La Chronique matières premières agricoles au 10 septembre 2020

 La Chronique matières premières agricoles au 10 septembre 2020
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La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé hier maintenir son programme de relance économique. Elle s’attend désormais à une récession un peu moins violente qu’anticipée dans la zone euro cette année, de l’ordre de 8% contre 8,7% estimée en juin. L’économie rebondirait de 5% l’année prochaine pour revenir à un taux de 3,2% en 2022. La Banque centrale continue de tabler sur un ralentissement marqué de l’inflation à 0,3% cette année avant de remonter à 1% en 2021 et à 1,3% en 2022.Suite à ces déclarerions, l’euro a gagné hier soir 0,64% face au dollar , à € 1,1878 après un pic à €1,1916 en cours de séance.

Dans la conjoncture européenne aussi, on a pu noter cette semaine le durcissement de ton de la Commission à l’égard du gouvernement britannique, sommant ce dernier de respecter pleinement l’accord de sortie de l’Union européenne conclu en janvier et de retirer avant la fin du mois son projet de loi mettant en cause certains aspects du traité. Aussi la livre sterling a-t-elle creusé ses pertes face à l’euro et au dollar.

Côté Etats-Unis, les marchés financiers ont terminé en baisse hier, notamment après que le Sénat ait refusé de voter un plan de relance de $ 300 milliards, les Démocrates estimant qu’il était largement insuffisant. Les marchés craignent qu’un accord sur une enveloppe ne soit pas possible avant les élections en novembre.

Suite à l’annonce par l’Energy Information Administration (EIA) américaine d’une hausse inattendue de deux millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, le baril de Brent a perdu 0,59% hier à $ 40,55 et le brut léger américain (WTI) 0,63% à $ 37,81 dollars.

CACAO – CAFÉ – CAOUTCHOUC– COTON – HUILE DE PALME –  RIZ  – SUCRE

CACAO

Les cours du cacao ont baissé cette semaine, clôturant hier soir à Londres à £ 1 779 la tonne contre £ 1 796 vendredi dernier. Il en a été de même à New York, avec un glissement de  $ 2 595 la tonne à $ 2 537.

L’information de la semaine concerne une éventuelle hausse de 21% du prix garanti au planteur en Côte d’Ivoire pour la nouvelle campagne 2020/21 qui va démarrer début octobre, a indiqué hier des sources du Conseil du café cacao (CCC) à Reuters. Le prix atteindrait ainsi le seuil symbolique de FC FA 1 000 le kilo, soit $ 1,84 (lire nos informations : La Côte d’Ivoire augmenterait son prix au planteur de cacao à FCFA 1 000 sur 2020/21).

En Côte d’Ivoire où les arrivages aux ports totalisent 2,043 Mt entre le 1er octobre et le 31 août, a annoncé lundi le Conseil du café cacao (CCC), soit une baisse de 5,6% par rapport à la même période l’année dernière. Les exportateurs, de leur côté, avaient annoncé le même chiffre mais jusqu’au 30 août, estimant à 2,185 Mt les arrivages sur la même période l’année dernière.

Au Cameroun, pour la campagne 2019/20, les arrivages de fèves au port de Douala ont totalisé 257 151 tonnes (t) au 15 juillet, a indiqué mercredi l’Office national du cacao et du cacao (ONCC). Aucune explication n’a été donnée pour cette baisse de 2,7% par rapport à la campagne précédente mais les observateurs rappellent que les violentes tensions séparatistes dans la région productrice du sud-ouest en sont sans doute une des causes majeures. De ce total, 60 504 t de fèves ont été transformées localement, soit 23,5% de la production. A l’export, les principales destinations ont été les Pays bas, la Chine, la Malaisie, l’Indonésie et l’Allemagne avec pour principaux acheteurs Cargill et Olam qui ont acheté 84% du volume total exporté. Au Cameroun, la campagne 2020/21 démarre aujourd’hui mais l’ONCC n’a pas encore donné de prévisions officielles de volumes de récolte.

Côté consommation, l’industrie aux Etats-Unis s’inquiète de l’impact de la Covid-19 sur Halloween fêté le 31 octobre, une période de l’année où la consommation de confiserie est traditionnellement très élevée.

Côté entreprises, Barry Callebaut s’est distinguée ces derniers jours par une double annonce : faire du chocolat durable la norme pour le marché japonais en collaboration avec toute la filière nippone ainsi que le lancement de sa carte interactive  de ses fournisseurs directs en cacao en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Cameroun (lire nos informations : Barry Callebaut sort le grand jeu pour que son cacao soit mondialement durable).

CAFÉ

Après son envolée, le marché du café s’est calmé cette semaine, reprenant son souffle et engrangeant ses bénéfices. Le café Robusta a baissé cette semaine, passant de $ 1 444 la tonne à Londres vendredi dernier à $ 1 423 hier soir. Quant à l’Arabica côté à New York, la livre (lb) est passée de $ 1,34 à $ 1,317. Rappelons que le 4 septembre, il avait touché un plus haut en 8 mois à $ 1,34 alors qu’il était tombé à $ 1,12 le 11 août, soit un écart de près de 20%.

Un marché de l’Arabica tiraillé entre une récolte brésilienne 2020 toujours plus abondante et des stocks certifiés des bourses qui sont à leurs plus faibles niveaux depuis 20 ans.

S’agissant du Brésil, hier l’agence statistique gouvernementale IBGE a révisé à la hausse ses estimations de récolte, la portant à 59,6 millions de sacs de 60 kilos (Ms) contre les 59 Ms qu’il avait avancés en août. Si les 59,6 Ms sont atteints, ceci représenterait une hausse de 19,4% par rapport aux volumes de 2019. De ce total, le café Arabica représenterait 45 Ms, en hausse de 1,1% par rapport au chiffre avancé en août, le volume le plus élevé depuis que le Brésil tient un historique.

Quant aux Robusta, les transactions ont été cette semaine encore limitées au Vietnam car la campagne 2019/20 est quasiment achevée : il n’y a quasiment plus de café en entrepôt et pour les volumes qui restent, les producteurs préfèrent atteindre car les cours semblent plutôt sur une tendance haussière. En outre, en ce moment, le café d’Indonésie abonde : cette semaine, 5 000 t seraient arrivées dans les entrepôts à Lampung contre 2 000 t la semaine dernière. Les Vietnamiens préfèrent donc attendre un moment plus opportun pour liquider le reste de leurs volumes. A noter que si la campagne 2020/21 va officiellement démarrer début octobre, il faudra attendre fin novembre avant que ce nouveau café n’arrive en vrac, rappellent les traders. Une nouvelle récolte qui serait en baisse de 10% par rapport à la précédente, suivant en cela le cycle végétatif biennal du caféier, et ce malgré une météorologie qui a été favorable.

Ceci dit, les quelques transactions qui se sont faites au Vietnam l’ont été à un prix au planteur en hausse par rapport à la semaine dernière, à 34 000-34 500 dongs le kilo ($ 1,47-1,49) contre une fourchette allant de 33 500 à 34 000 dongs la semaine dernière.  Les traders ont offert à l’export le Grade 2, 5% grains noirs et brisés, avec une prime de $ 70 à $ 80 sur le contrat de novembre côté à Londres, contre $ 90 à $ 100 la semaine dernière.

En Indonésie, dans la province de Lampung, on regorge de café comme précédemment indiqué, faisant baisser la prime à l’export par rapport à Londres à $ 20-150 la tonne alors qu’elle avait parfois atteint $ 200 la semaine dernière.

Au Brésil, les producteurs font part sur les réseaux sociaux de leurs inquiétudes face à la sécheresse pour la récolte 2021. Dans la région de Minais Gerais, le plus grand Etat producteur du pays, les précipitations n’ont totalisé que 23 mm ces deux derniers mois contre une moyenne de 68 mm ces dernières années, selon les données de Refinitiv Eikon. Selon l’institut local de recherche sur le café, le déficit d’humidité sur certaines fermes atteindrait 100 mm par rapport à la moyenne. Cependant, les producteurs croisent les doigts car les pluies arrivent en général fin septembre-début octobre et pour certains il est beaucoup trop tôt pour vraiment s’inquiéter.

CAOUTCHOUC

Marché quasi stable sur la semaine sous revue mais volatil. Sur l’Osaka Exchange, de 180 yens le kilo vendredi dernier les cours ont affiché hier 180,5 yens ($1,70). Le marché de Shanghai est plus en retrait avec une clôture hier à 12 200 yuans ($1784) la tonne contre 12 580 yuans vendredi dernier. Les prix du caoutchouc pourraient rester sous pression, la multiplication des cas de la Covid-19 dans certains pays faisant planer une incertitude sur la reprise de l’économie mondiale.

Sur le marché physique, les prix en Thaïlande ont rebondi s’approchant d’un sommet de trois ans ce mois. Le  RSS3 a démarré son ascension en juillet pour atteindre un plus haut à 64,5 baths ($2,06) le kilo la semaine dernière. “Les prix du caoutchouc ont augmenté par rapport à la demande mondiale, tirée par les exportations chinoises après le début de la reprise économique“, a déclaré la porte parole adjointe du gouvernement, Rachada Thanadirek. Elle a également précisé que les exportations thaïlandaises de gant en caoutchouc, deuxième producteur mondial après la Malaisie, devraient croitre de 8 à 15% cette année.

L’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC) indique que sur les sept premiers mois de l’année, la production mondiale de caoutchouc naturel a baissé de 8,9% par rapport à la même période en 2019 tandis que la consommation a chuté de 14%. Ainsi, l’ANPRC table sur une production en 2020 de 13,149 millions de tonnes (Mt), en recul de 4,9% et sur une consommation de 12,544 Mt en retrait de 8,9%. Le marché serait donc excédentaire de 605 000 tonnes. L’association observe que le marché du caoutchouc naturel a été dynamique au mois d’août avec avec une hausse  des cours  en août de 24,1% du RSS3 et de 14,3% du STR20 à Bangkok et une augmentation de 7,9% du SMR20 à Kuala Lumpur. Le marché du latex  se maintient à un niveau relativement bas, et ce en dépit d’une explosion de l’industrie l de la fabrication des gants en caoutchouc, avec une progression de 4%  à Kuala Lumpur et de 3,7 %  du RSS4 à Kottayam.

En  Chine, les importations de caoutchouc naturel et synthétique ont augmenté de 29,9% en août par rapport à l’année précédente pour s’établir à 699 000 tonnes.

Au Vietnam, les exportations de caoutchouc se sont élevées au mois d’août  à 220 000 tonnes pour une valeur de $267 millions. Sur la période janvier à août, les exportations ont totalisées 905 000 tonnes, en baisse de 5,9% par rapport à la même période en 2019, pour une valeur de $1,15 milliard, en recul de 12,6%, selon l’Agence du commerce extérieur du ministère de l’Industrie et du commerce. Le prix moyen à l’exportation a reculé de 7,2% par rapport à la même période l’an dernier à $1 272  la tonne. Le caoutchouc synthétique et le latex naturel ont représenté près des deux tiers du total des exportations.

La Malaisie a vu ses exportations de gants en caoutchouc  grimper de 50,1% à 15,06 milliards de ringgits malais ($3, 617 milliards) sur la période de janvier à juillet 2020, contre  RM 10,03 milliards à la même période de l’année dernière, a déclaré le ministère du Commerce international et  de l’industrie. Le vice-ministre Datuk Lim Ban Hong a déclaré que la croissance était due à une demande accrue et aux efforts du gouvernement pour aider l’industrie des gants en caoutchouc. La demande mondiale de gants en caoutchouc est estimée à 330 milliards d’unités pour 2020, et la production de la Malaisie pour le marché d’exportation est estimée à 220 milliards d’unités, soit 67% de la demande mondiale.

COTON

Stabilité sur le marché du coton avec une clôture hier à 64,81 cents la livre contre 64,99 cents vendredi dernier. Les cours ont toutefois fluctués durant la semaine sous l’influence de l’évolution du dollars, du prix du pétrole et de l’escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis après que les responsables américains des douanes et de la protection des frontières aient préparé des ordres pour bloquer les importations de produits en coton en provenance de la région occidentale de la Chine du Xinjiang en raison d’accusations de travail forcé (Lire : L’interdiction américaine du coton du Xinjiang en Chine infléchira-t-elle le marché du coton ? ).

En Turquie,  la forte baisse des superficies à 350 000 hectares devrait conduire à une production de coton de seulement 615 000 tonnes en 2020/21, en recul de 18%, estime le département américain de l’Agriculture (USDA). Les faibles rendements, les prix du coton peu attractifs, des coûts gonflés, l’incertitude créée par la Covid-19 et les meilleurs rendements des cultures alternatives, en plus du manque de subventions du gouvernement et de la règle de rotation de la quatrième année sont les principales raisons de la diminution attendue des superficie. La consommation intérieure de coton a été révisée à la baisse en raison de la pandémie à 1,4 Mt en 2019/20  mais devrait rebondir à 1,55 Mt en 2020/21. Les importations en 2019/20 ont progressé à  919 779 tonnes, au cours des onze premiers mois de la campagne de commercialisation, en raison de la baisse des approvisionnements locaux et des prix mondiaux favorables. Les États-Unis continuent d’être le principal fournisseur de coton de la Turquie avec une part de marché de 38%, suivent ensuite la Grèce (19%) et  le Brésil (17%). Pour 2020/21, les importations sont attendues en baisse à 850 000 tonnes.

Côté recherche,  le Centre européen des textiles innovants (CETI) et la marque de vêtement pour enfants Okaidi du groupe IdKids viennent de mettre au point une première série de t-shirt en coton recyclé, composé de 60% de fibres issues du recyclage de vêtements usagés en coton et de 40% de fibres de coton vierge biologique (Lire : Des t-shirts en coton recyclé, une première en Europe).

HUILE PALME

Le marché de l’huile de palme a connu une semaine volatile mais les cours ont clôturé hier à 2 812 ringgits ($675,64) soit quasi au même niveau que vendredi dernier (2 834 ringgits).

Les chiffres publiés hier par le Malaysian Palm Oil Board (MPOB) ont montré que la production d’huile de palme brute (CPO) a progressé de 3,7% en août à 1,862 million de tonnes (Mt) par rapport à juillet. Les stocks d’huile de CPO ont cru de 7,09% à 930 2895 tonnes mais ceux d’huile de palme transformée ont diminué de 7,30%. Quant aux exportations, toujours sur le mois d’août, elles ont chuté de 11,31% à 1,581 Mt.  Sur les dix premier jours de septembre, les exportations semblent reprendre avec une hausse de 10%.

L’Indonésie envisage de réviser ses règles de prélèvement sur les exportations d’huile de palme pour permettre une collecte plus élevée lorsque les prix augmentent et ce afin de soutenir l’ambitieux programme de biodiesel a annoncé à Reuters la ministre de la coordination des Affaires économiques, Airlangga Hartarto. La taxe est perçue pour financer l’écart entre le coût de production du carburant fabriqué à partir d’huile de palme et le prix du pétrole brut.

Depuis le mois de juin 2020, l’Indonésie perçoit un prélèvement maximum de $55 par tonne sur les exportations d’huile de palme, quel que soit le prix. Dorénavant «Chaque augmentation de $25,  cela augmentera le prélèvement de $5», a déclaré Airlangga  Hartarto. Une baisse historique du prix du pétrole brut cette année a creusé l’écart et contraint le gouvernement à modifier ses règles de prélèvement. Airlangga  Hartarto estime qu’avec un prix de $40 le baril, l’écart de prix est gérable.

En Thaïlande, le cabinet a approuvé la  proposition du Comité national de politique sur l’huile de palme d’exporter 300 000 tonnes d’huile de palme brute  (CPO) d’ici mars de l’année prochaine afin de réduire l’énorme stock de CPO du pays et in fine de soutenir les prix intérieurs. A cette fin, le ministère du Commerce allouera 618 millions de bahts ($19,7 million) pour soutenir les planteurs de palmiers à huile en subventionnant les frais de transport et d’entretien et en accordant une subvention pouvant aller jusqu’à deux bahts par kilogramme aux exportateurs de CPO. Le porte-parole adjoint du gouvernement, Ratchada Thanadirek, a ajouté «Le ministère de l’Énergie et les agences concernées doivent discuter avec le Bureau du budget pour acheter 100 000 tonnes de CPO pour la production d’énergie. La question sera discutée plus en détail plus tard ce mois-ci ».

La Colombie devrait adhérer prochainement au Conseil des pays producteurs de palmiers à huile (CPOPC) et bénéficier d’un certain nombre d’avantages comme la promotion, le développement et le renforcement de la coopération dans la culture du palmier à huile et l’industrie. Actuellement, la culture du palmier à huile est présente dans 161 communes de 21 départements sur tout le territoire national, générant plus de 185 000 emplois directs et indirects et rassemble plus de 6 250 producteurs, dont environ 5 036 sont des petits planteurs. Cette année, la production devrait progresser de 10%  (Lire notre Chronique Matières premières agricoles au 4 septembre 2020) tandis que les exportations ont progressé de 11,5% sur les sept premiers mois de l’année à  436 000 tonnes pour une valeur de $281 millions.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz de l’Inde ont atteint fortement grimpé avec des approvisionnements limités en raison de perturbations induites par la pandémie, tandis que le Bangladesh pourrait devoir importer du riz suite aux endommagements des cultures.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à $387-$394 la tonne contre $384 -$390 la semaine dernière suite aux difficultés dans l’approvisionnement en raison des perturbations induites par la pandémie de la Covid-19. Le nombre de contaminations a  atteint plus de 4,2 millions de personnes, ce qui fait de l’Inde le deuxième pays le plus touché au monde. Les exportateurs ont été aux prises avec une disponibilité limitée de conteneurs et d’ouvriers d’usine dans son plus grand port de manutention de riz de Kakinada sur la côte est. “L’épidémie de coronavirus a affecté la mouture du riz dans l’Andhra Pradesh et les opérations de chargement à Kakinada. Des approvisionnements limités sont disponibles pour les exportations bien que la demande soit robuste“, a déclaré un exportateur basé à Kakinada.

Au Vietnam,  les prix du Viet 5% ont légèrement progressé à $490-$495 la tonne contre $490 la tonne la semaine dernière soutenus par la faiblesse des approvisionnements intérieurs. “Les approvisionnements intérieurs sont très faibles pour le moment, tandis que certains exportateurs continuent de remplir leurs contrats signés plus tôt avec des clients de Malaisie, du Timor-Leste et d’Afrique“, a déclaré un négociant de la province du delta du Mékong à Tien Giang.

Les négociants s’attendent  toutefois à ce que les prix baissent dans les semaines à venir avant la récolte automne-hiver.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% se sont affaiblis à  $487-$510 la tonne contre  $500- $ 513  la semaine dernière dans un contexte de demande modérée.

Au Bangladesh, les prix intérieurs ont augmenté de 20% en un mois avec la perspective d’un déficit de production. Des pluies excessives en mars-avril, le cyclone Amphan en mai et trois épisodes d’inondations en juin-juillet ont endommagé la plupart des cultures, dont 70% étaient du paddy, selon des responsables du ministère de l’Agriculture. Le Bangladesh doit commencer à importer du riz sans délai, ont indiqué des sources proches du dossier.

Au Brésil, le Camex, la section du ministère brésilien de l’Économie qui supervise le commerce extérieur, a supprimé les taxes à l’importation sur le riz jusqu’au 31 décembre dans un contexte d’augmentation significative des prix intérieurs du riz. L’exemption tarifaire ne s’appliquera qu’aux premiers 400 000 tonnes à importer.

L’Égypte, le plus grand acheteur de blé au monde, a annoncé mercredi la création d’une bourse de matières premières au capital de 91 millions de livres égyptiennes ($5,78 millions). La bourse échangera du blé, des huiles, du sucre et du riz dans une première étape au premier semestre 2021, a déclaré le ministère de l’Approvisionnement dans un communiqué.

La Côte d’Ivoire a signé  un protocole d’accord sur le riz avec le marocain OCP (Lire : Le Marocain OCP signe un accord avec la Côte d’Ivoire pour booster sa filière riz).

SUCRE

Le prix du sucre roux a terminé hier soir sur le marché de New York quasiment là où il se trouvait vendredi dernier, à 11,91 cents contre 11,93 cents la livre (lb). Il en est de même pour le blanc qui est passé de $ 354,50 la tonne à Londres à $ 354,30 hier. Notons que depuis le début de l’année, les cours du sucre ont baissé de 10%.

La lourdeur du marché s’explique par l’abondance au Brésil et la perspective d’exportations toujours subventionnées d’Inde sur la campagne 2020/21.

Au Brésil tout d’abord, les raffineries dans le centre-sud du pays ont produit 2,93 Mt du 15 au 31 août, soit 16% de plus que fin août 2019. Quant à l’Inde, elle devrait maintenir pour la troisième campagne consécutive ses subventions à l’export de son sucre. En effet, les autorités indiennes veulent inciter la filière à exporter afin de réduire les stocks pour que le prix du sucre sur le marché intérieur ne tombe pas en-deçà d’un seuil ce qui serait intenable pour l’industrie sucrière locale. “Les incitations à l’exportation de sucre pour 6 Mt pourraient être annoncées avant la fin du mois”, a indiqué un responsable gouvernemental, rapporte Reuters.

Rappelons qu’en 2019/20, le gouvernement indien avait établi la subvention à l’export à 10 448 roupies la tonne ($ 142,20) ce qui aurait permis à l’industrie d’exporter 5,5 Mt, la faiblesse de la roupie aidant. Au total, fin août 2019, l’enveloppe gouvernementale avait été fixée à $ 876,74 millions pour que l’industrie exporte 6 Mt sur 2019/20. Sur 2020/21, le gouvernement a dit fixer plus tard l’enveloppe budgétaire pour cette subvention, après consultation des différents ministères impliqués. Cette campagne, l’Inde doit exporter un minimum de 5 Mt pour maintenir les niveaux de prix sur le marché local. Rappelons que l’Inde va démarrer sa nouvelle campagne 2020/21 avec 11,5 Mt de sucre dans ses entrepôts et devrait produire 31 Mt alors que sa consommation nationale est de 26 Mt. On croule sous le sucre…

L’Egypte a annoncé hier prolonger de trois mois son interdiction d’importer du sucre roux et blanc ; l’interdiction initiale avait été faite en juin. L’objectif est de réduire l’impact de la fluctuation des cours internationaux sur l’industrie locale et ce d’autant plus que le marché national est bien couvert avec 1,4 Mt dans les entrepôts, ce qui correspond à plus de 6 mois de consommation.

En Russie, le consultant agricole moscovite Ikar a révisé à la baisse ses prévisions de production nationale de sucre pour 2020/21 : elle serait entre 5 et 5,4 Mt contre les 5,6 à 6 Mt précédemment annoncé. Ceci résulte de la baisse de 18% des superficies consacrées à la betterave sucrière cette année suite aux faibles prix sur le marché local, peu incitatifs pour les producteurs. Mais ceci n’inquiète pas Ikar qui rappelle que les stocks nationaux sont bien fournis à la suite de 5 campagnes de surproduction. D’une source à l’autre, ces volumes en entrepôts varient considérablement : Ikar les estime à 1,6 Mt au 1er août alors que l’Union des producteurs russes de sucre va jusqu’à 3,1 Mt. A noter que les agriculteurs ont déjà récolté 3,8 Mt de betterave sucrière sur 11% des superficies consacrées à cette culture. La dernière campagne, la Russie a exporté 1,4 Mt de sucre, selon Ikar ; ses toutes premières estimations pour 2020/21 témoignent d’une forte chute, à 182 000 t.

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