La filière karité de Côte d’Ivoire sera défendue en novembre devant la FAO

 La filière karité de Côte d’Ivoire sera défendue en novembre devant la FAO
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Le président du Bureau de création de l’interprofession du karité en Côte d’Ivoire, Ali Kéita, a annoncé se rendre en novembre au siège de la FAO, à Rome, pour “défendre le secteur karité” de Côte d’Ivoire.

Une filière qui se dynamise et se structure depuis la création du Bureau en 2014, selon le responsable. Des présidents régionaux ont été nommés dans les sept zones de production -Boukani, Gontougo, Tchologo, Poro, Bagoué, Denguélé et Hambol- et 42 sociétés coopératives ont été mises en place, avait-il souligné à Fraternité Matin en début d’année. Jusqu’alors, les femmes – la filière étant essentiellement féminine- étaient en groupement ou en association. 

En outre, la filière est en train de se doter de deux unités industrielles de transformation du produit, dont les équipements sont déjà disponibles, a précisé Ali Kéita, l’une à Bondoukou, l’autre à Bouna.

La production “est passée de 150 000 tonnes (t) à 300 000 t”, a-t-il souligné hier à notre confrère sans toutefois préciser de dates. Des chiffres qui sont loin de faire l’unanimité, des opérateurs interrogés parlant davantage d’une fourchette de production allant de 50 000 à 100 000 t, “les superficies n’ayant pas augmenté“, précise-t-on.  Quant aux prix, Ali Keita évoque FCFA 1500 le kilo de beurre et à FCFA 250 le kilo d’amandes.

A Rome, le patron de l’interprofession entend souligner, entre autres sujets, la priorité donnée à la certification qui devrait permettre de combattre les acheteurs clandestins, de renforcer les normes dans la filière et d’inciter les acheteurs à  respecter le prix fixé par l’Etat.

Une campagne terne

Une mission qui va se dérouler alors que la campagne est plutôt terne, selon les informations rapportées par le spécialiste Rongead dans sa lettre d’information n’kalo fin septembre. La production de karité est faible en Côte d’Ivoire et les volumes disponibles en baisse par rapport à la même période la campagne passée. A fin septembre, les acheteurs locaux étaient peu actifs sur le terrain, jugeant peu attractifs les prix proposés par les exportateurs. “Les chargements de karité continuent d’arriver au compte-gouttes au port d’Abidjan“, rapporte Rongead. Côté production, la grosse saison des pluies s’achève ce qui facilite l’opération de séchage des amendes.

Les prix relevés sur le terrain par les équipes de Rongead affichent des différences avec ceux rapportés par Ali Keita. Les prix bord champ seraient stables à fin septembre, entre FCFA 75 (€ 0,11) et 100 (€ 0,15) le kilo, les prix portuaires étant de l’ordre de FCFA 135 à 140 (€ 0,21). Le prix du beurre transformé localement est entre FCFA 700 et 800  (€ 1,06-1,22) le kilo.

Des importations européennes en baisse

Ali Keita entend bien donner de la visibilité à cette filière lors de sa présentation en novembre à la FAO à Rome, le responsable rappelant que 60 à 70% du karité rentrent dans la production de la cosmétique, 20% dans la chocolaterie et 10% dans les produits pharmaceutiques.

Selon Rongead, les importations européennes ont accusé une baisse cette dernière campagne contrairement à aux achats indiens qui sont demeurés stables. Cumulées, ces importations UE et Asie sur la période septembre 2016 à juillet 2017 ont été  de 171 132 t, en baisse de 18%  par rapport aux 209 492 t sur la même période en 2015/16, selon le sépcialiste.

Cette baisse induit que les stocks disponibles en Europe pour la production d’equivalents beurre de cacao (CBE) sont limités mais à moins que la demande en cacao et en CBE ne connaisse une accélération importante en cette fin d’année, les importateurs de karité devraient rester prudents et maintenir des stocks réduits pour ne pas prendre de risques“, écrit Rongead.

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