La blockchain du riz, une solution pour que l’Afrique contrĂ´le sa contrebande ?

 La blockchain du riz, une solution pour que l’Afrique contrĂ´le sa contrebande ?
Partager vers

Alors que le Nigeria en est à fermer ses frontières pour mieux contrôler son commerce, notamment de riz, Fujitsu Blockchain Innovation Center à Bruxelles et Rice Exchange (Ricex), basé à Singapour, ont annoncé la semaine dernière la mise sur le marché de la première plateforme mondiale de négociation du riz au monde basée sur la blockchain.

Fidèles aux principes du blockchain, les acheteurs, vendeurs, fournisseurs de services peuvent ainsi se retrouver, effectuer leurs transactions et organiser des assurances, des expĂ©ditions, des inspections et des règlements avec la garantie d’une intĂ©gration transparente et de donnĂ©es vĂ©rifiables. Ricex permet, notamment, aux acheteurs de rechercher et trouver du riz certifiĂ© ayant Ă©tĂ© cultivĂ© de manière durable, souligne le communiquĂ©.

La blockchain pour faire la lumière dans la filière

Cette application de la blockchain sur le commerce du riz est intĂ©ressante Ă  plus d’un Ă©gard, soulignent ses promoteurs. Tout d’abord, les volumes de transactions internationales du riz ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par cinq en 30 ans, soit 48 millions de tonnes (Mt) qui reprĂ©sentent un marchĂ© mondial de $ 450 milliards en 2018, dont la majoritĂ© Ă  destination de l’Afrique, notamment du Nigeria, et du Proche Orient. D’autre part, ce commerce est encore largement basĂ© sur le papier, relativement “opaque” et “complexe” car entre les mains d’un nombre restreint d’acteurs, souligne Ricex. En outre, la très grande diversitĂ© de types de riz rend la tarification complexe, prĂ©cise-t-il.

Notons que Fujitsu est le premier fournisseur japonais de technologies de l’information et de la communication (TIC).

Quant Ă  Ricex, basĂ© Ă  Singapour, c’est Stephen EDkins qui a eu l’idĂ©e en juillet 2017 de crĂ©er une plateforme de commerce du riz basĂ©e sur le blockchain. En juillet 2018 Ă©tait lancĂ© le Programme des adopteurs prĂ©coces (“Early Adopter Programme”). En dĂ©cembre, 400 de ses nouveaux “adopteurs” du système se sont engagĂ©s Ă  commercialiser annuellement 7 millions de tonnes (Mt) de riz par la blockchain. Il s’agit d’importateurs, d’exportateurs, de distributeurs, de traders. “Il y a une rĂ©partition Ă©gale entre vendeurs et acheteurs et nous sommes confiants que nous avons assez de volume pour s’assurer d’une activitĂ© de trading suffisante lorsqu’on lancera la plateforme dĂ©but 2020″, souligne Ricex.

Le grain de riz grippe les Ă©conomies africaines

Rappelons que le riz est l’Ă©tincelle qui a allumĂ© le feu des autoritĂ©s nigĂ©rianes et l’ont conduit Ă  fermer ses frontières terrestres. A ce jour, seul le riz transitant par les ports nigĂ©rians est autorisĂ© Ă  rentrer, soumis Ă  un droit de douane qui a Ă©tĂ© portĂ© Ă  70% en 2013 ; aucun volume par voie terrestre n’est autorisĂ©.

Rappelons aussi que les pays voisisn du Nigeria n’ont pas Ă©tĂ© longs Ă  rĂ©agir.  Dès 2014, le BĂ©nin abaissait ses droits d’importation sur le riz qui sont passĂ©s de 35% Ă  7%. Pour sa part, le Cameroun a appliquĂ© un droit de douane de zĂ©ro contre 10% auparavant. Les importations ont explosĂ©. A son point culminant, si le BĂ©nin  avait consommĂ© tout le riz qu’il importait, chaque BĂ©ninois aurait dĂ» manger 150 kg de riz de la seule destination thaĂ¯landaise.

Et l’histoire se rĂ©pète Ă  l’infini sur de nombreux autres produits, rappelle la BBC dans un très intĂ©ressant article titrĂ© “Nigeria’s border crisis fulled by rice“.

 

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *