L’AIPH enclenche le mécanisme de soutien aux producteurs d’huile de palme de Côte d’Ivoire

 L’AIPH enclenche le mécanisme de soutien aux producteurs d’huile de palme de Côte d’Ivoire
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Face à la faiblesse des cours mondiaux de l’huile de palme, l’interprofession de la filière palmier à huile de Côte d’Ivoire a décidé d’enclencher le mécanisme de soutien en faveur des producteurs, annonce à CommodAfrica, Jean-Louis Kodo, président de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile (AIPH)* et directeur de PALMCI et SANIA.

Les prix mondiaux de l’huile de palme sont bas. L’AIPH envisage-t-elle des mesures vis-à-vis des producteurs ?

Avec la problématique des cours qui baissent depuis un an et sans aucune perspective de hausse sur les six prochains mois, nous avons décidé la semaine dernière de mettre en place un mécanisme de soutien. Comment fonctionne-t-il ? Nous avons trois collèges –producteurs, industriels de la première transformation et ceux de la deuxième transformation– les cours étant bas autour de FCFA 30-33 000 la tonne, nous avons décidé de fixer la barre à FCFA 40 000. Si les cours sont en dessous de FCFA 40 000, les autres collèges achètent à FCFA 40 000 la tonne aux producteurs tant que le cours est en-dessous. Quand, il passera au-dessus de FCFA 40 000 la tonne, se mettra en place un système de remboursement. C’est comme une avance.

Par le passé, nous avons déjà eu recours par deux fois à ce mécanisme dont une fois lorsque les cours étaient trop élevés pour les industriels.  Les producteurs ont alors accepté de vendre durant environ une année leurs régimes à un prix inférieur à celui du marché. Quand les cours ont baissé, les industriels les ont remboursé sur trois à quatre mois.

Le Conseil Hévéa –Palmier à huile vient d’être mis en place (cf. nos informations). Comment l’interprofession se situe-t-elle par rapport à cette nouvelle entité ?

Le Conseil Hévéa –Palmier à huile vient enfin d’être mis en place, la décision ayant été prise depuis deux ans. Nous sommes vigilants. C’est une décision de l’Etat, qui estime que ce conseil lui permettra de mieux organiser, comprendre et contrôler les filières. Au niveau de l’AIPH, qui a ses prérogatives, notre combat est juste de faire en sorte ne pas avoir de doublons. Nous sommes en charge du développement, nous sommes sur le terrain et le Conseil joue son rôle régalien. Nous ne voulons pas qu’il y ait de dérives. Pour l’instant, cela va. L’autre soucis, c’est combien cela coûte et que cela ne soit pas une usine à gaz. Notre intérêt est que cela marche.

Cela fait presque deux ans que vous êtes à la tête de l’AIPH, quel est votre bilan ?

Depuis deux ans, nous avons œuvrer pour structurer la filière avec un appui au développement de la filière palmier avec l’objectif d’accroître les revenus des producteurs par l’augmentation de la production sans augmenter les surfaces, donc en améliorant la productivité.

Nous avons aussi un programme de traçabilité où l’on va identifier tous les producteurs par GPS avec un numéro unique de plantation. Nous avons déjà une bonne base avec des données quantitatives -production, âge des arbres- mais aussi sociales, comme qui est à la tête de la plantation une famille ou un individu par exemple. Ce travail nous permettra de mesurer demain les progrès en termes de revenus des producteurs mais aussi d’éviter la concurrence et rassurer les parties prenantes. Par exemple, si on préfinance les engrais, il faut s’assurer que les régimes reviennent à celui qui les a financé.

* L’AIPH regroupe tous les composantes de la filière huile de palme avec trois collèges : celui des producteurs (Fédération nationale des coopératives de planteurs de palmier à huile), de la première transformation (Association des sociétés agricoles de palmier de Côte d’Ivoire) et de la deuxième transformation (Groupement des transformateurs d’huile de palme). 

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