L’offre de thé en 2007/08 : hausse en Afrique et baisse en Asie

(13/12/07) La production de thé des pays africains s’inscrit en hausse en 2007. Le premier exportateur mondial, le Kenya, devrait enregistrer une production record. En revanche, en Asie, et plus particulièrement en Inde et dans une moindre mesure, on observe un recul de la production.

Le Kenya devrait atteindre cette année une production record de 350 millions de kilos (Mk). Leader dans l’exportation de thé noir, le Kenya a produit 310,6 millions de kilos en 2006. La production de thé en octobre s’est établie à 35 Mk, soit 1 million de plus qu’en octobre 2006. Le prix moyen aux enchères de Mombassa s’est établi à $1,81 le kilo.
Chez le deuxième exportateur mondial, le Sri Lanka, on observe une reprise de la production en octobre. Elle progresse de 20,8% par rapport à octobre 2006 à 26,1 millions de kilos (Mk). Une progression imputable à de conditions climatiques favorables et à la reprise du travail des 400 000 travailleurs des entreprises d’Etat. L’année dernière, ils avaient fait grève pour améliorer leurs conditions salariales, grève qui avait pesé sur la production durant les 4 premiers mois de l’année 20007. Mais, la production de janvier à octobre 2007 s’inscrit globalement en recul de 5,5% à 245,5 Mk. Le Sri Lanka Board prévoit que la production en 2007 devrait s’établir entre 300 et 305 Mk. En 2006, le Sri Lanka a produit 310,8 Mk et en 2005 un record de 317,2 Mk.
En Inde, deuxième producteur mondial après la Chine, les chiffres tant à l’exportation que de la production sont orientés à la baisse. Les exportations de thé ont reculé de 24% en septembre à 15,33 millions de kilos (Mk) contre 20,16 Mk en septembre 2006. Une baisse imputable à l’effondrement du marché irakien (de janvier à juin, les exportions indiennes n’ont atteint que 3 Mk contre 23 Mk en 2006 et la tendance se poursuit) et à l’appréciation de la roupie gagnant cette année 12% contre le dollar, selon le Tea Board. La production chute également mais moins fortement (-9%). En septembre, elle se monte à 113,19 Mk contre 124,48 Mk en 2006. Sur les 9 premiers mois de l’année (janvier-octobre) la production totalise 689,3 Mk en 2007 contre 706,8 Mk en 2006.
Dans les autres pays d’Afrique, producteurs moindres, les productions sont orientées à la hausse. Ainsi, au Rwanda La production de thé devrait s’établir à 20 000 tonnes en 2007 et est attendue à 22 000 t en 2008. La progression en volume de 2007 (+ 25%,) ne s’est pas traduite en valeur. En effet, une offre surabondante au niveau régional a conduit à une dépréciation des prix. En valeur, les revenus tirés de la vente de thé se sont élevés à $22,8 millions contre 33 millions en 2006. En 2008, le doublement de la capacité de trois nouvelles usines réhabilitées ainsi que des conditions climatiques favorables devraient permettre d’augmenter la production de 10%. Les revenus d’exportations pourraient également croître pour s’établir à $ 26,8 millions. Le programme de réhabilitation des autres usines devrait se poursuivre en 2008.
Au Malawi, la production devrait s’inscrire en légère hausse en 2007/08 à 4,5 millions de tonnes (Mt), contre 4,4 Mt en 2006/07. Sur les quatre premiers mois de la saison, ouverte en juillet, les bonnes pluies ont permis de faire progresser la production de 30%. Elle s’établissait à 2,01 Mt fin octobre 2007 contre 1,38 Mt en octobre 2006.
L’Ethiopie qui a presque doublé sa production de thé en cinq ans passant de 3 500 tonnes par an à 6 500 t aujourd’hui ne compte pas s’arrêter là. Le gouvernement a identifié quelque 500 000 hectares de terre favorables à la culture du thé. D’ores et déjà, 10 000 ha ont été attribusé en juillet dernier à la société indienne Kanan Devan Hills Plantation of Karala et une autre société indienne, Lucky Exporters, est en négociation avec le gouvernement pour 5 000 ha..
Le Burundi appelle les investisseurs à venir dans le secteur du thé afin d’améliorer la qualité et d’améliorer le processus de fabrication des usines très vieillissant. Selon le Burundi Tea Board, la production augmentera de 15% cette année à 7 300 t et devrait rapporter $11,3 millions. Près de 80% du thé burundais est vendu aux enchères de Mombassa où son prix de vente est souvent inférieur de près de la moitié à celui du Kenya ou du Rwanda. Le gouvernement estime qu’il est nécessaire d’investir quelque $ 25 millions pour réhabiliter les installations. Il compte construire 5 nouvelles usines avec l’aide des donateurs.
En Tanzanie, la production en 200708 (juillet-juin) pourrait gagner 1 million de kilos à 36 Mk. Et le pays ambitionne de développer la culture pour atteindre 44 Mk en 2009/10 par l’amélioration de la productivité à 1 500 kilos/hectare contre 800kg/ha aujourd’hui pour les petits producteurs et à 2 500 kg/ha contre 2000 kg/ha pour les fermes d’Etat.