Le commerce de détail sud-africain doit jouer son rôle dans le sourcing local agricole

 Le commerce de détail sud-africain doit jouer son rôle dans le sourcing local agricole
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L'Afrique offre des opportunités croissantes pour les produits agricoles, déclare Mmatlou Kalaba, conférencier en Economie agricole à l'Université de Pretoria, en Afrique du Sud. Et ce, en raison de quatre facteurs : la croissance démographique, l'urbanisation, la croissance économique et les changements de régime alimentaire.

La population africaine devrait doubler d'ici 2050 à 2,4 milliards d'habitants, enregistrant la plus forte croissance au monde. Plus de 50% de la population vit encore en milieu rural mais le taux d'urbanisation et, là encore, l'un des plus élevés au monde, écrit-il dans bizcommunity.com.

Une aubaine pour l'Afrique du Sud dont l'agri-business mais aussi le secteur de la distribution ont d'ores et déjà bien pris note. Hors Afrique du Sud, le groupe de supermarchés Shoprite avait 131 magasins dans 16 pays en 2013, Woolworths 65 dans 11 pays, Pick n'Pay 110. Des détaillants qui sont souvent liés à l'agro-industrie sud-africaine d'où ils sourcent leurs produits tant frais que transformés.

Tant et si peu qu'en 2014, l'Afrique représentait 45% des exportations totales sud-africaines contre 10% seulement en 1994,  écrit Mmatlou Kalaba. L'Afrique surpasse maintenant l'Europe ou les Etats-Unis comme débouchés pour les produits sud-africains, notamment les produits agricoles transformés ou non.

Une mauvaise répartition

En Afrique, des pays comme le Nigeria, le Ghana, la Zambie, le Mozambique, le Kenya affichent des taux de croissance des plus élevés au monde. Mais cette croissance est mal distribuée et les inégalités au sein de chaque pays demeurent élevées.

Face à cela, les entreprises sud-africaiens ont ciblé les pays les plus riches et parmi ceux-ci les segments les plus riches ; les supermarchés sont souvent situés dans les grandes villes, avec le meilleur pouvoir d'achat. Ceci leur attire nombre de critiques, souvent des milieux d'affaires locaux qui soulignent que ces entreprises pourraient sourcer leurs produits localement, développer les capacités de transformation, de conditionnement, de marketing, souligne le chercheur.

Ceci dit, les infrastructures, notamment en milieu rural, demeurent souvent peu développées, ce qui renchérit le coût de transport des marchandises vers l'intérieur du pays. Des inquiétudes demeurent quant à la stabilité politique et sociale de certains pays, bien que ces 20 dernières années, un nombre croissant de pays africains est devenu plus pacifique, poursuit-il. Des questionnements persistent également quant à la durabilité de la croissance économique car cette croissance est directement liée, dans bien des cas, à des matières premières –souvent minérales– exportées et à des prix internationaux fluctuants.

Il existe également la concurrence de produits de pays comme la Chine, l'Inde et des pays développés.

Le commerce inter-africain ne représente que 10%, rappelle Mmatlou Kalaba. Il faut donc le développer, renforcer et gérer les relations commerciales entre les pays du continent, le chercheur soulignant que la zone de libre échange de la SADC et la signature en juin 2015 de l'accord tripartite de libre échange allaient dans le bon sens. Ceci devrait faciliter la pénétration du réseau d'entreprises sud-africaines de commerce de détail ce qui, à son tour, développera le commerce inter-africain et augmentera, à terme, le sourcing local.

Lire http://www.bizcommunity.com/Article/196/358/132643.html#more

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