12ème Carrefour international du bois
Les bois tropicaux au Carrefour international du bois à Nantes
(13/06/2012)
530 exposants, dont 30 % d’internationaux et 10 000 visiteurs professionnels venus de 68 pays (hors France métropolitaine): la 12ème édition du Carrefour international du bois qui s’est tenu à Nantes, du 6 au 8 juin,réalise une véritable performance en période de crise et affiche le volontarisme des acteurs de la filière, souligne les organisateurs. « Signe que le matériau bois a plus que jamais les atouts pour se jouer de la conjoncture », estiment-ils.
Quant au bois tropical, à 9 mois de l’entré en vigueur du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE), le mot d’ordre tant de l’Association internationale des bois tropicaux (AIBT) que du Commerce du Bois (LCB) semble être : faisons tout pour redonnons au bois tropical sa juste place parmi le matériau bois et plu généralement parmi l’ensemble des matériaux de construction car il a retrouvé son honorabilité dans son exploitation.
Selon Eric Boilley, directeur de l’association professionnelle Le Commerce du Bois, ” Nous avons mis un « acharnement » à apporter des garanties à tous nos clients, tous nos prescripteurs sur le fait que nos membres du Commerce du Bois commercialisent du bois venu de forêts gérées durablement. Pour nous, c’était un préalable. Maintenant, nous estimons que ce préalable est atteint et que nous sommes en capacités de toujours répondre sur ce plan environnemental. Où est la différence du bois tropical ? C’est dans la promotion de ses caractéristiques techniques, mécaniques : le bois est naturellement durable, il est esthétique, il offre beaucoup d’avantages dans ses utilisations. C’est ça que nous voulons remettre au centre du jeu. On est dans cette logique. On est en capacité de dire : le bois tropical a sa place aux côtés d’autres bois. Tous les bois ont leur place en fonction de leurs caractéristiques propres. Et il n’y a aucune raison d’écarter les bois tropicaux sous des prétextes fallacieux. ”
Pour Denis Loyer, président de l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT), la mise en valeur des efforts de certification faits par les forestiers est une des premières missions de l’ATIBT qui est en cours de changement de gouvernance et d’objectifs. En matière de certification, souligne-t-il, ” un énorme effort a été fait très en amont et il faut réfléchir à la manière de le faire savoir et faire comprendre au consommateur que ce sont des bois certifiés, qu’on peut être fier d’acheter des bois certifiés car ils permettent le renouvellement de la forêt (c’est bon pour les forêts, pour nos enfants, pour le climat), la préservation de la biodiversité (maintenant les scientifiques le disent : les gorilles, les chimpanzés dans le Bassin du Congo sont mieux protégés dans certains concessions que dans des parcs qui n’ont pas toujours les moyens financiers de le faire) et qu’ils contribuent au développement économique des pays en créant des emplois, en incluant les populations dans le processus. Des progrès sont à faire mais le processus est bien avancé. C’est un premier sujet : comment on peut lier cette avancée aux marchés. ”
Quant au Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) qui entre en vigueur le 3 mars 2013, ” C’est un vrai défi et le secteur privé est un peu inquiet car finalement on ne sait pas comment cela va se faire. Tous les bois qui arriveront en Europe devront démontrer qu’ils sont légaux, c’est-à-dire qu’ils sont exploités de telle façon que la forêt se renouvelle, dans le respect des lois. Un certain nombre de pays africains ont signé avec l’Union européenne des APV (accord de partenariat volontaire) dans le cadre du processus Flegt pour essayer d’organiser en interne la façon dont ces pays pourront produire un certificat qui dira : oui, c’est durable et c’est légal. […] Un des rôles de l’ATIBT est de dire : nous, les pays d’Afrique, ferons en sorte de ne pas être les laissés pour compte de cette affaire là, de ne pas en être les victimes car là, soit le bois entre, soit il n’entre pas. C’est un enjeu très fort et l’ATIBT va continuer à jouer un rôle important. Le Bassin du Congo doit pouvoir répondre à ces exigences car un importateur de bois devra présenter les papiers et avoir fait diligence » pour pouvoir faire entrer son bois sur le marché de l’UE. ”