13 novembre 2008 - 12:45 |

La crise hypothèque le milliard d'euros promis à l’agriculture africaine par l’UE

La crise hypothèque le milliard d’euros promis à l’agriculture africaine par l’UE

Louis Michel s’irrite

L’aide au développement d’un milliard d’euros que la Commission européenne a proposé cet été de verser à l’Afrique est sérieusement hypothéquée par la crise financière, qui rend les Etats membres moins généreux.
Alors que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait lancé en juillet l’idée d’utiliser un milliard d’euros de fonds européens non dépensés dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) pour financer l’achat de semences et d’engrais pour le continent africain, les retards et incertitudes se multiplient.
Face aux réticences des Etats membres, moins enclins qu’il y a quelques mois à dépenser ces sommes et qui invoquent des questions de procédure budgétaire, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a manifesté le 11 novembre de l’agacement. ”Ce sont des prétextes spécieux car en vérité il y a plus facile que ça (...) Il faut que chaque Etat membre s’engage à ristourner ce qu’il recevra, c’est-à-dire sa due part dans le milliard”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des ministres chargés de la Coopération et du Développement de l’Union européenne. ”C’est une question de volonté politique. Qu’on arrête de laisser croire qu’on veut le faire et trouver mille et une raisons de ne pas le faire”, a-t-il ajouté.
Fin octobre, un responsable de la Commission européenne avait indiqué à Reuters que les fonds non utilisés de la Pac étaient cette année moins nombreux que lors d’exercices précédents. Par ailleurs, avait-il confié, les Etats membres, dont les finances publiques se sont tendues avec la crise, préféreraient récupérer cet argent plutôt que le destiner à une aide à l’agriculture et à l’alimentation en Afrique.
Des euro-députés ont pourtant indiqué que le Parlement européen et plusieurs gouvernements parmi les Vingt-sept cherchaient de nouvelles sources de financement permettant d’obtenir ce milliard d’euros. “Les gens qui meurent de faim en Afrique ne se poseront pas la question de savoir sous quelle ligne de budget cela passe”, a ainsi fait récemment remarquer Neil Parish, qui préside la commission de l’Agriculture du Parlement européen.

 

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