La riziculture ouest-africaine, émettrice de N2O, très néfaste au climat

 La riziculture ouest-africaine, émettrice de N2O, très néfaste au climat
Partager vers

Et si la culture du riz était mauvaise pour le climat ? Et si elle était même plus mauvaise que certains ne le pensaient déjà, notamment pour les rizicultures inondées qu’occasionnellement ?

C’est ce que soulignent des chercheurs de l’Environmental Defense Fund, basé à New York, dans un livre blanc publié lundi et intitulé Global risk assessment of high nitrous oxide emissions from rice production.

Le riz est un moyen de subsistance pour quelque 150 millions de foyers, une nourriture de base pour la moitié de l’humanité et utilise 11% des terres arables et un tiers de l’eau d’irrigation“, tient à rappeler les auteurs dans leur propos introductif. “Les rizicultures continuellement inondées fonctionnent comme des zones humides et produisent environ 12% des émissions anthropogéniques de méthane (CH4), un gaz à effet de serre (GES) à courte durée. Actuellement, le CH4 provenant des rizicultures représentent environ 50% de toutes les émissions de GES liées à une culture et le riz a le plus important impact sur le climat de tous les produits agricoles par unité de calorie.”

Jusqu’à maintenant, on considérait que 2,5% du réchauffement climatique induit par les hommes provenaient de la riziculture, notamment de l’émanation de méthane. Or, c’était sans compter les émissions d’oxyde nitreux (N2O) qui seraient trois fois plus importantes que soulignées jusqu’à maintenant par unité de superficie. Et l’augmentation de ces émissions est inversement proportionnée au facteur d’inondation. En d’autres termes, des champs inondés seulement occasionnellement, comme c’est souvent les cas en Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, émettent beaucoup plus de GES.

“L’impact de la riziculture sur le climat a été significativement sous-estimé car, jusqu’à maintenant, les émissions d’oxyde nitreux provenant des fermes rizicoles inondées occasionnellement n’étaient pas inclues“, souligne Dr. Kritee Kritee qui a dirigé l’étude.

L’impact à court terme sur le réchauffement climatique de ces émissions nouvellement comptabilisées, représenterait l’équivalent de 1 200 centrales à charbon.

Selon les analyses, les rizières qui sont, tour à tour, inondées et à sec, émettent, certes, moins de méthane, mais produisent jusqu’à 45 fois plus d’oxyde nitreux que les champs constamment irrigués.

Une considération qui se heurte à une autre cause environnementale qui est la gestion de l’eau : les rizières occasionnellement inondées utilisent, de facto, moins d’eau…

Que faire ? Et surtout, que produire ?

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *