutchouc.

Sans surprise, avec la pandémie du Covid-19, l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC) a revu à la baisse ses estimations de la consommation mondiale de caoutchouc à 13,016 millions de tonnes (Mt) en 2020, en retrait de 5,1% par rapport à 2019. Elle a aussi diminué ses estimations de production à 13,344 (Mt) en 2020, en recul de 2,3% par rapport à 2019 (Lire : Chute de plus de 5% de la consommation mondiale de caoutchouc en 2020).

 En Indonésie, le ministère indonésien des Travaux publics et du logement public prévoit d’acheter 10 000 tonnes de caoutchouc aux agriculteurs pour les utiliser dans l’asphalte caoutchouté. “L’achat de cet asphalte caoutchouté fait partie des efforts d’atténuation du ministère pour faire face à l’impact de la pandémie de Covid-19“, a indiqué le ministre Basuki Hadimuljono, dans un communiqué de presse.  Un budget de 100 milliards de roupies ($ 6,712 millions) a été alloué à cette opération.  Le ministère utilise déjà l’asphalte caoutchouté pour paver des routes dans diverses régions, y compris certains tronçons routiers de Ciawi-Sukabumi, Ajibarang-Banyumas-Klampok-Banjarnegara et Muara Beliti-Musi Rawas-Tebing Tinggi-Lahat. En outre, afin de maintenir le pouvoir d’achat des personnes à faible revenu et réduire le chômage, le ministère intensifiera également les projets d’infrastructure à forte intensité de main-d’œuvre dans différentes parties de l’Indonésie avec un budget de 10 000 milliards de roupies.  

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel en mars 2020 a chuté de 23,3% à 35 961 tonnes par rapport à février, affectée par la limitation des mouvements ainsi que la période d’hivernage.  Les exportations ont reculé de 12,8% à 5 198 tonnes avec toujours la Chine comme principale destination (41,8%), puis l’Allemagne (9,3%), l’Iran (5,8%), les États-Unis (5,7%) et le Brésil (3,3%). En particulier les exportations de gants ont progressé de près de 12% à 1 777,6 millions de ringgits malais ($410 millions) mais aussi de préservatifs (+21,7% à RM 28,6 millions) et de tubes (+19,3% à RM 0,8 million), selon le département des statistiques. Quant aux stocks, ils ont progressé de 1,4% à 300 448 tonnes en mars. La consommation intérieure totale de NR s’est élevée à 42 244 tonnes, en hausse de 1,8% par rapport au mois précédent.

Le prix moyen du concentré de latex est tombé à 435,66 sen par kilo contre 456,73 sen en février 2020, tandis que le Standard Malaysian Rubber 20 (SMR 20) a chuté à 517,45 sen par kg contre 549,68 sen par kg.

COTON

Le marché du coton a été volatil cette semaine mais termine en légère hausse avec une clôture à 56,27 cents la livre vendredi dernier contre 55,84 cents la livre le 1er mai.  Un marché dopé par les achats chinois, orientés vers les Etats-Unis, pour reconstituer leur réserve et dans une moindre mesure par la multiplication de la levée du confinement dans plusieurs pays à travers le monde et l’espoir d’une reprise de la demande de vêtement avec la réouverture des magasins. 

Toutefois, la guerre commerciale sino-américaine, marquée par une trêve depuis la signature de l’accord de phase 1 le 15 janvier dernier, se ravive avec la menace de Donald Trump d’imposer de nouveaux tarifs. En outre, la reprise de la consommation de vêtement sera lente surtout dans un contexte de récession économique mondiale et de chômage massif.  Et les stocks de coton devraient être pléthoriques.

En Inde, l’Etat a demandé aux cotonculteurs de réduire les superficies plantées pour la prochaine campagne afin de limiter la production.

De son côté l’industrie textile, qui a perdu la quasi-totalité de ses exportations estivales, enjoint le gouvernement de lever l’interdiction de masques afin qu’elle puisse répondre à une forte demande de masques de mode non chirurgicaux des principales marques de vêtements d’Europe et des Etats-Unis. Selon l’Indian Texpreneurs Federation (ITF), représentation de l’industrie textile à Tamil Nadu, la demande porterait sur au moins 500 millions de masque pour une valeur commerciale de $528 millions.

Au Mali, le prix au producteur pour la campagne 2020/21 est tombé à FCFA 200 le kilo contre FCFA 275 en 2019/20 mais les cotonculteurs pourront bénéficier d’un bonus de FCFA 15 le kilo s’ils maintiennent leur production (Lire : Au Mali, coupe sombre dans le prix au producteur de coton).

HUILE DE PALME

La semaine a été aussi volatile sur le marché de l’huile de palme pour terminer quasi-stable à 2019 ringgits ($466,17) la tonne vendredi 8 mai (contre 2088 ringgits le 30 avril). Si la fin du strict confinement dans plusieurs pays pourrait relancer la demande, la hausse anticipée des stocks en Malaisie exerce une pression supplémentaire sur les prix, qui ont déjà plongé d’environ 36% depuis janvier en raison de la pandémie de coronavirus. En mai, le marché examinera la demande de l’Inde, de l’Union européenne et de la Chine, car les exportations doivent reprendre de la vigueur pour maintenir les stocks bas, a déclaré William Simadiputra, analyste chez DBS Vickers Securities.

En Malaisie, les stocks d’huile de palme en avril ont probablement augmenté de 10% par rapport à mars, les fermetures dues aux coronavirus dans le monde ayant fortement réduit la demande, tandis que les plantations ont augmenté la production d’huile comestible. Les stocks finaux médians d’avril ont probablement bondi à 1,91 million de tonnes (Mt), selon l’estimation médiane de 8 planteurs, négociants et analystes interrogés par Reuters.  La production devrait également augmenter de 15% par rapport au mois précédent pour atteindre 1,61 Mt, son plus haut niveau en six mois. Les exportations d’avril se sont aussi accrues de 4% par rapport à mars pour atteindre 1,23 Mt. Cependant, cela marquerait une baisse de 25% par rapport à l’année précédente.

La demande mondiale d’huile de palme a peut-être atteint un creux après avoir été affectée par la pandémie du coronavirus et devrait maintenant connaître une lente reprise, estime de son côté le Conseil malaisien de l’huile de palme (MPOC). Les exportations d’huile de palme de Malaisie au 1er trimestre de l’année ont chuté de 25% par rapport à la même période de l’année dernière, en grande partie à cause du confinement suite au Covid-19. Bien que la demande devrait rebondir à partir de ces niveaux, elle pourrait ne pas atteindre ceux de 2019, a déclaré Kalyana Sundram, président du MPOC. Les principaux acheteurs d’huile comestible – Inde, Chine et Union européenne – consommeront probablement moins cette année par rapport à 2019 or à eux trois ils représentaient près de 50% des exportations d’huile de palme de la Malaisie. Kalyana Sundram estime toutefois que le prix compétitif de l’huile de palme pourrait attirer plus d’achats du Vietnam, des Philippines et du Myanmar alors qu’ils mettent fin au confinement.  “Il y aura une attitude similaire chez les pays africains qui dépendent traditionnellement de l’huile de palme dans le cadre de leur sécurité alimentaire, ainsi que dans certains pays du Moyen-Orient“, a-t-il ajouté.

En outre, le MPOC estime que la production baissera de 1% en 2020 à 19,7 Mt en raison du temps sec de l’année dernière qui a limité les rendements et des fermetures suite au Covid-19. Selon les données du MPOC, les rendements des grappes de fruits frais au premier trimestre 2020 ont chuté de 21% à 3,37 tonnes par hectare contre 4,28 tonnes par hectare en 2019.

En Indonésie, les stocks d’huile de palme sont tombés à 3,42 millions de tonnes (Mt)  en mars suite à la baisse de la production mensuelle, contre 4,08 Mt en février, selon l’Association indonésienne de l’huile de palme (Gapki). Le pays a exporté 2,72 millions de tonnes (Mt) d’huile de palme, y compris des produits transformés tels que les oléochimiques et le biodiesel, en baisse de 8% sur une base annuelle. Cependant, sur une base mensuelle, les exportations ont augmenté par rapport aux 2,45 Mt de février, la demande de la Chine s’étant redressée après la reprise des activités des entreprises, a indiqué Gapki dans un communiqué.

L’Indonésie connaîtra probablement une saison sèche “plus sèche que d’habitude” dans les principales régions agricoles cette année, a déclaré mardi le président Jokowi Widodo, ajoutant que des mesures devaient être mises en place pour garantir la sécurité alimentaire et la stabilité des prix. Les zones susceptibles de connaître un temps plus sec comprennent les zones de production de palmiers à Riau et au nord de Sumatra ainsi que les principales régions productrices de riz à Java et au sud de Sulawesi, précise l’agence nationale météorologique et climatique, BMKG.

En Inde, les importations indiennes d’huile comestible ont chuté de 34% en avril pour s’établir à 790 377 tonnes selon les données provisoires compilées par la Solvent Extractors Association. De novembre à avril, elles sont en recul de 14% à 6,18 Mt.

Dans l’Union européenne, les importations d’huile de palme en 2019/20 – de début juillet au 3 mai – ont baissé de 15% à 4,66 millions de tonnes.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en provenance dInde se sont maintenus à un niveau élevé, avec une hausse de la demande d’Asie et d’Afrique, ainsi qu’au Vietnam face à une offre restreinte. En revanche, en Thaïlande, l’éloignement de la sécheresse a fait baisser les prix.  

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont inchangés à $378- $383 la tonne. La demande de riz indien des acheteurs asiatiques et africains s’améliore lentement car New Delhi offre des prix plus compétitifs que la Thaïlande, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans le sud de l’État indien d’Andhra Pradesh. La faiblesse de la roupie a été aussi un point positif car cela augmente la marge des exportateurs sur les ventes à l’étranger.

En Thaïlande, les prix du Thaï  5% ont reculé à  $515- $546  la tonne, contre $535- $557 la semaine précédente suite à l’amélioration de l’offre avec le retour des pluies mais dans un contexte où la demande en provenance de l’étranger est restée inchangée.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% se sont propulsés à un sommet $450 la tonne jeudi avec la baisse des disponibilités intérieures, mais l’activité sur le marché d’exportation est restée calme. Le Premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc a accepté la semaine dernière de reprendre pleinement les exportations de riz du pays à partir du mois de mai mais peu de nouveaux contrats ont été signés récemment car les approvisionnements intérieurs sont faibles et de nombreuses entreprises locales se concentrent sur leur achat de riz auprès des agriculteurs pour le programme national de stockage.

Les Philippines, premier acheteur mondial de riz, cherchent à acquérir 300 000 tonnes supplémentaires de riz pour augmenter les stocks de l’État tout en luttant contre la pandémie de coronavirus et avant sa propre saison de soudure au troisième trimestre, a déclaré dans un communiqué lundi William Dar, secrétaire à l’Agriculture. Un accord de gouvernement à gouvernement de ce volume porterait les importations de riz des Philippines jusqu’à présent cette année à un record de 3 millions de tonnes. Des demandes ont été adressées au Myanmar, au Vietnam, en Thaïlande, en Inde et au Cambodge.

Au Bangladesh, le ministère de l’Alimentation a indiqué que le pays achèterait 1,15 million de tonnes de riz et 800 000 tonnes de paddy aux agriculteurs locaux pendant la saison de récolte en cours afin de garantir l’approvisionnement.

En Indonésie, les stocks de riz devraient atteindre 4,7 millions de tonnes  (Mt) jusqu’à la fin de cette année, a déclaré le ministre coordinateur des Affaires économiques, Airlangga Hartarto.

SUCRE

Le sucre roux a encore fondu sur la période sous revue : parti de 10,97 cents la livre (lb) vendredi 1er mai, il a clôturé le 8 mai à New York à 10,29 cents. Quant au sucre blanc, côté à Londres (qui était fermé le 8 mai), la tonne est passée de $ 351,30 à $ 348 le 7 mai.

Le marché est inquiet car la fermeture des cafés et restaurants dans de très nombreux pays à travers la planète réduit considérablement la consommation de boissons sucrées comme les sodas, jetant une ombre sur les achats de sucre. Et la consommation à la maison ne compensera pas la perte hors-foyer, souligne un analyste américain à Reuters. En réalité, soulignent d’autres, l’évolution des fondamentaux (offre et demande) du sucre est si incertaine que le marché suit l’évolution des valeurs du réal et du pétrole qui est repassé en dessous des $ 30 le baril en milieu de semaine dernière. On s’attend à ce que le Brésil produise 35,3 Mt de sucre en 2020/21 (avril à mars), soit 18,5% de plus que la campagne précédente

Ceci dit, de bonnes nouvelles sont au rendez-vous. Il semblerait que  l’Inde trouve preneur pour ces flux importants de sucre, avec des exportations en hausse à destination de l’Indonésie et de l’Iran, la valeur de sa roupie ayant chuté, ce qui rend son sucre très compétitif.

D’autre part, les Etats-Unis ont reconduit pour cinq ans l’accord sucrier avec le Mexique. Rappelons qu’en 2014 Washington avait imposé de lourdes taxes à l’importation du sucre mexicain accusant Mexico de faire du dumping. Des négociations ont été ouvertes et il a été décidé d’annuler les taxes mais d’établir des quotas et des prix minimums. Ainsi, pour l’actuelle campagne, le Mexique devrait pouvoir exporter jusqu’à 1 421 901 t aux Etats-Unis, son volume le plus élevé depuis l’accord de 2014.

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