Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 13 octobre 2021

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 13 octobre 2021
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L’actualité des énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest est encore très riche cette semaine ! Parmi les thématiques traitées, on retrouve une floraison d’investissements, l’officialisation de nouveaux partenariats, l’utilisation de l’énergie solaire pour accéder à l’eau, traiter l’eau et développer l’agriculture, entre autres. Trois pays sont concernés par cette actualité : le Burkina Faso, le Cabo-Verde et le Sénégal.

Mais avant de se pencher sur ces évènements, observons quelques nouvelles susceptibles d’intéresser l’ensemble de la région.

Les sommes levées sont astronomiques ! Plus de $ 300 millions d’investissements cette semaine encore…

L’initiative « Desert to Power » reçoit $ 150 millions du Fonds vert pour le climat

Le Fond vert pour le climat (FVC) débloque $ 150 millions pour l’initiative de la Banque africaine de développement « Désert to Power » afin de soutenir les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) dans la production d’électricité solaire dans la région. Ce nouvel apport est un coup pousse destiné à stimuler les investissements du secteur privé dans la production d’énergie solaire dans la région et lutter par la même occasion contre le changement climatique dans la sous-région. L’initiative Desert to Power devrait mobiliser en totalité près de $ 966 millions.

L’Allemagne délivre $ 100 millions au Sefa

L’Allemagne débloque € 100 millions en faveur du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa) de la Banque africaine de développement (BAD) afin de soutenir les investissements privés dans les énergies renouvelables en Afrique. Plus précisément, la BAD déclare qu’il s’agit de soutenir l’assistance technique et les investissements dans la production, la transmission et la distribution d’électricité. Cette année, l’Allemagne double le montant de son investissement par rapport à l’année dernière – € 50 millions- et permet d’offrir une aide salvatrice pour atteindre l’objectif de capitalisation de de $ 500 millions du Sefa.

Zola Electric lève $ 90 millions

Le hollandais Zola Electric vient de lever $ 90 millions sous forme de fonds propres et de prêts -de Total Energies Ventures, DBL Partners, Helios Investment Partners, Vulcan Capital et Electron Capital Partners, FMO et SunFunder- dans le but de fournir un accès à l’énergie à 2,2 milliards de personnes et des milliers d’entreprises- en Afrique. Grâce à cette levée de fonds, l’entreprise ambitionne de multiplier sa présence sur le continent. Rappelons que Zola Electric est déjà présente en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Nigeria notamment grâce à la fourniture de ses kits solaires.

BURKINA FASO

Le pays connait une campagne agricole 2021/22 des plus marquantes… Inondations, sécheresses, c’est une catastrophe. 4 900 hectares recouverts par les eaux, 16 000 tonnes de produits alimentaires perdus, une réponse s’impose et le ministre de l’Agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, Salifou Ouédraogo, s’est empressé d’en dévoiler les contours à l’issu du dernier conseil des ministres le 6 octobre dernier. Tout d’abord, près de 500 forages à grand débit sont prévus dans les zones les plus touchées et seront équipés de pompes solaires pour stocker l’eau et permettre la culture de contre saison grâce au système d’irrigation goutte à goutte (aidée par la délivrance de 8 700 tonnes d’engrais et de 375 kilogrammes de semences). L’objectif est de pouvoir produire de façon sereine lors de la campagne sèche. Il est également envisagé de mettre en place à l’échelle nationale le warrantage communautaire pour que les agriculteurs ne bradent pas leurs récoltes. Ainsi, FCFA 15 milliards sont débloqués par la banque agricole pour accompagner les producteurs. C’est une situation de crise.

L’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga), filiale du groupe de la Banque mondiale, accorde une garantie de € 4,5 millions en faveur de la centrale solaire photovoltaïque de Nagréongo dans le but de couvrir l’investissement de GreenYello, filiale du français Casino. Cette garantie couvre pendant 20 ans les investissements en fonds propres de l’entreprise française dans la société de production d’énergie solaire de Ouagadougou (SPES Ouagadougou), une société chargée de la construction, la gestion, l’exploitation et la maintenance de l’installation solaire photovoltaïque pendant 25 ans.

La centrale solaire Nagréongo -d’une puissance de 30 MWc- est située dans un village du même nom, dans la région Plateau-Central, sur le tracé de la futur liaison électrique (tant attendue !) Ouagadougou-Niamey du projet EEEOA.

CABO VERDE

A.P. Moller Capital, gestionnaire de fonds d’investissement danois, prend une participation de 40 % dans Cabeolica, le géant des énergies renouvelables au Cap Vert, en rachetant les actions cédées par le fonds de développement panafricains basé à Lagos, Africa Finance Corporation (AFC). Ce dernier reste toutefois majoritaire avec une participation de 50 % dans Cabeolica, auquel il faut ajouter les 6 % détenus par le gouvernement capverdien et la compagnie publique d’électricité Electra.

Notons que l’entreprise a installé 30 éoliennes d’une valeur de $ 90 millions et d’une capacité totale de 25,5 MW sur les 9 iles du Cap vert et répondent à 25 % de la demande d’électricité de l’archipel.

SÉNÉGAL

L’Office des forages ruraux (Ofor) lance le « Projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable à travers des actions d’optimisation et de réhabilitation d’infrastructures existantes dans la région de Matame ». Le projet a démarré mardi dernier et devrait s’achever en décembre 2023 pour un coût avoisinant € 1,5 million. Il prévoit la réalisation de deux forages, le pompage de l’eau grâce à l’énergie solaire qui approvisionnera 6 châteaux d’eau. L’eau devrait être transportée dans 50 kilomètres de canalisations puis traitée/désinfectée dans 8 unités de chloration avant d’être distribuée à 21 000 personnes de la région de Matam. Un projet nécessaire dans la mesure où 53 % de l’eau consommée dans la région provient de sources non protégées et se trouve à l’origine de nombreuses maladies hydriques. Notons que l’Ofor bénéficie du soutien financier de l’Agence espagnole de Coopération internationale pour le développement (AECID).

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