La sécurité alimentaire des planteurs ivoiriens de cacao menacée ?

 La sécurité alimentaire des planteurs ivoiriens de cacao menacée ?
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La crise du Covid-19 fait craindre pour la sécurité sanitaire des planteurs de cacao ivoiriens, mais petit à petit, cette crainte s’étend à leur sécurité alimentaire. Ainsi, à la peur du coronavirus s’ajoute celle de ne pas disposer de revenus suffisants pour acheter des denrées alimentaires suffisantes jusqu’à la fin de l’année. Une inquiétude relayée par le Cirad dans le cadre d’une étude réalisée en collaboration avec l’ONG Sadigri (Structure agricole de développement rural de Côte d’Ivoire) et le Centre dInnovations vertes de l’agence allemande de coopération internationale, la GIZ.

Plus précisément, les pertes de revenus s’observent sous différents angles. D’abord, par la fermeture des frontières qui a entrainé un manque de main d’œuvre alors qu’on est en pleine campagne intermédiaire du cacao. Il paraîtrait même que certains planteurs soient coincés dans leurs pays d’origines et se trouvent en incapacité de regagner la Côte d’Ivoire.

A cela s’ajoutent des transports moins fréquents qu’à l’accoutumé car les intermédiaires craignent de contracter le virus. Les retards s’accumulent dans l’achat des fèves à destination d’Abidjan et il se pourrait que ses difficultés concernent bientôt l’acheminement des denrées vers les ports du pays.

Plus largement, les ralentissements de transports concernent le secteur maritime. Une situation qui a d’ores et déjà touché les secteurs du caoutchouc et de l’anacarde. Par ailleurs, la diminution des transports rarifie l’approvisionnement de certaines denrées dans les campagnes en provenance de la ville (huile, sucre, poissons, etc.). Ceci dit, officiellement, aucune augmentation des prix n’est encore à signaler, hormis pour le riz importé dont le prix a augmenté de près de 5 % entre mars et avril.

Un dernier point, les planteurs de cacao cultivent également des productions vivrières, notamment à l’ombre des cacaoyers (manioc, igname, maïs, riz, etc.), ce qui participe à l’autosuffisance alimentaire de la famille. Habituellement, une partie de ces récoltes est vendue sur les marchés des villes voisines ou à Abidjan et apportent un complément de revenus utiles à l’achat du riz importé et du poisson. Mais cette activité se trouve menacée par les limitations des transports.

Si les risques de pénuries alimentaires dans les villages est limitée, cela constitue néanmoins un point de vigilance, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement et l’écoulement des denrées alimentaires.

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